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Sujet : Petition pour la réédition des films de P. Etaix


De vincentp, le 15 juin 2008 à 14:09
Note du film : 5/6

Un article du Monde (et mon ami "l'auvergnat") nous informe qu'une pétition est en ligne pour la réédition des films de Pierre ETAIX.

http://www.ipetitions.com/petition/lesfilmsdetaix

PETITION POUR LA RESSORTIE DES FILMS DE PIERRE ETAIX:

Depuis plusieurs années, Pierre Etaix, clown-cinéaste, réalisateur de Yoyo et du Soupirant, se bat pour la ressortie de ses films.Soutenons le.

Passionné de cirque, amoureux du cinéma, Pierre Etaix est l'un des derniers dépositaires de la tradition burlesque telle qu'elle s'est construite sous l'impulsion de Buster Keaton puis de Jacques Tati dont il fut l'un des plus proches collaborateurs.

Dans les années 60, Pierre Etaix réalisa cinq longs-métrages, co-écrits avec son ami Jean-Claude Carrière. Ces films obtinrent de nombreuses récompenses, prix Delluc, des prix à Cannes, Berlin, Moscou… Pourtant, aujourd'hui, plus un seul n'est visible.

Tout simplement parce qu'un « imbroglio juridique » prive les auteurs de leurs droits et interdit la diffusion de leur œuvre.

Cette situation est inacceptable. Elle condamne à l'oubli cinq films qui comptent parmi les plus originaux du cinéma Français.

En France, pays de l'exception culturelle, quel sort réserve-t-on à l'œuvre de Pierre Etaix, ce jeune homme de 79 printemps ? Celui de Buster Keaton aux Etats-Unis : un oubli pur et simple suivi, quelques dizaines d'années plus tard, d'une reconnaissance posthume? Maigre consolation pour l'un des derniers grands artisans du slapstick, toujours désireux de partager son amour du cinéma.

Je m'associe bien volontiers à cette pétition, bien que ne connaissant pas du tout l'oeuvre de Pierre Etaix.


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De Arca1943, le 15 juin 2008 à 20:23

De tout coeur avec vous. Je préfère le grotesque au burlesque, mais la question n'est pas là ! Cinq longs-métrages bloqués !? C'est une honte, une ignominie, une erreur. Il faudrait réfléchir à un dispositif juridique afin de contrer, une bonne fois pour toutes, ce problème lancinant des ayant-droit qui bloquent des films à perpète. Sans parler de nationalisations de pénible mémoire, il faudrait que l'État puisse intervenir d'autorité (mais seulement au cas par cas) et dise, en substance, approximativement ceci : « Eh bien voilà, l'oeuvre X appartenant au patrimoine du pays, voire de l'humanité, nous vous la prenons des mains que vous le vouliez ou non, vu la durée disproportionnée de la guérilla judiciaire des ayant-droit. Cependant, nous créons pour l'oeuvre X une sorte de compte en fidéicommis, qui se verra créditer de toutes sommes normalement attachées à la diffusion publique, à la reproduction, à la vente, etc, de l'oeuvre X. Pour l'instant, nous ignorons à qui verser cet argent; mais quand la querelle des ayant-droit sera terminée, une fois l'imbroglio démêlé – dans deux, dix ou cent ans – alors nous le saurons et les ayant-droit deviendront les heureux bénéficiaires du compte en fidéicommis. »

La quérulence ne peut pas être un obstacle définitif à la diffusion d'un bon film !


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De Impétueux, le 16 juin 2008 à 00:14

Votre vertueuse indignation, les amis Vincentp et Arca est bien sympathique, mais enfin, Pierre Etaix c'est navrant, accablant de bêtise satisfaite, encore pire que Jacques Tati ! Vouloir, comme il le faisait, rendre un hommage au cinéma muet trente ans après sa disparition donnait l'occasion aux niais de s'extasier devant un cinéma puéril et ridicule…

Je me fiche bien que ces courts métrages soient bloqués ou non, à dire le vrai ; insignifiants ils étaient il y a quarante ans, insignifiants ils resteront…mais il y a tant de meilleurs combats à mener ! Laissons Pierre Etaix à sa prétention et à ses ridicules, c'est le meilleur service à lui rendre !


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De Arca1943, le 16 juin 2008 à 01:32

Bon, si vous le dites ! N'empêche, Impétueux, « encore pire que Jacques Tati »… Vous vous rendez certainement compte que cette vôtre opinion n'est pas la plus courante. Quoi qu'il en soit, admettons que ce ne soient pas de bons films : je laisse néanmoins sur la table mon projet de loi pour sauver les films des griffes des ayant-droit quérulents, applicable à tout autre imbroglio de cette sorte. Il n'en manque pas, hélas.


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De fretyl, le 16 juin 2008 à 02:16

Si j'en crois impétueux la critique que j'avais laissé sur le fil de Playtime sur Tati et Etaix est en concordance avec la vérité.


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De vincentp, le 16 juin 2008 à 11:46
Note du film : 5/6

"Encore pire que Jacques Tati" dites-vous ? Parce que votre maître Duvivier est mieux que Tati ? Voilà un avis surprenant…


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De droudrou, le 16 juin 2008 à 11:56

Ce sont des styles très différents dans des genres très différents – Le seul film de Etaix que j'ai vu est Yoyo. J'en garde un excellent souvenir. Il y a des trouvailles intéressantes. Mais, c'est "à part".


