J'ai toujours été intrigué par ce film italien au cast improbable, infiniment plus classe que ses allures de série Z. Toute la bande de Cassavetes dans un polar "all italiana" ? Qui l'a vu ? Arca a-t-il un avis là-dessus ? La curosité me pousse à voter.
Quelle affiche, en effet ! Peter Falk, John Cassavetes,
Gena Rowlands,
Gabriele Ferzetti,
Florinda Bolkan,
Britt Ekland
et nul autre que le grand Salvo Randone
! Musique de Ennio Morricone,
bien entendu.
Ne l'ayant pas vu, je n'ai pas d'avis ! Mais je sais que Giuliano Montaldo (Sacco et Vanzetti,
Les Lunettes d'or)
sait où mettre une caméra et diriger des comédiens (il fut d'abord acteur). Ça ne l'a pas empêché de se planter à plus d'une reprise, surtout récemment. (Ainsi je suis sorti plutôt sur ma faim de Tempo di uccidere,
malgré une grande interprétation de Nicolas Cage).
C'est un cinéaste de métier, à qui il faut d'abord de bons sujets, dans la même catégorie "qualité Italie" que Damiani
ou Vancini
(avec lesquels il a partagé la réalisation de l'excellente série TV La Piovra).
Bref, je tente le coup. D'autant qu'on ne trouve sur le marché francophone AUCUN film de Giuliano Montaldo en DVD, même pas son chef-d'oeuvre Sacco et Vanzetti
…
J'ai appris que Jim Morrison fait partie de ce casting, ma curiosité est piquée.
Oui, ça doit être quelque chose, de voir tous ces pionniers du cinéma indépendant new-yorkais, partis faire un tour en Italie, pour tourner une série B. Même nul, le film doit tout de même valoir le déplacement. Je vote !
Je viens de me procurer ce film en VHS en version française et franchement malgré tout ce que l'affiche pouvait suggérer d'alléchant, j'ai trouvé ce film très décevant.
Premièrement, je me serais contenté d'une petite apparition de Jim Morrison pour être comblé mais, il doit s'agir d'un autre Jim Morrison car il n'y a aucune trace du "Lizard King" dans cette série B inégale qui sent les Seventies à plein nez, et pourtant j'ai guetté à chaque image, chaque apparition de personnage, en vain… Cette première déception s'est donc propagée sur tout le reste du film qui enchaine effets démodés et scènes ennuyeuses, avec malgré tout des acteurs qui gèrent la crise dans ce montage volontairement saccadé avec des raccord et des changements de plans brusques qui viennent couper brutalement la musique du plan précédent.
Le film fait un peu penser à du Melville sans jamais vraiment décoller ni captiver, mais il possède tout de même un certain style qui en fait une oeuvre originale qui a mal vieilli, une sorte de fusion entre une série policière, un film de gangsters, comment dire… Le terme téléfilm de genre pourrait le définir d'une certaine manière.
Pas de regret s'il n'existe pas en DVD, même s'il mériterait ce support plus que certains navets déjà édités.
A priori, c'est le genre de film "mythique", parce que personne ne l'a vu, qu'il est oublié de toutes les filmos, et que son casting est intrigant (Falk, Cassavetes,
Rowlands,
on est gâté !). Mais généralement, il vaut mieux que ce genre de film demeure invisible. Ou intouchable, tiens…
Oh, mais on y trouve Florinda Bolkan en plus ! Mazette ! Dommage que ça n'ait pas l'air fort, fort.
Bon… Ce n'est ni le grand polar méconnu secrètement espéré, ni la cata honteuse redoutée.
Mes remarques seront similaires à celles effectuées sur le fil du Carnaval des truands.
Ceci dit, certains cinéphiles retiennent surtout dans sa filmographie deux polars réalisés dans la deuxième moitié des années 1960, certes moins engagés et moins ambitieux mais peut-être plus intéressants sur le plan cinématographique: Le carnaval des truands (1967) et Les intouchables
(1968).
La BO de Ennio Morricone est efficace sans toutefois faire partie des partitions les plus mémorables du maestro.
Les intouchables souhaite boxer dans la même catégorie que la grande et belle séries B américaine, celle des Don Siegel
et autres Phil Karlson,
et y parvient presque. Son ampleur est limitée non pas par le manque de moyen mais par la faute d'un scénario étriqué. C'est du bon cinéma européen à l'américaine, du Verneuil
en plus sec et en plus gracieux.
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