Mais, mais, mais, mais Gaulhenrix ! Je ne vous permets pas ! Vous virez dans le porno ! Des films qui ne nous ont pas touchés ! Non mais… DVD-Toile est déjà suffisamment bizarre certaines fois, s'il faut en plus subir de tels attouchements, mais où va-t'on ? Je vous demande ! A 63 ans bientôt ! Mais vous nous provoquâtes, Impétueux et moi !

Gaulhenrix, c'est là une vieille problématique de la critique !

A mon sens, n'encenser que les bons, c'est laiser dans une ombre qui leur est faste beaucoup de nullités qui peuvent ainsi profiter de l'ambiguïté et, sur un malentendu (comme dirait Jean-Claude Dusse) séduire des innocents, des naïfs ou des débutants.

Moi qui ai, entre autres défauts (ou qualités, c'estr selon), le goût des bonnes choses, je me souviens du tollé déclenché par la première parution du Guide Gault et Millau (alors effectivement rédigé par ces deux excellents journalistes) qui avait osé mettre des 3 sur 20 à des gargotes qui bénéficiaient soit d'une aura depuis longtemps éteinte, soit d'une complaisance d'autres critiques. C'était salutaire.

Et puis, c'est si bon d'être odieux !!!

Aïe ! Après le naufrage de Alexander, ce qu'on craignait est arrivé : Stone a perdu la main, et ce World Trade Center vient le confirmer. Imaginons ce qu'aurait pu donner un tel sujet, entre ses mains, à l'époque de JFK ou même Salvador ! En 2006, assagi, timoré, Stone signe ce qui ressemble à un téléfilm HBO en demi-teintes, une sorte de huis-clos entrecoupé de séquences domestiques, où les comédiens n'ont que des banalités à dire, ressassent des situations convenues, sans le moindre enthousiasme. Cage amaigri et sinistre, manque de carrure et de charisme, et il en fallait pour passer 1 H 30 immobilisé sous des tonnes de décombres. Maria Bello et Maggie Gyllenhaal font ce qu'elles peuvent de rôles cliché de quasi veuves éplorées. On reconnaît des têtes vues dans NYPD Blue, Urgences ou 24, ce qui renforce le côté docudrama télé du film, et Stone n'arrive jamais à faire décoller son propos, à l'universaliser. C'est l'Histoire par le petit bout de la lorgnette, et n'importe quel épisode de Rescue me, en dit bien plus sur 9/11, que ce World Trade Center sans âme. Seule réussite, les plans "avant" et "après" de New York, en début et fin du film…