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De Impétueux, le 16 juin 2008 à 13:13

Vincentp, je vous abandonne volontiers Le diable et les dix commandements, Chair de poule ou Diaboliquement vôtre, et vous le savez fort bien… mais mettre sur un point de comparaison Duvivier, immense réalisateur de Pépé le Moko, La belle équipe ou La fin du jour et l'histrion Jacques Tati, qui eut un peu de succès parce qu'on croyait qu'il était rigolo (Jour de fête) et qui se révéla, l'âge et l'insuccès aidant, comme un philosophe à deux balles aussi emmerdant (Playtime !) qu'un Godard est surprenant !

Le cinéma de Tati se voulait poétique et il n'est que lunaire, il se voulait réactionnaire (le sinistre Mon oncle) et n'est que conservateur-cassoulet, il se voulait burlesque, et il n'est qu'affligeant d'ennui, il se voulait pensé, et n'est que bafouillé…

Et oui, Etaix, dans la même veine, c'est encore pire.

Requiescant in pace !


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De vincentp, le 16 juin 2008 à 13:31
Note du film : 5/6

"Vae Victis", vous réponds-je. Et j'ajoute "vini, vidi, vinci pour vincent". Ma mère, charmante professeur qui m'a enseigné le latin, peut me fournir en munitions de ce type. Tati, c'est Jour de fête, Les vacances de M. Hulot : deux grands classiques incontestables ! Certes Mon oncle est peut-être moins réussi. Mais Tati, c'est une institution indéboulonnable. Le facteur qui fait sa "tournée à l'américaine" vaut bien le vieux et narcissique Pépé le Moko de Duvivier

Et puis Impétueux, comme Sophie75 arrive sur site, je vous invite cordialement pour dialoguer avec elle, à regarder au moins un Hitchkock (vous n'avez vu que les oiseaux, croyons-nous savoir), deux ou trois John Ford…

Le cinéma ne se résume pas qu'à Duvivier, ses Don Camillos, (et votre œuvre fétiche : ah, ces belles bacchantes).


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De Impétueux, le 16 juin 2008 à 14:05

Vae Victis ! dites-vous, reprenant l'apostrophe célèbre de Brennus ! Mais les vaincus, en cette affaire, sont bien Tati et Etaix, dont plus grand monde ne parle, et dont les pochades s'effacent…

De toute façon, qu'en dire ? Nous ne sommes pas et ne serons jamais d'accord là-dessus ! Qu'un facteur de village de 1950 puise faire rire, comme un empoté en vacances en Normandie, ce serait tout le charme des nanards que j'aimerais retrouver… Mais on dirait du Muet, votre Tati

Quant à qualifier de vieux Pépé le Moko, trentenaire costaud et aimé des dames, ça me laisse à penser que vous n'avez pas vu le film…

Duvivier et Guitry, bien sûr, mais aussi Autant-Lara, Clouzot et Christian-Jaque (et Becker, Rohmer et Melville, auriez-vous pu ajouter, et Sautet et Malle). Et aujourd'hui Lucas Belvaux et Gaspar Noé, sur qui je vois bien peu écrire…

J'ai vu une dizaine de Ford et j'aime – comme vous – La prisonnière du désert ; mais les histoires de garçons vachers américains me concernent aussi peu que les maffiosi ou les samouraïs. Ou les comédies américaines à la Cukor ou Capra

Reste Hitchcock, que je verrai sans doute, si j'ai le temps, entre deux Montazel ou Laviron


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De Lagardère, le 16 juin 2008 à 14:34
Note du film : 3/6

Mon cher Impétueux , je pense que cette fête des pères a été arrosée par fils, petits fils, ou petites filles aimant leur impétueux de papa comme il le mérite, mais les exhalaisons , ce jour, sont assassines !

Le grand , le géantissime Jacques Tati a boulversé de fort belle façon toutes les données basiques du cinéma ! L'univers de Tati, une pochade ?? Vade rétro satanas ! (c'est tout ce que je connais en latin ! ) Jacques Tati n'a pas fait de cinéma, d'ailleurs. Il s'est ingénié a faire basculer , dans bien des domaines, les grands thèmes de la vie, bien structurés , bien établis comme on a voulu nous les faire becter pendant des décennies. Je n'ai rien contre le cinéma de l'immense ]Julien Duvivier devant qui je m'incline, un genou à terre , mais pochade, Tati , Là vous faites fort! Et fort la fête, ami !!


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De Sophie75, le 16 juin 2008 à 15:03

Malgré mon goût immodéré pour la comédie, je dois donner raison à impétueux, n'en déplaise à Vincent, de la prééminence de Duvivier sur le mièvre et prétentieux Tati. Duvivier est l'égal d'un Hawks qui comme lui dressait de magnifiques portraits de groupes La Belle équipe ou Marie-Octobre.

D'ailleurs, Jean Renoir, qui s'y en entendait en cinéma déclara : « Si j'étais architecte et devais construire un monument du cinéma, je placerais une statue de Duvivier au-dessus de l'entrée. Ce grand technicien, ce rigoriste, était un poète. »

Enfin, Pépé le Moko c'est de la poésie noire à l'état brut, un subtil mélange de réalisme et de romantisme, le tout situé dans un univers interlope. En outre, lors que l'on sait que Pépé le Moko a eu une influence déterminante sur Casablanca, alors tout est dit !

