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Forum : Si Paris nous était conté

Sujet : Esprit de Paris


De fgeneaux, le 10 octobre 2005 à 19:50
Note du film : 6/6

On ne peut que se féliciter de la parution de "Si Versailles …" mais on ne peut que déplorer l'absence de sortie de celui-ci.


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De Impétueux, le 10 octobre 2005 à 20:24
Note du film : 4/6

Si Paris est annoncé prochainement en DVD…mais hélas chez René Chateau…


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De Michael, le 29 octobre 2005 à 15:05

si le DVD de "si Paris…" nous était vendu…je l'achèterais sans hésiter… même édité par René Chateau ! à film culte… DVD culte !


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De Impétueux, le 29 octobre 2005 à 15:47
Note du film : 4/6

Si Paris est un BON film de Guitry, mais n'est pas un GRAND film de Guitry ; dans le genre voyez plutôt Remontons les Champs-Elysées ou Les perles de la couronne


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De neferalda, le 15 décembre 2005 à 21:19
Note du film : 5/6

C'est un bon film, qui est effectivement édité sous Rene Chateau Vidéo. A revoir en attendant "les perles de la couronne". Question puisque les perles de la couronne est un meilleur film que celui ci pourquoi n'est il pas encore ré édité ??


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De Impétueux, le 16 décembre 2005 à 09:55
Note du film : 4/6

Etes vous certaine que Si Paris soit paru ? (si j'ose écrire…) ; il est annoncé depuis plusieurs années dans les brochures de René Château, mais je ne l'ai encore jamais vu dans les bacs…

Pour le reste, que vous dire !!! Les questions de droits, de politique éditoriale, de présomptions de vente, d'opportunités l'emportent largement sur la qualité intrinsèque du film ! Sans cela, on éditerait La belle équipe et non Diaboliquement vôtre de Duvivier, Douce et non En cas de malheur d'Autant-Lara, Quelle joie de vivre et non La course du lièvre de René Clément et ainsi de suite…


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De spontex, le 16 décembre 2005 à 12:19

Je viens de voir qu'on pouvait le commander sur le site de René Château Vidéo, et j'ai donc créé la fiche correspondante !


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De Impétueux, le 16 décembre 2005 à 15:23
Note du film : 4/6

Merci du tuyau !


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De neferalda, le 14 mai 2006 à 12:12
Note du film : 5/6

Merci aussi, j'ai pu grâce à ce forum le passer en commande !


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De Azurlys, le 10 décembre 2008 à 13:44

Je pousse à nouveau la porte de DVDTOILE pour y déposer une anecdote qui provient d'un ancien chansonnier, aujourd'hui disparu – en 1984, sauf erreur – Pierre-Jean Vaillard.

Il apparait, en effet, lors de quelques plans dans la période "Louis XI", dont Sacha Guitry offrait une image forte et assez fascinante. Le récit de l'anecdote est ancien, le milieu des années soixante, début soixante dix, sans doute – mais elle m'est restée dans l'esprit. Nous savons que ce film est la troisième et dernière fresque historique et, disons-le, fantaisiste, au meilleur sens, réalisée par le Maître.

Cette histoire se situe pendant la préparation du film, et précède les premières prises. Invité sur une chaine de radio a raconter quelques souvenirs, P.J. Vaillard n'eût qu'à choisir. Il était chansonnier au sens de l'époque, et œuvrait, je crois, au Caveau de la République que les esprit chagrins ou mal informés aurait tord de confondre avec le tombeau de la République. Il se pourrait bien qu'elle soit solide. Sans nul doute (?), elle nous enterrera tous…

Un matin, le téléphone sonne chez le chansonnier : "Allo ? Monsieur Pierre-Jean Vaillard ?", "Oui, c'est à quel propos ?". "C'est Sacha Guitry, à l'appareil, j'avais à vous parler". "Oh ! Encore ! Tu m'as fait déjà le coup. Les imitations, ça suffit ! Que veux-tu ?" – faut-il le préciser, il l'avait identifié à un ami, alors bien connu pour ses plaisanteries parfois insistantes – ". "Non, Monsieur, vous vous méprenez, c'est bien Sacha Guitry qui cherche à vous joindre. J'ai peut-être un rôle à vous soumettre, s'il vous plait de l'interpréter, bien entendu. Voulez-vous m'accorder quelques instants ?". "Encore, décidément, tu es incorrigible, et en plus je n'ai pas trop de temps". "Je vous assure, Monsieur, je tenais à vous parler d'un rôle…", Sacha n'eût pas le temps de terminer, et Pierre-Jean Vaillard, persuadé d'être l'objet d'un canular, raccrocha brusquement.

