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Poétique ou hermétique ?


De DelaNuit, le 29 janvier 2015 à 21:40
Note du film : 4/6

J'ai enfin vu Le mystère Oberwald. N'étant pas suffisamment spécialiste d'Antonioni, je ne peux en parler à l'aune de son oeuvre, mais plutôt par comparaison avec L'aigle à deux têtes de Cocteau, que j'avais beaucoup aimé, et dont il est une nouvelle adaptation. Je peux juste dire que ce sujet m'aurait paru plus proche de l'univers de Visconti. Mais le bonus explique bien qu'Antonioni s'est emparé de cette oeuvre de commande pour la télévision italienne afin de traiter de questions politiques (anarchisme, rébellion face à l'Etat, en lien avec les attentats terroristes subis par l'Italie d'alors) et surtout à titre d'expérimentations, notamment sur la couleur.

Les couleurs saturées du générique et les lettres gothiques qui l'accompagnent m'ont évoqué l'atmosphère des films de la Hammer. D'ailleurs les costumes, les décors et l'atmosphère pourraient être ceux d'un film de vampire ou d'un conte fantastique. Quelques effets visuels (apparition de reflets, formes estompées) renforcent ce rapprochement.

Ce film m'a paru bien-sûr plus moderne que L'aigle à deux têtes, même si ses effets de couleurs le rendent à mes yeux plus datés alors que le film de Cocteau, par son noir et blanc et sa théâtralité, jouit pour moi d'une aura plus intemporelle. Question de sensibilité. Paradoxalement, Le mystère Oberwald m'a paru par moment plus théâtral que son prédécesseur, et aussi plus lent, moins rythmé. Le fait qu'il a été réalisé pour la télévision explique peut-être cela.

Inspiré d'Elisabeth d'Autriche, le personnage de la reine est primordial dans cette histoire. Monica Vitti l'incarne à mon avis avec moins de folie qu'Edwige Feuillère (celle-ci avait un côté mante religieuse !), mais plus de fragilité.

Le côté romantique de l'amant assassin, inspiré ici de Louis II de Bavière, nous permet d'échapper à l'allure de cliché blond germanique en culotte bavaroise interprété par Jean Marais au début de L'aigle à deux têtes, peut-être la seule faute de goût du film original.

Je n'ai pas été séduit par les effets de couleurs qui jalonnent celui_ci, que j'ai trouvés trop appuyés. Pour les recherches cinématographiques sur la couleur, je préfère le travail de Richard Brooks dans Les frères Karamazov (dont on attend toujours le dvd, ceci dit en passant). Je n'ai pas vu ce qu'ils apportaient au film. Je comprends bien l'intérêt expérimental de la chose, mais cela ne m'a malheureusement pas touché.

Au final, mon sentiment est mitigé. Je suis content de l'avoir vu, je ne l'ai pas trouvé désagréable sans en être ébloui. Je n'ai pas trouvé qu'il apportait grand chose au scénario original de Cocteau. Je me demande ce que j'en aurais pensé si je n'avais pas déjà connu l'histoire…


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De vincentp, le 2 décembre 2013 à 23:31
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Le supplément présent dans le dvd énonce (via l'enseignante Aurore R.) entre autres choses intéressantes à connaître :
1) la variété des avis émis à la sortie de ce film (tant sur le fond que la forme)
2) le fait qu'il a été tourné en 1979 et que sa sortie en France n'a été faite que dix ans plus tard.


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