Tati, il faut en user, ne pas en abuser. (Uti, non abuti) Voilà tout ce qui me reste de mes quatre années de latin au collège…


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De vincentp, le 16 juin 2008 à 15:06
Note du film : 5/6

Il arrive que l'on parle peu de certains auteurs parce qu'ils sont peu diffusés ou invisibles. Powell-Pressburger sont tombés dans un relatif oubli. On parle moins aujourd'hui de Fellini, Carlos Saura, Kieslowski qu'il y a une quinzaine d'années… Avant sa récente réédition, on ne parlait plus de Douglas Sirk. D'ou l'importance que des oeuvres soient visibles, via dvd. Et je rejoins Arca1943 sur les limites d'un système soumis aux simples lois de la rentabilité.

Nb : curieux échange que ce tryptique Sabrina-La mouche-Les clowns…


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De Arca1943, le 16 juin 2008 à 15:20

Ah, mais notons que la solution que je propose est soumise aux lois de la rentabilité : chacun y touche son dû. C'est seulement qu'on ne pourrait plus, sous prétexte qu'on ne sait pas qui est le propriétaire d'une oeuvre, rendre invisible l'oeuvre en question. On verse les droits de diffusion "à qui de droit", dans un compte en fidéicommis administré par une autorité publique, en attendant que ça se règle. L'État intervient, certes, mais ne devient pas pour autant propriétaire de l'oeuvre. Les ayant-droit sont payés rubis sur l'ongle… le jour où on sait enfin qui sont les ayant-droit !


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De fretyl, le 16 juin 2008 à 15:48

Pierre Etaix est un artiste emmerdant, ses films n'ont même pas à être considérés comme faisant parti du patrimoine du cinéma français mais beaucoup plus comme des essais presque amateurs, si le muet dont je ne suis pas fan hormis pour Chaplin qui savait donner un ton moderne à ses oeuvres peut avoir un charme pour certaines oeuvres des années 20 (j'oublie Nosferatu), qu'un Pierre Etaix décide de le ressusciter en plein milieu des années 60-70, c'est un suicide artistique prévisible ; du fait que je ne me fais pas de soucis que si ces films qui n'ont certainement pas marché à l'époque ne risquent sûrement pas d'être réédités aujourd'hui pour quatre mémères et un barbu.


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De Impétueux, le 16 juin 2008 à 16:25

Finalement, peut-être, il faudrait conclure avec l'ami Lagardère qui reconnaît, dans sa paradoxale défense, que Tati n'a pas fait de cinéma (c'est bien ce que je lui reproche !) cette jolie (mais intéressante !) polémique digne des meilleurs jours de DVD Toile…

Cela étant, et pour rester dans le ton, j'appuie naturellement toute pétition pour l'édition des œuvres et pour l'excellente solution d'Arca… Et une raison supplémentaire m'est donnée par l'état de l'édition des Duvivier, singulièrement !

Sur la petite cinquantaine de films tournés par lui (parlant exclusivement), une bonne vingtaine a été publiée en DVD, dont beaucoup des derniers tournés – les plus médiocres – ; mais – et voilà où il nous faut la solution d'Arca ! – ne sont encore édités La belle équipe, un carnet de bal, La fin du jour, Panique et La fête à Henriette soit au moins deux chefs-d'œuvre et trois excellents films !

Alors si la jurisprudence Etaix peut servir à Duvivier, allons-y !


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De vincentp, le 16 juin 2008 à 16:53
Note du film : 5/6

Et bien, il ne vous reste plus qu'à lancer une pétition concurrente sur ipetitions.com en faveur de votre cher Duvivier (la pétition en faveur de Pierre Etaix en est à plus de 15 000 signatures, dont la mienne qui compte triple ! )… Mais comme ce site est en anglais, il vous faudra reprendre votre méthode assimil, qui est d'après Madame Impétueux, cachée sous trois piles de bonnets de nuit… A ce sujet, je crois savoir par le biais de Madame votre épouse que vous en êtes resté à la célèbre maxime : "my taylor is rich"… Bon courage Impétueux. Tous nos voeux vous accompagnent, dans la langue de Shakespeare.


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De PM Jarriq, le 16 juin 2008 à 17:11

"tailor" avec un "i", évidemment. Pas comme Elizabeth.


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De Lagardère, le 16 juin 2008 à 19:00
Note du film : 3/6

Avant d'en terminer, (parce qu'il répond l'effronté ! ), j'ai dis, cher Impétueux que Jacques Tati ne faisait pas du cinéma et ça n'est pas faux ! Peu lui importait de prendre un Gabin ou une Brigitte Bardot , de les diriger et en faire les héros d'une histoire plus ou moins passionnante, de les habiller , les faire bouger , rire ou pleurer. Comme le faisait si talentueusement un Marcel Carné ou un Duvivier. Son "cinéma" à lui, entièrement voué à la destructuration des choses établies dans notre société, tenait plutôt du reportage que du cinoche comme nous le concevons d'habitude.

PS''Je ne me prononce pas sur Pierre Etaix, que je ne connais que trés, trés peu..


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De RdT, le 17 juin 2008 à 11:12

Bien sûr qu'il faut signer cette pétition pour l'édition des films de Pierre Etaix!!! Il le faut de toute urgence, impérativement n'en déplaise au Sieur Impétueux. Et ne l'écoutez point sur ce qu'il peut vous dire sur Pierre Etaix, Monsieur Impétueux est hostile, par principe à tout ce qui touche de près ou de loin à Robert Bresson et il suffit que Pierre Etaix ait tourné dans Pickpocket pour que Monsieur Impétueux s'oppose à l'édition des films de Pierre Etaix réalisateur.

