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De vincentp, le 28 novembre 2020 à 13:55

L'année 2020 a été marquée par le retour remarqué de Verdun sur ce forum.

Ont été particulièrement appréciées par nos lecteurs les chroniques suivantes :
Baroudeurs en Baroudie (chronique de Verdun)
Moines en lévitation (chronique de vincentp)
Le triathlon vers Rome (chronique de Arca1943)
Childebert s'encanaille au vieux port (chronique de Impétueux)
Cagnotte record pour la tsédaka (chronique de Charles Frydman)
Humeur belliqueuse du canidé de ma concierge (chronique de Jipi)


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De verdun, le 20 novembre 2020 à 23:09
Note du film : 4/6

Jack (Pierluigi Aprà) engage son père Hank McCain (John Cassavetes), qui vient de sortir de prison après douze ans de détention, pour cambrioler un casino appartenant à la mafia. Le casse est organisé par Charlie Adamo (Peter Falk), récemment nommé responsable des activités mafieuses de la côte Ouest. Mais, apprenant qui sont les propriétaires du casino, ce dernier tente alors d'empêcher l'opération.

Mes remarques seront similaires à celles effectuées sur le fil du Carnaval des truands.

Le cinéaste Giuliano Montaldo (né en 1930) est surtout connu pour avoir été, après le succès remporté par son film culte, Sacco et Vanzetti, une sorte de Costa-Gavras italien dénonçant certains fléaux et injustices de nos sociétés occidentales.

Ceci dit, certains cinéphiles retiennent surtout dans sa filmographie deux polars réalisés dans la deuxième moitié des années 1960, certes moins engagés et moins ambitieux mais peut-être plus intéressants sur le plan cinématographique: Le carnaval des truands (1967) et Les intouchables (1968).

Les intouchables, qui n'a rien à voir avec le film réunissant Omar Sy et François Cluzet, souffre des mêmes défauts scénaristiques que Le carnaval des truands. Ainsi, la première partie est un poil languissante. Quant à l'intrigue et aux dialogues, ils se révèlent d'une banalité parfois embarrassante. Il s'agit ici aussi d'une histoire de hold-up mais la présence de la mafia se superpose à la trame principale: puisque le casino volé appartenait au syndicat du crime, le téméraire Hank McCain subit après le casse une vendetta de grande ampleur. Les intouchables a l'avantage de ne durer que 90 minutes et la dernière demi-heure se révèle rythmée et d'une noirceur encore plus prononcée que dans Le carnaval

Comme les messages précédents l'ont fait remarquer, la distribution est particulièrement brillante et ne déçoit guère malgré le manque d'épaisseur de certains rôles. John Cassavetes est un acteur formidable mais peut être, de mon point de vue, irritant car trop actor's studio dans les films qu'il ne réalise pas. Il me semble ici bien plus sobre que dans ses prestations dans des films plus connus tels que Furie ou même Rosemary's baby. A ses côtés, nous retrouvons avec plaisir ses complices habituels Peter Falk, et, dans une apparition courte mais pleine de grâce, Gena Rowlands. Le mélange entre ces grands acteurs américains et les comédiens italiens est convaincant car la production a eu la bonne idée de confier à Gabriele Ferzetti, Luigi Pistilli ou encore Salvo Randone des rôles… d'Italo-Américains. Signalons enfin la présence de la belle Britt Ekland et la trop brève intervention d'une Florinda Bolkan particulièrement à son avantage.

Visuellement Les intouchables est aussi brillant -voire plus- que Carnaval des truands: nous retrouvons un découpage bien conçu, un montage bien rythmé, un cinémascope mettant parfaitement en valeur les spectaculaires décors et paysages états-uniens, ainsi qu'une alternance équilibrée entre les scènes calmes et les séquences d'actions plus nombreuses au fil de la projection. Les mouvements de caméra et la photo sont ici particulièrement inspirés.

La BO de Ennio Morricone est efficace sans toutefois faire partie des partitions les plus mémorables du maestro.

Les intouchables souhaite boxer dans la même catégorie que la grande et belle séries B américaine, celle des Don Siegel et autres Phil Karlson, et y parvient presque. Son ampleur est limitée non pas par le manque de moyen mais par la faute d'un scénario étriqué. C'est du bon cinéma européen à l'américaine, du Verneuil en plus sec et en plus gracieux.


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