Découvert sur grand-écran, en copie 35 mm, avec une présentation live préalable du film par Joel Cohen qui était visiblement de passage dans le coin (il s'agit d'un de ses films de chevet)… Rébellion (1967), réalisé par Masaki Kobayashi, c'est un noir et blanc photographié par Kazuo Yamada, technicien exprimenté avec à son actif 76 films japonais, de 1951 à 1979. La forme de Rébellion est de prime abord austère, ceci s'ajoutant à une intrigue un peu confuse, qui s'éclaircit néanmoins rapidement. Il faut s'accrocher un peu.. Le cinéphile le peut, la famille Michu ou Tuche ne le pourra pas. On a affaire à une adaptation d'une oeuvre de l'écrivain Yasuhiko Takiguchi (1924-2004), également auteur de Hara-Kiri adapté en 1962 par le même Masaki Kobayashi. Shinobu Hashimoto, connu pour ses scénarios pour Kurosawa collabore également au scénario de Rébellion.
Récit tragique, abordant les thèmes du pouvoir absolu et des contre-pouvoirs, du courage et de l'abnégation. De la diplomatie, des discussions tout azimuts, et puis c'est l'heure des règlements de compte. Des plans élaborés (notamment des plongées verticales), une gestion de la lumière sophistiquée. Au fur et au mesure que l'heure tourne (durée : 128 minutes), on comprend que l'on a affaire à une des oeuvres magistrales du cinéma japonais d'après-guerre. Certes il y en a un certain nombre, et on n'a pas encore tout vu… On peut relever comme Arca1943 l'interprétation prodigieuse de Toshiro Mifune et de Tatsuya Nakadai, comme dans Sanjuro, très complémentaires (la fougue et l'audace face à la raison et à la sagesse). Kobayashi est surtout connu pour son triptyque La condition de l'homme, mais il y a probablement tout un pan caché de son oeuvre à redécouvrir.
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