Pierre Etaix formé dans sa jeunesse à l'art du vitrail, devenu par la suite acteur et clown émérite, est un grand un immense artiste et par conséquent un cinéaste insurpassable, comme Bresson, comme Tati deux immenses talents avec qui il a collaboré.

Mais je m'enflamme, je m'insurge, je m'énerve. Avais-je besoin de développer tant d'arguments pour convaincre les gens de goût?

Il y a dans ce forum même un atout de poids pour convaincre tout cinéphile qui se respecte à soutenir l'édition des films de Pierre Etaix, Impétueux s'y oppose, comme il s'opposera toujours à Godard, Anne Wiazemsky, Jean-Paul Civeyrac ou France-Culture

Suivez le fil des écrits d'Impétueux : vous n'y trouverez que de la qualité, rien de que de la qualité, une rhétorique animée sans cesse par un humour par antithèse d'une hauteur phénoménale : surplombant des sommets jamais atteints même par le sieur Harouet dit Voltaire

Et répétons le répétons le : il faut signer cette pétition et la faire largement connaître

Suggestion aux instances suprêmes de DVDtoile, il y a matière à création de nouvelles fiches avec les nombreux films réalisés par Pierre Etaix :

%%%1961 : Rupture, court métrage
%%%1961 : Heureux anniversaire, court métrage (Oscar à Hollywood)
%%%1962 : Le Soupirant
%%%1963 : Insomnie, court-métrage
%%%1964 : Yoyo
%%%1965 : Tant qu'on a la santé
%%%1969 : Le Grand amour
%%%1969 : Pays de cocagne
%%%1978 : Reprise

Et la liste n'est pas exhaustive.


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De droudrou, le 17 juin 2008 à 12:40

J'avais oublié : 1962 : Le Soupirant (non vu mais dont j'avais suivi la réalisation de près sur les magazines) – 1963 : Insomnie, court-métrage (vu effectivement en première partie) – 1965 : Tant qu'on a la santé (idem que pour Le soupirant) – Après, c'est plus diffus – Son utilisation du noir et blanc était vraiment du noir et blanc en termes de contrastes image – la preuve en est fournie par l'illustration que RdT nous a jointe – Merci à RdT -

Puisque nous évoquons Pierre Etaix, sur un autre registre, Pierre Zimmer.


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De Torgnole, le 17 juin 2008 à 12:48

"le sieur Harouet dit Voltaire"

Il a raison Alholg, ya des H qui trainent, c'est Arouet et pas Harouet…

Au fait, j'ai vu Traffic de Jacques Tati, c'est plutôt sympathique et délirant, les gags font très BD et ils s'enchaînent bien, on ne sait pas trop ou on va et tant mieux. C'est un bon mix' entre "Chaplin" et "Les Charlots". Je ne me suis pas emmerdé en tous cas. Par contre, je ne connais pas du tout Pierre Etaix.


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De Impétueux, le 17 juin 2008 à 14:02

Au moins cette niquedouille pitoyable de Pierre Etaix nous aura apporté une bonne nouvelle : la certitude que RdeT, tel un Alien particulièrement coriace, vit encore ! Combien de mois nous avons attendu son retour pour nous lancer dans de grandes et délicieuses polémiques ! Il déteste (presque) tout ce que j'adore et je méprise (presque) tout ce qu'il honore ! Nous nous retrouvons de temps en temps sur quelque auteur (Clouzot par exemple) et toujours sur l'amour du cinéma !

Bienvenue, ô intéressant adversaire ! Il ne m'étonne pas que vous défendiez Etaix et Tati avec la même verve érudite que vous avez défendu Godard ! Même camarilla d'ennuyeux ! Mais revenez souvent me chercher des noises !

Quel plus bel hommage que celui-là :

Allongeant son ombre immense
Sur le monde et sur Paris
Quel est ce spectre aux yeux gris
Qui surgit dans le silence ?
RdeT, serait-ce toi
Qui te dresses sur les toits ?

G


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De Lagardère, le 17 juin 2008 à 15:11
Note du film : 3/6

J'ai dis sur ce fil que je ne connaissais pas , ou trés peu, l'oeuvre de Pierre Etaix. Donc , je me garde d'en parler. Mais j'aimerais bien savoir, ami Impétueux , si il est nécessaire d'insulter un artiste, sous le fallacieux prétexte que l'on aime pas ce qu'il fait…Niquedouille pitoyable…Je vous considère , vous pense intelligent et cultivé , comme beaucoup parmi nous, et voilà que vous tombez dans l'insulte facile ? Je ne comprends pas…L'impétuosité, parfois nécessaire dans un monde hélas trop tiède , ne justifie pas ce jugement à l'encontre d'un homme qui reste, quoi que l'on en pense, un artiste. Avec toute la fragilité que cela suppose…

Je vous demande, trés amicalement, car nous sommes entre gens de bonne compagnie, de m'expliquer cette attitude que je qualifie de malheureuse..


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De urspoller, le 17 juin 2008 à 15:36

Les clowns, les pitres, les bouffons nous permettent de néantiser ces réalités sclérosantes, de ne pas se complaire dans ces bourbes engendrées par l'infatuation ou l'aigreur. Pierre Etaix (dont je ne connais pas l'univers, maxi mea culpa), Grock, Les Fratellini, Tati, Droudrou, Patof, Chaplin, etc. néantisent d'une pirouette, d'une claque sur le museau, d'une tarte à la crème, d'un rire gras, nos soucis, nos embarras, nos peines…

Alors, oui, gloire à Pierre Etaix, à Tati.
Ah, Tati, ce pierrot lunaire mérite éloges et dithyrambes, même si je conçois parfaitement que l'on puisse ne pas apprécier son univers interlope, loufoque et tortu.

