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Voici les derniers messages de ce forum :

Pas besoin d'effets spéciaux


De Frydman Charles, le 17 juin 2022 à 11:09
Note du film : 5/6

Une intrigue intéressante et un joli témoignage sur Nice au début des années 1970 : la place Rossetti dans le vieux Nice, le quartier du port. Le Régina, à Cimiez, Un hôtel transformé en appartements. Le Régina servi de décor à un remake de Rebecca de Hitchcock en 2019 : Cimiez,remake d'Hitchcock au Régina . Nice-matin :tournage de sans mobile apparent


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De verdun, le 6 mai 2021 à 23:38
Note du film : 3/6

Nous avons récemment blâmé la collection "Make my day" de StudioCanal, coupable d'avoir proposé une version écourtée de Le témoin à abattre. Raison de plus pour souligner que ladite collection a proposé de nombreux combos DVD/Blu-ray absolument impeccables, notamment celui de Sans mobile apparent.

J'ai donc pu revoir le film dans de bonnes conditions mais je suis un peu déçu par ce revisionnage. Mon message de ce 06/05/2021 sera donc bien différent que celui que j'ai rédigé en 2006…

Sans mobile apparent a la réputation d'être un polar "à l'américaine" efficace, bien ficelé et bien interprété. De fait, le film se laisse regarder sans ennui. Certaines scènes sont même mémorables: la course effrénée de Trintignant sur le port ou sa confrontation avec Stéphane Audran. Il est servi, comme de nombreux films français "grand public" des années 1970 par un casting d'une richesse étonnante. Mention spéciale pour les quatre actrices principales, toutes les quatre magnifiques: Dominique Sanda, Carla Gravina, Stéphane Audran et Laura Antonelli. L'ambiance du Nice des années 1970 donne un cachet particulier à l'ensemble. Et la musique de Ennio Morricone est excellente, bien meilleure que dans mon souvenir. Observons d'ailleurs que, malgré l'obsession de son réalisateur Philippe Labro pour le cinéma américain, Sans mobile apparent s'apparente davantage par son intrigue, son compositeur et ses actrices italiennes à un giallo qu'à un film noir classique.

Malgré ses qualités, Sans mobile apparent me semble avoir assez mal vieilli et me fait penser à certains Verneuil de la même époque, comme Le casse ou Peur sur la ville, qui réunissent tous les ingrédients d'un bon polar, et dont certaines séquences restent efficaces cinquante ans après, mais frappent aussi par leurs maladresses et leurs grosses ficelles.

Ainsi le casting est magnifique mais les acteurs sont bizarrement dirigés ou leurs rôles sont mal écrits. Dans mon message de 2006, j'écrivais que Trintignant " faisait preuve de sa légendaire ambigüité en donnant à un personnage positif mais secret et obstiné des aspects inquiétants". En revoyant le film, j'ai été déçu par l'interprétation de cet acteur que j'adore mais qui ici joue une sorte de névrosé fragile dans sa peau, perclus de tics et de TOCS. Il aurait été presque plus crédible dans le rôle du méchant -comme celui qu'il tiendra dans Flic story par la suite- que dans celui du flic chargé de l'enquête. Le couple du conformiste Sanda-Trintignant (qui devait être aussi celui du dernier tango à Paris d'ailleurs) n'est pas utilisé au mieux, paraît ici très froid.

Du coté des seconds rôles, on regrette de voir trop brièvement des acteurs tels que Gilles Segal, Paul Crauchet, Stéphane Audran ou André Falcon. On s'étonne de voir Marielle jouer un citoyen anglais ou Laura Antonelli dans un rôle de femme traumatisée, deux contre-emplois surprenants mais peu crédibles. Certains seconds rôles sont carrément exécrables, notamment le romancier Erich Segal. Le pire est sans doute atteint lors des scènes de meurtres, atrocement jouées: les acteurs censés incarnés des personnages victimes d'un sniper s'écroulent comme s'ils étaient atteints d'une migraine mortelle. Heureusement que ces séquences n'occupent qu'une petite partie du film…

Le scénario est correctement ficelé mais tient moins en haleine que Dix plus Un, la série noire de Ed McBain dont il est tiré. L'action qui se situait à New-York est transposée tant bien que mal à Nice. Labro et Lanzmann font aussi quelques concessions à l'esprit soixante-huitard de l'époque: la jeunesse hippie et maoïste apparaît à plusieurs reprises tandis que les moeurs des riches bourgeois niçois sont sévèrement épinglés. La dernière scène, marquée par le dégoût de l'inspecteur face à tout ce marigot, est bien peu crédible…Comme souvent les adaptateurs auraient mieux fait de ne pas trop s'écarter de l'oeuvre originale.

La réalisation est elle aussi correcte mais quelques naïvetés dommageables dérangent, notamment les scènes d'assassinat, tout comme l'hétérogénéité du ton, parfois froid, parfois humoristique. En revanche, le montage est dynamique et donne une certaine vigueur au film. Et la photo de Jean Penzer est agréable à l'oeil.

Au final, Sans mobile apparent me laisse sur une note mitigée: c'est un divertissement agréable et suffisamment intéressant pour que je lui consacre à nouveau un long message. Mais certaines maladresses sont susceptibles d'agacer les cinéphiles exigeants. Et surtout, ce n'est pas le meilleur polar tourné par Trintignant en ce début des années 1970: L'attentat, La course du lièvre à travers les champs ou encore Un homme est mort semblent, en 2021, plus maîtrisés et moins datés.


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