Deux ou trois jours après, il recevait une lettre à l'en-tête du 18 Avenue Élysée Reclus. Guitry lui disait : (je cite de mémoire, mais c'est très proche du récit du chansonnier) "Je suis navré de ce facheux malentendu téléphonique, et je souhaite ici vous confirmer mon désir de vous proposer de jouer un personnage dans le film que je prépare actuellement sur Paris. Faute d'avoir pu exposer mon projet, seriez-vous assez aimable pour venir me voir chez moi, disons le…. à…. Heures ? Je vous avais beaucoup apprécié comme chansonnier, et j'espère que vous accepterez d'être mon interprète. Je vous serrerai la main avec plaisir lors de notre rencontre, et cette main, déjà, je vous la tends. "

Pierre-Jean Vaillard expliqua qu'il avait conservée soigneusement cette lettre, et ajouta que lorsqu'il se rendit à l'invitation du Maître, celui-ci l'attendait en haut de l'escalier qui constituait – tous les passionnés de Sacha le savent – la pièce principale de l'hôtel particulier construit par Lucien Guitry. P.J.Vaillard ajouta (je cite) :"Il m'attendait en haut de l'escalier, vêtu d'un pantalon de pyjama, d'un invraisemblable Panama et d'une robe de chambre somptueuse et colorée, ornée de grosse fleurs éparses ! N'importe qui eût été ridicule ! Pas lui…"

Et Guitry lui offrit un petit rôle, un peu court à mon sens, à moins que certains des séquences où il apparaissait aient été coupées au montage. On le voit dans la séquence ou Guitry montre une image exceptionnelle de Louis XI, feuillette la Bible nouvellement imprimée en exprimant ses crainte qu'elle ne fut mal interprétée et prêtes à des luttes religieuses. Il parlait aussi de son apparence :

"Je suis laid, et le sais. Il ne faut pas qu'un roi soit laid…" "Oh ! Mais Sire… " lui répond un moine "Oh ! mais si !" Termine Louis XI. Le moine était joué par P.J.Vaillard.

Quand on connait les "bons mots" du chansonnier du genre "Propos d'un nonagénaire : Il me prend parfois l'envie de courir après les femmes. Mais comme je n'ai plus de mémoire, je ne sais pas pourquoi…", ou encore "Un bienfait n'est jamais perdu. C'est sans doute pourquoi on n'en retrouve jamais !", on se prend à penser que dans cet esprit de dérision croustillante, il se pourrait bien que Sacha Guitry ait cru y voir un confrère de bel envergure, au point de lui proposer un rôle, même court, dans le vertige qui avait saisi le vieux Maître lors de ces trois films historiques, qui marquaient l'aboutissement de sa carrière, comme le bouquet met un terme avec éclat à un feu d'artifice.


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De Lagardère, le 10 décembre 2008 à 17:30
Note du film : 5/6

Cher Azurlys, que j'ai surnommé "aux yeux de laser" sur le fil de L'affaire des poisons, merci d'évoquer là un homme magnifique en la personne de Pierre Jean Vaillard, merveilleux chansonnier, homme lettré, fin, d'une élégance de corps et de cœur extraordinaire, au talent jamais égalé dans l'humour intelligent…Nous étions alors bien loin des "Bigard" ou autres "Stéphane Guillon" , dont la grossièreté assassine fait se pâmer les beaufs et les bœufs !

J'ai eu le plaisir de connaitre (trop peu de temps ! ) cet homme et son comparse de toujours, le grand imitateur Jean Valton. Car c'est de lui que vous parlez sans le nommez, dans votre anecdote sur le film Si paris nous était conté…Pierre-Jean Vaillard avait un goût raffiné de la galéjade et une écriture sans pareille . Souvenez vous du si beau poème qu'il a écrit à l'intention de la grande Damia, poème que l'on retrouve sur le programme de son dernier spectacle à l'ABC et sur son ultime album…-Qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce qu'il y a ? Il y a Dame dans Damia…- Et les plus anciens parmi nous n'ont surement pas oublié son intervention dans l'émission 36 Chandelles de Jean Nohain, lorsque Gina Lollobrigida vint présenter son film Notre dame de paris….Rarement une salle croula aussi fort de rires sains, quand Pierre-Jean Vaillard entreprit de vanter la beauté de ceux de l'actrice ! Le croirez vous, Madame, que l'on vous aime ? Tant d'actrices ne remplissent que des avants-scène ! Alors qu'avec vous, nous le constatons, il y a toujours du monde au balcon… Un pur moment de bonheur…

Merci, Monsieur Azurlys d'avoir fait renaître quelques instants cet immense prince de l'humour…

Méfiez-vous des gens dont on dit qu'ils ont le cœur sur la main. Comme ce n'est pas sa place, demandez-vous ce qu'ils peuvent bien avoir à la place du cœur….. PJ Vaillard.