Tati est un sociologue qui s'ignore, une sorte de Saint-Simon des temps modernes, décryptant les interrelations des êtres collectifs et de leur organisation. Il est un peintre à la fois tendre et lucide explorant les changements sociaux ou économiques. Pour Tati à l'instar de Durkheim, le fait social est un fait moral

Tati a foi en l'homme, tout en évitant toute feintise, toute dissimulation. Chez lui, le rire est indispensable comme la flasque de whisky pour le dipsomane. Voir le monde par le prisme du burlesque, de l'onirisme, de poésie, voilà ce qu'était la conception de Tati. De son univers s'exhale des effluves éthérés de l'enfance. L'enfance comme point focal de sa vision, bref le parfait contre-pied de Chérie, je me sens rajeunir qui tresse l'éloge de l'âge adulte.

L'acuité de son regard, malgré sa confiance en autrui, n'empêche pas l'observation factuelle et donc la critique où point ça et là des relents d'amertume, de mélancolie et d'acerbité. Mais, d'un revirement, d'un axel cinématographique, Tati nous amène à nouveau sur les gais chemins de la jubilation, l'alacrité, la félicité, etc.

Je vais te chanter l'opéra des jours heureux
Au coin d'une rue rien que pour nous deux,
Sans un musicien pour m'accompagner dans mon refrain,
Sans un comédien pour réciter ton rôle et le mien.
(Francis Lemarque)


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De vincentp, le 17 juin 2008 à 15:49
Note du film : 5/6

Cette polémique a le mérite de faire ressortir RdT et Urspoller de leur tanière… Et vous, Gaulhenrix-le-druide-gaulois, que pensez-vous de Pierre Etaix ? On attend aussi avec impatience la réponse de Impétueux qui doit justifier auprès de Lagardère son emploi du terme "niquedouille pitoyable" pour qualifier un artiste, encore vivant, âgé aujourd'hui de 80 ans. Un repentir en public de Impétueux vis-à-vis de son aîné serait sans doute le bienvenu.


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De Lagardère, le 17 juin 2008 à 16:26
Note du film : 3/6

Auprés de lagardère , ça n'a que peu d'importance…Je voudrais juste comprendre. Mais auprés de l'artiste concerné , surtout , et par delà, auprés de tous les acteurs , saltimbanques , troubadours et autres merlins qui tentent de nous enchanter et parfois avec tant de grâce….On peut ne pas aimer! Mais résumer l'oeuvre d'un artiste par : Niquedouille pitoyable, NON !! Nous sommes sur un forum ou nous donnons nos avis. Bien. Pas dans une cour martiale ou nous jugeons un traitre !!

Mais je ne doute pas que notre ami se soit un peu emporté et s'en explique de façon simple…


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De vincentp, le 17 juin 2008 à 16:33
Note du film : 5/6

La pétition en question sur ce fil (plus de 16000 signatures à ce jour) montre que l'oeuvre de Pierre Etaix a le soutien de deux types de publics (en schématisant) :

  • le monde des artistes, du cirque, du théatre et du cinéma
  • le monde des milieux sociaux intellectuels (enseignants, chercheurs, psychiatres mêmes).

Je partage votre avis Lagardère : que serait le monde actuel sans des artistes qui nous font rire, avec parfois peu de moyens ? Un monde soumis au diktat du marché, normatif et fade, aux mains de quelques avares, qui ne cherchent qu'à amasser toujours plus (voir le spectacle pitoyable que nous propose une chaîne de télévision privée depuis des années, en public et dans les coulisses). Pour ces raisons, il faut soutenir sans doute l'entreprise de réhabilitation de l'oeuvre de P Etaix, même si elle est peut-être entachée de quelques défauts, et même si elle ne plaît pas à tout le monde.


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De droudrou, le 17 juin 2008 à 16:34

Puisque l'on parle de Jacques Tati (en s'éloignant de Pierre Etaix) c'est tout le regard d'un clown sur notre monde. Regard subtile qui nous ramène nos travers et tout ce que nous aurions tendance à oublier empêtrés que nous sommes par une vanité toute moderne. Tati, et là comme Etaix dans Yoyo, c'est la vision de notre monde avec des yeux d'enfant ou de quelqu'un qui est encore innocent.

On est encore au pays de cocagne. Quand on voit cette scène qui marque le début des vacances de monsieur Hulot, il y a ce chien qui, allongé au milieu de la chaussée, s'écarte quand arrive un véhicule jusque l'instant où survient le splendide "teuf-teuf" de monsieur Hulot. Le chien ne s'écarte pas. Hulot klaxonne et alors le chien se lève et vient quémander une caresse du conducteur… Il y a cette arrivée dans la pension de famille. Hulot encombré par ses bagages et sa pipe, une fiche d'hôtel à remplir (c'était l'époque) et comme nous avons pu le vivre lors de nos premières expériences, il ne sait comment faire pour remplir la fiche et toujours tenir ses bagages… Cette façon de faire me rappelle un autre pitre du cinéma Américain, Jerry Lewis, un grand enfant débarquant dans un pensionnat de jeunes filles… Autre moment de Hulot quand tout dort et que brusquement résonne dans la nuit une puissante musique de jazz… Je connais un abruti (celui qui remplit ce document) qui, arrivant sur un terrain de camping, toutes vitres ouvertes, traversait l'allée centrale au son de puissantes fanfares militaires… Le gag, bien évidemment. Mais à cette époque on savait encore rire. Le rire n'était pas bien méchant. Et Etaix était un prolongement de ces observations d'un Jacques Tati. Ma foi, tant qu'on a la santé

Pour les fautes d'orthographe, merci de vouloir bien m'excuser… je rédige entre deux urgences.


