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Toâ..


De Tamatoa, le 11 mars 2012 à 18:05
Note du film : 4/6

Balasko aux manettes, c'est à mon humble avis, un gage de reussite . Elle connait bien "le truc", la grosse. Elle a non seulement une carrière d'actrice bien capitonnée mais côté mise en scène, ses différentes intrusions dans ce domaine ont été, sinon couronnées de succès, du moins appréciées à leurs justes valeurs. A part peut-être pour Les keufs, moyennement calculé, Cliente, Sac de nœuds, Gazon maudit ou encore Ma vie est un enfer sont des films de bonne facture, manquant peut-être de scénarios bétons, mais fort habilement réalisés. La bronzée connait son affaire.

Pour ce Grand cri d'amour, elle a su diffuser, derrière une haine de pacotille, une tendresse palpable. Elle s'est distribuée un rôle qui nous rappelle Nuit d'ivresse (je parle de son interpétation au théâtre, le film ne valant que fifre) et c'est un personnage de paumée, droguée, alcoolo qu'elle maitrise à merveille. Donnant la réplique à un Richard Berry plutôt en retrait mais toujours aussi "aimable", elle demande au sublime Daniel Prévost ( dont je conseille vivement la lecture de son dernier livre "Madame B., ma seconde mère. ) de servir d'arbitre dans ses échanges aigres-doux avec son ex-mari. Le film ne contient pas vraiment de surprises. Mais le talent de ces trois chevronnés du théâtre et du cinéma suffit à notre bonheur. Il faut dire qu'ils seraient capable, tous trois, de lire à voix haute un bouquin, assis sur la scène, sans nous ennuyer une seconde. Ils sont tellement à l'aise dans leurs fonctions réciproques et dans ce huis-clos feutré même si très grincant que le plaisir ne nous quitte pas. Feutré, parce que Balasko joue la carte du théâtre dans le théâtre. Et c'est très bien joué ! Avec des dialogues qui font mouche et nous arrachent de francs éclats de rire, sans parler des irrévérences graveleuses, c'est une guerre sans merci que se livrent les deux anciens amants. Arbitré donc par un metteur en scène qui n'en peu mais et par un producteur roublard, (hélas, trop peu mis en avant) Daniel Ceccaldi (il jouait là une de ses dernières partition) qui met sans cesse de l'huile sur le feu. C'est un "Boulevard" au cinéma. Une espèce de Toâ moderne. Mais si Guitry règle ses comptes de façon très ampoulée, Balasko nous la joue plus intimiste et écorchée.

D'aucuns prétendront que l'on frôle la vulgarité par instants. Ce n'est pas vraiment faux. Mais c'est une vulgarité voulue, jouée. Pas une vulgarité non maitrisée. Elle fait partie du "crissant" qui anime le film dans son ensemble. Mais cette trivialité là s'éfface et se fait pardonner habilemment, laissant émerger une tendresse à la limite du poignant..

Pas un film inoubliable. Mais une oeuvre qui nous "prend", quatre vingt dix minutes de notre vie. Et on ne les regrette pas. C'est déjà pas si mal.


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