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De Azurlys, le 11 décembre 2008 à 16:11

Merci, Cher Lagardère, de votre si sympathique message. Je vois que vous avez conservé, vous aussi, un excellent souvenir de ce piquant chansonnier qu'était Pierre-Jean Vaillard. Dans une première version du message auquel vous faire référence, mais effacé par mégarde, j'avais commencé à parler du chansonnier comme étant un spécialiste des propos grinçants avec élégance, et une allure à rendre un gentilhomme jaloux… Je n'étais pas très loin de votre appréciation !

Devant ma bévue informatique – une de plus – les bras m'en sont tombés, et j'ai laissé passer deux jours avant d'y revenir. On n'écrit jamais deux fois la même chose, vous le savez, d'autant que j'écris pour ma part, au fil de la plume, sans trop chercher ailleurs que dans ma mémoire. En revenant à la même idée, j'ai voulu aller à l'essentiel, et j'ai fait disparaitre les appréciations du début sur l'élégance de Pierre-Jean Vaillard. Vous avez eu l'excellente idée de les mentionner.

Mais du coup, vous m'offrez une voie nouvelle car, chemin faisant, je n'avais pas fait disparaitre que l'introduction, mais aussi l'épilogue ! De quoi tomber à la renverse ? Sûrement pas, mais une chute tout de même, dont Sacha GUITRY avait le secret. Je comptais y revenir, et compléter l'ensemble de trois autres "mots", rapportés eux aussi par Pierre-Jean Vaillard lors du même entretien.

Reprenons rapidement là où j'avais laissé le chansonnier au pied de l'escalier majestueux de l'hôtel particulier "Élysée Reclus". Après la description de GUITRY, aussi majestueux que l'escalier, il m'est revenu quelques propos échangés. Après quelques banalités de courtoisie, GUITRY prit la parole (je cite de mémoire, mais le ton est respecté, et la chute authentique) : "Monsieur Pierre-Jean Vaillard, voudriez monter, je vous en prie, nous ferons mieux connaissance. Je peux vous assurez Monsieur, que j'ai beaucoup de joie à vous proposer un rôle dans "Paris". Car je vous connais déjà. Je vous ai apprécié au théâtre, je vous admiré comme humoriste et comme chansonnier, mais je dois vous dire plus importante encore. L'autre fois, par téléphone, vous vous êtes surpassé !!"

C'est ainsi que devait se terminer le texte précédent, mais ce trait final s'est échappé ! Merci de m'avoir offert une excellente occasion de corriger ma bévue !

Lors du même entretien radiophonique, Pierre-Jean Vaillard avec la voix trainante et un peu nasale qui était la sienne, a ajouté une autre histoire. Cela se passait chez Lipp, célèbre brasserie de Saint-Germain-des-Prés. Il s'y trouvait avec deux des interprètes favorites de Sacha Guitry – ce qui permet un lien plus aisé – Pauline Carton et Jeanne Fusier-Gir. Arrive alors un de ces excellents comédiens de second plan qui ont hanté tous les films des années trente aux années cinquante, Jean Tissier (Présent dans "Versailles", dans "Paris"), avec un jeune homme qu'il présenta comme son secrétaire. Ils s'éloignèrent ensuite vers le fond. Pauline Carton connaissait, comme tout le monde du spectacle à l'époque, les goûts de Jean Tissier pour les jeunes gens. Elle était rodée, au contact de Guitry, aux répliques percutantes propres au théâtre de boulevard et eût ce mot magnifique : (je cite) "Ce n'est pas un secrétaire, c'est un bonheur-du-jour !"