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De Sophie75, le 17 juin 2008 à 18:00

Bon, messieurs (enfin crois-je ?) Lagardère, Urspoller et Droudrou, vos interventions enflammées et poignantes, vont m'obliger à me replonger dans la filmographie de Tati que j'ai peut-être jugé un peu hâtivement.

Et merci de nous faire partager votre passion !


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De Impétueux, le 17 juin 2008 à 19:22

Cher Lagardère, puisque vous m'interpellez directement, nouvel ami de ce site qui flamboie bien mieux depuis trois jours, parce qu'il aime aussi ces polémiques, cher Lagardère, donc, nous avons déjà eu plusieurs fois ce débat, clouté des mêmes arguments, arguments qui ne m'ont pas fait reculer d'un poil de mes positions.

Je n'aime pas le monde mignon qu'on nous vend tous les jours à la télévision, et mes haines et mes mépris (artistiques, rassurez-vous) ne sont pas susceptibles d'être attiédis.

Il n'est pas de bon goût de se citer ; mais je me permets néanmoins de le faire ; j'avais – en novembre 2006 – allumé la mèche à l'occasion de la mort de Francis Girod et, comme souvent, sur le fil de cette nouvelle, s'était développée une longue glose où l'ami Vincentp (puis-je indiquer que Vincentp est le seul des habitués de ce forum que je connais physiquement et avec qui j'ai bu par deux fois un verre – et nous devrions bien recommencer, d'ailleurs, non ?), une longue glose où l'ami Vincentp avait – déjà – défendu des positions paisibles.

Voici ce qui, in fine, sur cette question, reproduit le mieux ma pensée :

Je vous sais appartenir, Vincentp, à ce qu'on a appelé la génération morale et ce n'est qu'ainsi que je puis m'expliquer votre attitude. Libre à vous, bien sûr, de considérer que les attaques doivent être mesurées et aussi peu souvent que possible violentes, et moins encore polémiques.

Moi qui suis bien plus âgé que vous et qui ai assisté, dans les journaux, à l'Assemblée nationale, dans les rues, à des agressions verbales incommensurablement plus étendues que celles que l'on tolère aujourd'hui, je n'ai pas vos scrupules et je regrette que la liberté d'expression soit bridée par une certaine autocensure que je juge, pour ma part, hypocrite (je ne vous accuse pas d'hypocrisie personnellement, bien sûr).

Croyez-vous que, lorsque la Nouvelle Vague est arrivée, elle a ménagé la respectabilité, l'honneur, la conscience professionnelle de tous ceux qu'elle a voués aux gémonies, les cinéastes de la Qualité française ? Et imaginez-vous ce qu'en mai 68 on a pu entendre comme fraîches insultes sur les uns et les autres ?

J'ai employé fraîches à dessein : c'est un mot issu d'un monde vigoureux, robuste, conquérant. Et même si je rejette par toutes mes pores certaines attitudes politiques ou philosophiques, certains mouvements ou partis, j'apprécie que leur discours soit fier, assuré, fervent, alors même que nous paraissons vivre dans un monde de consensus mou, d'indifférence généralisée, où tout se vaut, puisque tout ne vaut rien.

Et encore n'ai-je pas connu les polémiques roboratives d'Avant-Guerre (des deux guerres) où on avait – si je puis dire – le courage de sa haine, en tout cas le courage de ses opinions et où un mort ne se trouvait pas paré de toutes les vertus au moment même où il décédait.

Sans doute connaissez-vous le nom de Roger Salengro, qui a baptisé beaucoup de rues dans toute la France. Salengro, maire socialiste de Lille, fut accusé par plusieurs journaux (en premier lieu par Gringoire, hebdo d'extrême-droite, mais L'Humanité avait donné de la voix aussi), fut accusé, donc, d'avoir déserté pendant la Guerre (de 14). Au bout d'une campagne ignoble, il s'est suicidé ; eh bien savez-vous ce que Gringoire a titré le lendemain ? : Salengro déserte pour la seconde fois !

C'est immonde, nous sommes d'accord ; mais ça porte au moins témoignage qu'on ne retourne pas sa veste ; aujourd'hui, tout le monde respecte et aime chacun en façade, mais les coups en douce sont plus nombreux et plus virulents – et plus pervers ! ô combien !! -

Tout cela, qui nous a entraînés bien loin de Francis Girod, pour dire que je ne me vois pas ajouter de l'eau claire à mon vitriol, quand j'écris avec cette encre….

La totalité de notre bonne polémique est lisible sur dvdtoile.com/Thread.php?35664.

Je ne retire donc rien à niquedouille pitoyable et à mon rejet de Pierre Etaix ; mais – j'en conviens volontiers – ce n'est pas de la critique argumentée : c'est du mépris. Ou, si vous préférez, de l'aversion.

