Le cinéma de science fiction est actuellement réminiscent. Il a besoin afin de se propulser dans le temps d'ingrédients du passé.
Dans ce vaisseau, le regard de Ripley, les tremblements faciaux de David Bowman et les terreurs cubiques sont omniprésents. Les gros plans valorisent les angoisses de visages cernés au plus près au détriment d'un environnement extérieur ne devenant parfois que des sons inquiétants.
Le contre argument de cette sédentarité hyper dangereuse est offert pendant quelques instants à des esprits momentanément subjugués par le passage naturel d'une première planète assombrie subordonnée depuis la nuit des temps à un maître flamboyant grossissant au fur et à mesure que l'on s'en approche.
A 88 millions de kilomètres de la terre on ne se sent pas forcément seuls, c'est ce que cet équipage va découvrir au fil de ce périple vers la lumière saupoudré d'exercices extérieurs en temps réel synonymes de décrochages et de risques de somnolences. Dans l'espace, tous les gestes sont lents et s'éxecutent à grand peine, c'est ce que le spectateur doit réviser avant d'ingurgiter sans trépigner d'impatience certaines images molles respectant le contexte de l'univers.
« Sunshine » aggloméré d'un bois contenant tous les bois, ne se gène pas de montrer sa servitude ou son admiration envers trois modèles, 2001 Odyssée de l'espace, Alien et Cube en employant de convaincants copier coller.
Ceci dit l'œuvre n'est pas à caillasser à condition d'éradiquer un déjà vu au fil des décennies passées. Ces vibrations de jeunesses restaurées par l'intermédiaire d'images remasterisées à la sauce de ce début de vingt et unième siècle entretiennent des acquis dans un esthétisme évolutif. Sunshine est un élégant Best off, un pic transitoire à la recherche d'un catapultage nanti de nouveautés.
Cette anecdote est un bon exemple. Georges Harrisson accusé de plagiat pour "My Sweet Lord" répondit:
"oui mais j'ai transformé un rubis en émeraude"
Alors soyons indulgents.
Le film de Danny Boyle démarre fort sérieusement et nous décrit une mission scientifique en cours. Mais ces scientifiques sont hélas un peu bêta, se disputent pour un rien, et trouvent le moyen de réaliser bourde sur bourde.
On se dit bien vite qu'un équipage concurrent composé de Arca2943, Alholg, Jarriq, Droudrou, Verdun, Impétueux les battrait à plate-couture. Impétueux serait l'officier de communication houspillant Houston après avoir été informé par la tour de contrôle que la pile de Delannoy
qu'il avait mise de côté, avait été largué dans l'espace, pour alléger la navette…
Revenons à notre équipage choisi par Boyle. Bourde suprême, bien que connaissant la série Alien, il trouve le moyen d'en embarquer un ! Il n'y a pourtant pas grand-monde à 50 millions de kilomètres de la Terre ! Relooké Freddy l'épouvantail (rien à voir avec le sage Freddie D qui officie dans ces colonnes), le-dit Alien sème la terreur dans l'habitacle. Et oui, car il faut bien ménager le suspens et atteindre les quatre-vingt dix minutes !
Le scénario contient donc ce que Impétueux appelle si bien des "balourdises", et reste hélas superficiel quant au contenu. C'est dommage, car le spectacle est globalement plaisant grâce à la mise en scène talentueuse de Danny Boyle, les effets spéciaux, et la bande son (stratosphérique !) qui lui donne un parfum new-age.
Ce n'est pas demain, ni après-demain, ni jamais, qu'on arrivera à la hauteur de la cheville de 2001 ; mais on le sait depuis toujours, d'ailleurs.
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