Un film magnifique sur le plan formel en effet. C'est du Bolognini époque Guarnieri (à la photo): comme Metello, Bubu, La grande bourgeoise ou L'héritage il s'agit d'une oeuvre formellement raffinée aux magnifiques décors et costumes, à la reconstitution méticuleuse, témoignant d'un soin maniaque de l'image même si, pour les plus pointilleux, l'usage du zoom et d'une lumière filtrée ancre l'ensemble dans les années 70.
Comme les films susvisés, la force de Vertiges réside dans le contraste entre la douceur de la forme et la noirceur du fond: ici l'évocation d'un asile d'aliénés avec en sinistre toile de fond la montée du fascisme. La partition de Morricone tantôt lyrique, tantôt expérimentale exprime parfaitement cette ambivalence.
Bolognini filme la nudité et la sexualité et même la masturbation de manière frontale.
La direction d'acteurs est assez remarquable. Bolognini a réussi à rendre Marcello Mastroianni crédible en homme ordinaire, et réussit la où Visconti avait échoué pour L'étranger. Grâce à la barbe ?
Mais surtout on remarque une superbe direction d'actrices. Les trois maîtresses du docteur sont mémorables: Lucia Bosé en femme mûre fragile, Barbara Bouchet en dépravée et Marthe Keller, un des rares personnages attachants mais pas assez développé. Et cerise sur la gâteau, LA femme forte, qui s'oppose au docteur jusqu'à le faire vaciller, est incarnée par une Françoise Fabian impériale. Un personnage comme Bolognini les affectionne.
Hélas j'aurais voulu aimer encore plus Vertiges mais je n'ai pas été convaincu par un scénario qui au début peine à trouver sa vitesse de croisière et qui, à la fin, vire dans le trop démonstratif.
Ceci limite mon appréciation.
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