J'avais gardé de ce film un bon souvenir. Voilà que j'ai l'occasion de le revoir et qu'il me déçoit quelque peu. Très peu. L'intrigue est formidable, même si pas nouvelle. Le détournement d'identité au cinéma a donné naissance à moult films restés dans les mémoires.
La Sirène du Mississippi,
Plein Soleil,
Monsieur Klein,
À l'origine,
Un balcon sur la mer ou encore le merveilleux
La Vie d'un honnête homme.
Les acteurs sont tous excellents, sous la houlette des anciens
Madeleine Robinson et
Guy Tréjan,
juste impérieux.
Nathalie Baye est très convaincante en fille paumée qui profite d'une bonne fortune qui se présente à elle .
Francis Huster,
quant à lui est peut-être beau comme dit plus bas, mais je pense qu'il s'est trompé de métier.
Bohringer est égal à lui-même. Rusé, retors, roublard, grande gueule. Il finira dans l'étang avec notre assentiment !
Mais c'est cette mise en scène qui me chagrine.
Robin Davis, excellent réalisateur de
La guerre des polices ne sait pas trop où il navigue. Il passe de la fadeur au méticuleux en une seconde. Par instants, on est dans le laisser aller (démerdez vous les acteurs !) et de suite après, ça devient très pointu, très étudié. Moralité, on se retrouve devant un film déséquilibré mais pourtant très prenant de part le stratagème de son action.
J'ai épousé une ombre,
c'était un film pour
Alfred Hitchcock qui en aurait fait une oeuvre magnifique. Pour autant, je ne peux pas dire que l'on s'ennuie. Le suspense est bien au rendez-vous même si quelques scènes sont un peu grosses. Mais passer de la négligence à la sévérité de la mise en scène, c'est très perturbant. De plus, le choix des décors n'est pas des plus heureux. Les vignobles bordelais ne sont guère mis en valeur. Ils auraient mérités le traitement arboré dans
Le sang de la vigne.
Toute l'action du film se passant au château Pontet-Canet dans le Médoc, il est étrange que si peu de plans soient consacrés à cet or rouge. C'est un bon film. Mais pas si excellent que ça comme le suggère le titre de ce forum. Il fallait juste le confier à un autre réalisateur. Je parlais de
Hitchcock mais voilà que
Clouzot me vient à l'esprit. Ah !
Les diaboliques dans la vigne,
c'était pour lui ça !