Et même tabac pour Jacques Tati ; Urspoller écrit : Tati a foi en l'homme ; ouh là là ! c'est précisément sans doute pourquoi je déteste ; Saint-Just et les Khmers rouges y croyaient aussi drôlement, en l'Homme ; et s'ils tuaient tous ceux qui n'étaient pas parfaits, à leurs yeux, c'est parce qu'ils le voulaient idéal, l'Homme…

Intéressant débat, non ? Voilà qui nous change des pitreries scato qui ont marqué les derniers mois. DVD Toile redevient DVD Toile !


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De urspoller, le 17 juin 2008 à 20:37

Comparer un genre cinématographique oscillant entre onirisme, poésie et burlesque à un régime totalitaire ayant exterminé un tiers de la population de cet ancien royaume sis dans la péninsule indochinoise, je trouve ça proprement hallucinant et hors de propos. Que Pol Pot, en digne épigone de Marx, se soit calqué sur des concepts fumeux d'égalitarisme directement inspirés des utopistes et des anti-colonialistes, je ne le nie pas.
Mais, est-ce que le fait de rêver, de détourner certaines réalités pour souligner les dérives sociétales, de créer un style, de croire en son prochain, s'avère tellement ignominieux et infamant ? Alors, je demande aussi à être conduit en place de Grève pour y recevoir mon juste châtiment.
Le cinéma reste un art dont le but est de divertir, d'émouvoir, de questionner, etc. D'ailleurs, il me semble que vous êtes le premier à mettre un garde-fou entre l'œuvre et les idées politiques. Alors, pourquoi faire le lien entre un pierrot dégingandé et des apparatchiks sanguinaires qui interprètent des textes comme des amblyopes herméneutiques ? Je dois être bête à manger du foin, car là je ne comprends pas !


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De RdT, le 17 juin 2008 à 21:22

«Tati a foi en l'homme ; ouh là là ! c'est précisément sans doute pourquoi je déteste»

Saint Thomas d'Aquin et Dante Aligheri, eux aussi avaient foi en l'homme, allez vous, Impétueux, nous prétendre que vous les detestez eux aussi? Vous allez sans doute me répondre que vous préférez Sacha Guitry qui n'avait foi en rien… Et là vous savez ce que j'en pense. Mais foin de l'esprit polémique, il me semble que vous avez essentiellement l'esprit de contradiction. Et quoi de plus facile que de prendre Jacques Tati, lui qui est devenu dans le désert cinématographique contemporain la référence consensuelle d'un réalisateur fort peu égalable par la dictature des pauvres séries télé dont on nous abreuve à longueur de temps…

Pourtant si Impétueux n'existait pas DVDtoile ne serait pas DVDtoile.


«Oui Urspoller, ne soyez pas si dépité
Avec son ton furieux poussant à s'exciter
Impétueux hâbleur à la gueule affamée,
Vient sur ce forum conduit par la fumée,
Trace tangible des génies incandescents,
Que son style acerbe à longueur de temps descend…
Cher Impétueux paraphrasez Robert D…
Tant que vous voudrez mais je ne suis qu'RdT
Je suis pas plus Fantômas qu'Arsène Lupin
Et l'ombre qui me suis ne s'étend pas bien loin.
Vieux Clown triste j'aime Tati Pierre Etaix
Et quelques autres aux beaux talents complexes»

Yoyo, et Tant qu'on a la santé attendent vos suffrages.


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De Lagardère, le 17 juin 2008 à 22:17
Note du film : 3/6

Vous remerciant, Impétueux , Urspoller, et RDT que je salue, je crois que je viens de comprendre pourquoi Dieu, en qui je n'en doute plus une seconde , Impétueux doit avoir une foi ….immascessible, a inventé les clowns !

Et je pose une question, calmement , en toute amitié : A quand la légion d'honneur aux clowns ??


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De urspoller, le 17 juin 2008 à 22:44

Ami poète, qu'est-ce que l'esprit de contradiction sinon un raisonnement par l'absurde !

En fait, impétueux est un concept spinozien, certes je vous le concède les concepts ne sont ni hâbleurs, ni infatués, passons. Impétueux représente la contradiction soit un des maillons d'une chaîne formant alors une boucle logique. Chaque maillon instillant une once de connaissance cohérente et avérée créé une chaîne de raisons (Descartes) reposant sur une idée vraie formant le(s) principe(s), cause(s) première(s) de la connaissance rationnelle.
Or, comme Aristote l'a démontré, la philosophie (étymologiquement philosophe signifie ami de la sagesse) est la science des principes dont la connaissance engendre la sagesse. Voilà qui démontre hic et nunc qu' impétueux est un sage !

Quod erat demonstrandum


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De droudrou, le 17 juin 2008 à 23:12

censuré ! En lisant cette succession de textes, je n'ai pu m'empêcher aux images d'un western que nombre d'entre nous connaissent : Les professionnels de Richard Brooks, cette fameuse réplique d'un des protagonistes, je crois bien l'immense Woody Strode à Dollworth Burt Lancaster qui lui répond : "paix mon frère !" – la lumière divine semble s'être reposée sur DVD Toile…


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De Impétueux, le 17 juin 2008 à 23:53

Allons, allons Urspoller, vous êtes trop fin pour faire mine de croire que je compare le nigaud Tati à un bourreau sanguinaire ! Si – j'en suis certain – personne ne s'est jamais esclaffé ni même n'a esquissé un sourire en voyant ses affligeantes balourdises, il avait sûrement un esprit trop lunaire pour avoir la moindre ambition de corriger ses contemporains tel un moderne Procuste !

Tout cela est une gracieuse polémique, qui ne mérite pas tant de philosophie et de maniements de concepts !

