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Réminiscences


De Impétueux, le 29 octobre 2020 à 21:16
Note du film : 2/6

Il ne faut évidemment pas être trop exigeant sur les détails et imaginer qu'on assiste dans Sunshine à une tentative réaliste de sauvetage de notre pauvre et chère Humanité. Déjà penser qu'en 2057 (je n'aurai alors que 110 ans et je m'espère encore en pleine forme, bon pied, bon œil), l'éclat de notre cher Soleil se sera tellement atténué que notre encore plus chère Terre connaîtra une période glaciaire est idiot. D'abord parce que les scientifiques les plus pessimistes assignent à cette inéluctable extinction un peu davantage de temps : cinq milliards d'années, au bas mot. Ensuite parce qu'il me semble que la doxa actuelle ne cesse de pleurnicher, pour les prochaines décennies, à un réchauffement de notre planète, apparemment vraisemblable, mais où la misérable action humaine n'est certainement pour rien, ou si peu de chose…

Et puis parce qu'aller placer une bombe atomique en plein cœur de l'astre du jour, pour le ranimer, lui donner une nouvelle jeunesse, si grosse que soit la bombe, équivaudrait à verser un verre d'eau dans une mer déchaînée. C'est comme ça : l'Humanité n'est pas au niveau. À propos, savez-vous qu'il y a peu de mois je ne sais quelle Université a gonflé ses muscles parce qu'elle était parvenue à cartographier, grâce à la sonde Gaïa, à peu près 1,7 milliard d'étoiles de notre galaxie ? C'est-à-dire quelque chose comme 1% des astres de notre Voie lactée, qui comporte entre 100 et 200 milliards d'étoiles et qui est, au demeurant, une toute mesquine galaxie périphérique de notre Univers. Quand les hommes se confrontent à Dieu, ça fait doucement rigoler au Paradis.

Donc – et pourquoi pas, puisque nous sommes en pleine fiction – une équipe de huit astronomes est envoyée vers le Soleil en une mission Icarus 2 ; la première mission, Icarus 1 s'est perdue corps et biens six ans auparavant et là, c'est la dernière chance : le vaisseau spatial transporte en effet la totalité de la matière fissile disponible sur la Terre, équivalente, dit le film à l'île de Manhattan (je ne vois pas très bien l'intérêt du rapprochement). À bord, comme il sied dans un film de notre époque, hommes et femmes en parfaite parité, mais – curieusement ? curieusement ! – trois asiatiques et pas du tout d'africains (tout le monde est étasunien, mais on voit ce que je veux dire). S'ajoute à la troupe, composée de scientifiques de haut niveau, chacun dans leur spécialité, un ordinateur omniscient et omnicompétent à la voix aussi douce que calme qui fait évidemment référence au Hal de 2001.

Dans les films de huis-clos, genre classique et intéressant, il y a un principe élémentaire : vite et clairement caractériser chacun des personnages, lui assigner un rôle, faire en sorte que le spectateur comprenne bien toutes les interactions, les animosités, les complicités, voire les trahisons (qui ne manqueront pas de survenir, c'est aussi une des lois du genre). Et même si le réalisateur est bien obligé de braquer davantage le projecteur sur celui-ci plutôt que celui-là (parce que c'est le héros, ou la vedette, ou le truchement indispensable de l'intrigue), il faut néanmoins qu'il présente bien tous ses personnages. Qu'est-ce que je pourrais donner comme exemple de réussite en ce sens ? Eh bien Les maudits de René Clément où, à la chute du Reich, d'anciens nazis et collaborateurs, enfermés dans un sous-marin, tentent de sauver leur peau et sont très vite caractérisés et reconnus.

Rien de cela dans Sunshine où le réalisateur, Danny Boyle, sans doute chéri des producteurs hollywoodiens et bénéficiant d'un crédit illimité pour les effets spéciaux, qui, seuls intéressent le public des multiplexes de banlieue, se fiche à peu près complétement de donner un peu de chair et de structure à ses personnages. Et c'est pourtant cela qui compte. On sait bien, dans ce genre de films à gros budget, que sauf à détailler plan par plan toutes les péripéties, on ne comprendra qu'un dixième de l'aventure, tant on est perdu, désorienté par l'architecture singulière du vaisseau spacial, décontenancé par les ellipses temporelles et le montage ultra-nerveux qui fait passer à toute allure les séquences ; mais de cela, après tout, on s'en fiche : on a compris, en gros, qu'approchant du Soleil et trouvant sur leur route la petite planète Mercure, nos amis ont décelé un signal qui indique la présence, ou plutôt la survivance de la mission Icarus 1 qu'on croyait perdue à jamais. Faut-il infléchir la route pour essayer de sauver les très éventuels survivants, au risque de compromettre la mission ? Dilemme et naissance des premières tensions dans l'équipage.

Autant les trois premiers quarts d'heure du film se laissaient voir, présentant d'ailleurs assez bien l'ennui qui doit évidemment emplir ce huis-clos (sans sensualité aucune au demeurant), autant les trois derniers ne font que multiplier des images aussi spectaculaires que vues cent fois et des prétentions à singer la série des Alien avec un zeste de folie criminelle, de paranoïa qui arrive comme un bol de soupe sur des cheveux calamistrés.

Ce n'est pas demain, ni après-demain, ni jamais, qu'on arrivera à la hauteur de la cheville de 2001 ; mais on le sait depuis toujours, d'ailleurs.


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De Vincentp, le 22 juin 2008 à 22:44
Note du film : 4/6

La science-fiction, version new-age !

Le film de Danny Boyle démarre fort sérieusement et nous décrit une mission scientifique en cours. Mais ces scientifiques sont hélas un peu bêta, se disputent pour un rien, et trouvent le moyen de réaliser bourde sur bourde. On se dit bien vite qu'un équipage concurrent composé de Arca2943, Alholg, Jarriq, Droudrou, Verdun, Impétueux les battrait à plate-couture. Impétueux serait l'officier de communication houspillant Houston après avoir été informé par la tour de contrôle que la pile de Delannoy qu'il avait mise de côté, avait été largué dans l'espace, pour alléger la navette…

Revenons à notre équipage choisi par Boyle. Bourde suprême, bien que connaissant la série Alien, il trouve le moyen d'en embarquer un ! Il n'y a pourtant pas grand-monde à 50 millions de kilomètres de la Terre ! Relooké Freddy l'épouvantail (rien à voir avec le sage Freddie D qui officie dans ces colonnes), le-dit Alien sème la terreur dans l'habitacle. Et oui, car il faut bien ménager le suspens et atteindre les quatre-vingt dix minutes !

Le scénario contient donc ce que Impétueux appelle si bien des "balourdises", et reste hélas superficiel quant au contenu. C'est dommage, car le spectacle est globalement plaisant grâce à la mise en scène talentueuse de Danny Boyle, les effets spéciaux, et la bande son (stratosphérique !) qui lui donne un parfum new-age.


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