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Moins de cinéma et de culture sur l'avenue des ChampsElysées
Voeux de réédition 2025
Mort de David Lynch (1946 – 2025)
Accablant. Accablant parce que cet immense, ce gigantesque réalisateur qui demeurera dans l'histoire du cinéma, est mort à seulement 77 ans ; ce qui laisse penser qu'il aurait pu tourner dans la bonne dizaine d'années qui lui restaient à vivre encore un ou deux chefs-d'oeuvre. Et qu'on ne me dise pas que sa verve inventive, que son génie du bizarre lui auraient fait défaut : il a montré en 2017 avec Twin Peaks qu'il pouvait, vingt-six ans après la fin d'un feuilleton qui a révolutionné le monde, faire partager encore mieux fantasmes, horreurs, variétés, singularités, explorations des consciences.
Nullement amateur de séries, je suis un jour tombé par hasard, en zappant, sur une merveille qui m'a tout de suite surpris, emballé, émerveillé et d'autant plus appréciée que je n'y ai alors rien compris ; c'était sur Canal +, tard dans la nuit, un épisode de Twin Peaks ; je n'ai pas conscience, dans ma longue vie de cinéphage, d'avoir été aussi séduit par un film que je prenais en cours de diffusion ; le seul exemple que je pourrais citer est le choc que m'a donné La grande bellezza de Paolo Sorrentino que je continue à tenir pour le plus grand film du premier quart de siècle.
Donc David Lynch ; et après la révélation initiale, la découverte des films stupéfiants, tous si différents et si réussis : je ne crois toujours pas trouver des scories dans une filmographie finalement assez brève. Le malaise absolu de Eraserhead, un des films les plus gênants que je connaisse, le drame poignant et digne d'Elephant man. Après la parenthèse un peu trop commerciale de Dune (qui ne manque pourtant pas d'images et des scènes impressionnantes), le début des énigmes avec Blue velvet, Sailor et Lula, Fire Walk with Me, Lost highway… Le naturalisme fascinant d'Une histoire vraie.
Et le chef-d'oeuvre, sublimement incompréhensible de Mulholland drive.
Inland empire ? C'est vrai, Lynch va trop loin dans l'abstraction et les vertiges. Mais même là il parvient de-ci de-là à fasciner.
Qui d'autre l'a fait et en fera autant ?
Impétueux
Mort de Bertrand Blier (1939 -2025)
Je ne crois pas qu'on puisse, comme je l'ai entendu aujourd'hui sur une chaîne de télévision, qualifier Bertrand Blier de véritable géant du cinéma français. Il n'était pas de ce niveau là, mais il avait un de ces talents surprenants et fous qui faisait qu'on ne pouvait pas regarder ses films avec indifférence.
À dire le vrai, à regarder sa filmographie, qui n'est pas négligeable, je m'aperçois que je n'ai pas vu – ou plutôt pas retenu – des films de celui qui vient de mourir. Ou plutôt je les ai regardés en même temps qu'ils s'effaçaient de ma mémoire. Voilà qui est idiot, parce que tous les films de Blier ou presque tous, avaient de l'apparence, de l'originalité, une façon de se placer tout à fait à côté de la routine du cinéma français. Et que déjà je regrette de ne m'être pas replongé dans un paquet de ces films-là. D'avoir presque oublié, parce qu'ils se sont échappés de ma mémoire Beau-père ou Tenue de soirée…
Un réalisateur hargneux, provocant, méchant comme tout, un destructeur de la comédie sociale, voilà ce qu'il faut conserver et regarder. Je n'ai pas vraiment apprécié Les valseuses pourtant tonitruantes et écorchées et j'ai trouvé Préparez vos mouchoirs un peu scolaire. Mais quelle merveille que ce Buffet froid qui s'englue pourtant dans dans l'ennui pendant tout son déroulement mais donne des merveilles d'irisation à sa fin dans la composition picturale du lac et du défilé du Trièves, sur les eaux vertes du Brion..
Puis le chef-d'oeuvre, sarcastique, dégueulasse, méchant comme une teigne de Calmos… Son grand rire cru el qui se moque des femmes, des hommes, de l'Humanité. On ne pourrait plus tourner ça aujourd'hui'hui…
Bien sûr que c'était mieux avant.
Impétueux
Southern Comfort (Sans retour) en bluray 4K
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