Si je ne doute pas que Dante Alighieri, RdeT, ce vilain gibelin, avait foi en l'Homme, ce qui me paraît, surtout à l'aune de notre bénin XXème siècle, un des plus beaux aveuglements qui se puissent, je proteste vivement pour le Docteur angélique, le grand Saint Thomas, qui dresse devant la pitoyable nature humaine toute la série des barrières nécessaires.

Cela étant dit, et qui est bien au delà des pauvres lumières des non moins pauvres Tati et Etaix, gugusses pour cirques Bouglione, je me félicite qu'une ardente polémique se soit élevée, qui manquait depuis de nombreux mois sur DVD Toile. Au moins ces ennuyeux inutiles auront-ils joué les rôles qu'avaient naguère empruntés Godard et Civeyrac

Ah oui, aussi, Lagardère, si vous précisiez ce que vous voulez dire, ce serait bien aimable !


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De Lagardère, le 18 juin 2008 à 00:30
Note du film : 3/6

Préciser ?? Allons…Ca n'est pas gentil de vous moquer de moi. De la cour martiale à la maternelle ? Non, sans moi….


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De Impétueux, le 18 juin 2008 à 12:31

Non, bien franchement, Lagardère, j'avoue que je ne comprends pas ce que vous avez voulu dire…


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De PM Jarriq, le 18 juin 2008 à 14:05

Impossible de donner un avis, de tenter de départager, d'intervenir… Je constate avec surprise que je n'ai non seulement jamais vu une seule image d'un film de Tati ou Etaix, mais pire, que je n'ai jamais été tenté d'y jeter un coup d'oeil curieux. Il y a des impasses comme ça, qu'on fait dans une vie de cinéphile, et qu'on DOIT faire, vu le nombre de films tournés chaque année.


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De Sophie75, le 18 juin 2008 à 17:31

nobody's perfect, même vous PM Jarriq, pourtant puits de sagesse et de savoir.

Les films, comme les hommes, on ne peut pas tous les regarder sinon on s'abîme les yeux.


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De Impétueux, le 18 juin 2008 à 17:33

Je suis ravi que PM Jarriq exprime – fort bien – une position que je tiens depuis longtemps ! Si nous voulons approfondir ce que nous aimons, nous ne pouvons partir dans toutes les directions…

Qu'on ne vienne plus me narguer de mon ignorance absolue du cinéma japonais (ou guatémaltèque, ou tanzanien).


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De Torgnole, le 18 juin 2008 à 17:45

C'est un peu le genre de reflexion qui fait que les gens prennent souvent les mêmes plats au resto, ou vont toujours dans les même restos.

Il y a aussi l'envie de ne pas être déçu et lorsqu'on aime un réalisateur, un style, un acteur, un pays, on aura tendance à rester dans le confort de ses habitudes plutôt que de tenter quelque chose de nouveau.

Mais il est inadmissible de ne pas prendre le risque de goûter un bon sushi dans un resto japonais tout ça pour être sûr d'apprécier, une fois encore, un bon foie gras chez le traditionnel du coin…


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De Impétueux, le 18 juin 2008 à 18:28

Inadmissible, Torgnole, comme vous y allez !

Un des charmes de DVD Toile est que les débats, par effet de miroir, s'y reproduisent à l'infini ; comme sur la violence des invectives (cfr. messages précédents), nous avons déjà longuement parlé de ces questions.

Peut-on tout apprécier ? Et même tout goûter ? Je réponds bien clairement non, et vous renvoie – si la chose vous amuse, ce qui m'étonnerait – sur les fils de L'Intendant Shansho, d'abord, puis du Casanova de Fellini. Mais comme j'ai déjà eu le mauvais goût de me citer, je n'ai qu'à persévérer :

&&Mais j'admets très volontiers être borné, limité, enclos dans des frontières ! Et ça ne me cause aucun complexe et aucun souci ! Vous me faites penser à tous ceux qui me disent Comment ? Tu n'aime pas les carottes ? Mais pourquoi ? Et puis les carottes, c'est très bon pour la santé, ça rend aimable, c'est délicieux, etc.''&&

Je n'ai pas goûté à une carotte depuis plus de cinquante ans.

C'est comme ça.

Et moi, qui aime infiniment aussi le spectacle sportif, il ne me viendrait pas à l'idée de dire à quiconque n'en aurait pas envie Comment ! Tu n'aimes pas le football ? Si tu savais comme c'est bon quand ton équipe marque un but ! Quel suspense, quelle dramaturgie !

S'il vous plaît, pas d'invective, pas d'attaque ad hominem, pas de mépris sur des attitudes qui ont, sinon leur raison, du moins leur cohérence !


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De Torgnole, le 18 juin 2008 à 19:06

"Je n'ai pas goûté à une carotte depuis plus de cinquante ans."

Mais vous avez quand même goûté une carotte, celle qui ne vous a pas donné envie d'en goûter d'autres… Quelquefois, une bouchée pour goûter et c'est soit le dégoût ou le délice pour l'éternité. Peut-être avez vous peur de vous découvrir de nouvelles passions, comme des nouveaux boulets…

Mais c'est très difficile de goûter à tout j'en conviens quoique dans le simple domaine du cinéma, ça paraît faisable, non?… Bof, de toutes manières, je ne suis pas le dernier à être réfractaire à de nombreux styles mais c'est parce que j'y ai goûté (encore qu'on est jamais à l'abris d'un fruit pourri).


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