Un bon film noir "à la française", dans la lignée de Melville ou Giovanni, et traité avec un sérieux sans faille. Le scénario bâti sur le principe du western Bravados, tient bien la route, mais il est handicapé par un dialogue démodé et parfois un peu ridicule qui est le gros défaut du film. S'il est encore à voir, Comptes à rebours vaut pour sa distribution éblouissante : Reggiani sorti du Doulos, dont l'unique jeu de scène est d'allumer clope sur clope (comme dans les films de Sautet), Vanel en vieux caïd paraplégique, Bouquet réjouissant en ex-flic spectral et défiguré et l'excellent Bozzuffi en truand ironique. Les femmes, il fallait s'y attendre, sont moins bien servies : Moreau hilarante avec sa perruque blonde et ses airs tragiques, et Signoret qui s'autocaricature en femme de gangster inflexible, à l'ancienne. Le film manque de rythme, de personnalité, mais il ne manque pas totalement de charme, et tient pour le "whodunit" à la Marie-Octobre (tiens ! Déjà avec Reggiani…)

La copie de l'ami Chateau est en 4/3, verdâtre, très abimée, mais on n'a pas vraiment le choix.

Merci de cette appréciation ! Si je comprends bien le film n'est pas sans qualité, mais l'édition – René Chateau – laisse à désirer !

Quand donc aurons-nous le bonheur d'avoir des DVD pleins d'anecdotes, de récits, de critiques, de filmographies, de gloses, de décryptages ?

Des DVD, quoi !