Jamais vu. Mais avec un générique pareil, si c'est nul c'est que tout le monde y a mis du sien ! Lino Ventura face à Michel Simon
disant de l'Audiard, je demande à voir…
Je me rappelle à peine ce film, plutôt favorablement parce que, ainsi que vous le dites, l'honnête artisan La Patellière adossé au grand Michel Audiard,
à Ventura,
Girardot,
Michel Simon,
Pierre Brasseur,
sur une trame de Simenon,
il n'est pas concevable que ça puisse nous décevoir !
La distribution est éblouissante en effet mais, ayant vu ce film l'année dernière, je peux dire qu'il s'agit là d'un ENOOOOORME navet comme il en existe peu.
Pas un navet sympa, gentiment ringard, un NANAR, comme on les appelle affectueusement, non : c'est un navet qui vous donne, à la vision, un grand sentiment de VIDE.
C'est un témoignage du mauvais cinéma d'une époque, un témoignage du fait que l'aga d'or n'existe pas. Audiard n'était pas toujours bon. Chaque époque a ses grandes et petites œuvres, chaque époque a ses œuvres qui vieillissent bien et qui vieillissent mal, chaque époque a scs chef d'œuvres qui disparaissent et ses navets qui deviennent cultes, et ses merdes qui restent des merdes, et disparaissent petit à petit, balayées par le vent…
Je suis un peu – et même beaucoup – navré de devoir être à peu près de votre avis : c'est tout de même assez baclé et le quatuor Ventura, Simon,
Brasseur,
Girardot
se joue de ce qu'il joue avec une certaine ostentation, d'autant que Michel Audiard
n'est pas au mieux de sa forme et que La Patellière
marque d'évidentes limites dans ce récit tiré d'une nouvelle de Georges Simenon.
À part des caïmans dans mon genre, grandis et mûris avec ce cinéma, dans cette France en noir et blanc qui peut leur paraître attachante (à tort ? à raison ? ceci est une autre histoire), à part aux amateurs de ce cinéma désuet, je ne conseillerais pas Le bateau d'Émile à grand monde.
Mais enfin, ce n'est ni infamant, ni grotesque. On a fait des choses bien pires jadis et naguère…
Troublant. Alors que malgré son quatuor de vedettes, cette nouvelle de Georges Simenon fut perçue comme un relatif échec lors de sa sortie, nous la percevons aujourd'hui bien plus positivement. Bien sûr, ne nous leurrons pas, des faiblesses de rythme restent toujours très perceptibles, mais désormais, nous nous attarderions volontiers sur d'autres aspects. Par exemple, le jeu toujours si caractéristique de Michel Simon,
le charisme du plus grand des Brasseur,
Pierre, et les colères de Lino Ventura,
qui forme ici un étonnant couple avec Annie Girardot.
Ou bien encore, l'intérêt du lieu de l'action, le port de La Rochelle, qui sociologiquement, fait office de rappel des habitudes des marins français. Quant à l'histoire, une affaire d'héritage économico-familial, malgré un bon début, elle se voulait peut-être trop ambitieuse. Des scènes inégales se succédant, on saisit rapidement pourquoi il déçut en salles. Denys de la Pattelière (Le tatoué,
Les Grandes familles,
Un taxi pour Tobrouk)
nous avait habitué à mieux. Mais nuançons toutefois : cela ne signifie pas que ce bateau d'Emile n'est pas regardable, loin de là. Avec un tel casting, on a ainsi évité son naufrage…
Effectivement, ayant finalement vu "la chose", je confirme, avec regret… C'est mauvais, c'est bâclé, mal écrit, horriblement mal joué (Michel Simon fait rigoureusement n'importe quoi, Brasseur
s'ennuie sans chercher à le cacher), c'est monstrueusement misogyne, et l'histoire ne décolle jamais.
De plus, l'image du DVD est en CinémaScope 4/3, ce qui n'arrange rien.
Dommage.
Dire que ce navet est sur DVD alors qu'on ne peut mettre la main sur le fort attrayant La Fille dans la vitrine, avec le même Lino Ventura
qui date juste de l'année précédente ! Aaaah, la vie est mal faite.
C'est un film qui laisse un mauvais souvenir parcequ'il commence bien mais qu'il finit mal. Le début ni la fin n'ont d'ailleurs pas grand chose à voir avec la (courte) nouvelle de Simenon. Mais il ya tout de même une moitié de bonne.
On a beau se dire et se redire qu'un film de Denys de La Patellière, qui n'était pas un manchot, réunissant Michel Simon,
Pierre Brasseur,
Lino Ventura
et Annie Girardot
en première ligne et, en deuxième rang (allez, en troisième, si l'on veut) Jacques Monod, Édith Scob,
Dominique Davray,
Jean Gaven,
Étienne Bierry
ne peut qu'intéresser l'amateur, on est tout de même forcé de déchanter, même à la troisième ou quatrième vision.
Ce qui est dommage, c'est que si Le bateau d'Émile avait vogué jusqu'à la fin à l'allure de ses excellentes vingt premières minutes, il serait resté dans nos mémoires comme un divertissement un peu mieux qu'agréable, un peu moins qu'excellent. Le retour dans sa ville natale du podagre Charles-Edmond Larmentiel (Michel Simon,
qui en fait tout de même beaucoup trop, cabotinant au delà du convenable), sacripant fini mais héritier du tiers d'un bel opulent armement (pêcherie, conserverie, cabotage, glacières et tout le toutim) et la panique que l'arrivée de ce chenapan misanthrope et narquois suscite était une bonne base.
Tout cela est très bien et la description du capitalisme rochelais est plus narquoise, mais aussi cruelle que dans Le salaire du péché. Que Charles-Edmond ait eu, quarante années auparavant, un enfant naturel, Émile Bouet (Lino Ventura)
devenu habile patron de pêche n'est pas dirimant, non plus qu'Émile soit à la colle avec Fernande (Annie Girardot)
obscure gourgandine, chanteuse obscure et prostituée notoire.
Dommage, malgré les bonnes scènes dans l'entre-soi du patronat local où les intérêts autant que le mépris sont mutualisés.
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