Un ange passa, le temps d'un sourire complice des trois protagonistes, et le thème en vint au temps qui passe, comme les anges. Jeanne Fusier-Gir prit la parole – toujours ici rapporté par Pierre-Jean Vaillard – et s'exprima ainsi :"Ah ! Quand le pense que j'avais déjà trente ans à la guerre de 14… ". Et Pauline Carton de répliquer avec malice et ce ton un peu tranché qui était le sien : "Oh !… Si ce n'est que cela ! Il m'arrive d'avoir l'impression que j'ai eu quatorze ans à la Guerre de Trente ans !!"

Pierre-Jean Vaillard en riait encore en racontant l'esprit de ces deux comédiennes, tellement habituées aux planches, aux rideaux, aux toiles peintes, aux studios, que leur esprit était parvenu à égaler celui des auteurs qu'elles jouaient.

Enfin pour terminer cette page, vous évoquez, Cher Lagardère, "L'Affaire des Poisons", agrémenté d'un hypertexte (sauf erreur sur le vocable) d'une affiche du film d'Henri Decoin. Je ne suis pas bien sûr d'avoir compris le rapport, et ce que vous vouliez dire. Vous est-il possible de m'éclairer ?

En tous cas, merci encore de votre intervention.


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De Lagardère, le 11 décembre 2008 à 19:36
Note du film : 5/6

Enfin pour terminer cette page, vous évoquez, Cher Lagardère, "L'Affaire des Poisons", agrémenté d'un hypertexte (sauf erreur sur le vocable) d'une affiche du film d'Henri Decoin. Je ne suis pas bien sûr d'avoir compris le rapport, et ce que vous vouliez dire. Vous est-il possible de m'éclairer ?

C'est fort simple, Ami…Sur le fil de L'affaire des poisons, vous aviez observé avec justesse, que le couteau recouvert de poison dont se servait Danielle Darrieux pour empoisonner la favorite du roi, était, d'un plan à l'autre, tourné du mauvais côté. Et donc, aurait du empoisonné Danielle Darrieux elle même… Et j'ai pensé que vous aviez un regard de laser !


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De Azurlys, le 13 décembre 2008 à 14:03

Merci de la réponse et de me remémorer une remarque faite en effet sur la bévue de la script, à propos de "L'Affaire des Poisons" de Decoin. Je me souvenais de ce film, mais l'évocation de cette histoire de couteau, inversé entre deux plans, m'était sortie de l'esprit. Merci de l'y avoir replacé, en somme…

Un moment, j'ai cru à une erreur de votre part, car j'ai immédiatement pensé à une séquence que j'avais cru devoir souligner dans "Si Versailles…" où il est aisé de démonter la suspicion de plaidoyer monarchique dont Sacha GUITRY avait été (aussi) gratifié, alors que la scène montre trois femmes, la Montespan, robe rouge vif à droite du cadre, la comtesse de Soisson (merci Impétueux, de m'avoir soufflé, le jour d'une défaillance de neurones), à gauche de l'écran, robe bleu claquant, et au milieu, devant La Voisin, la table revétue d'une nappe juponnée jusqu'au sol, d'un blanc éclatant ! Or ces trois femmes – les trois Parques ? – animées de sinistres desseins, prévoyaient poudres d'amour et de mort, pour le roi et sa maîtresse d'alors en pleine ascension, la jeune Fontange ! Les trois couleurs, rappel évident du drapeau, (comme celui qui s'élève dans l'azur à la toute fin du film après le défilé sur les marches du grand escalier de l'Orangerie), ne me semblait avoir été mentionnées jusqu'ici. Votre souvenir pouvait être celui-ci. La mention du film d'Henri DECOIN tourné à la même époque me semblait une confusion. Mais de confusion, point ! Si ce n'est la mienne, évidemment.

Mais j'ai fait ici, peut-être vous en souverez-vous, d'autres remarques anecdotiques, sur les erreurs inévitables si l'on admet les conditions complexes d'un travail collectif, avec les interventions des uns ou des autres qui perturbent le travail général de l'équipe ! Celà ne modifie pas évidemment la qualité, bonne ou moins bonne du film, mais celà ajoute du sel. Témoin le gardien du Château de Versailles,("Si Versailles…", de GUITRY) définitivement fixé sur la pellicule, et qui apparait une courte seconde, entre deux médecins du roi, lors de presque-mort de Louis XIV, si l'on, peut dire, ou encore la sonnerie lointaine du téléphone pendant les prises de vues de "Napoléon", toujours de Sacha Guitry, alors que Bonaparte/Daniel GELIN dicte un courrier destiné à Louis XVIII !

A vrai dire, on ne découvre celà que beaucoup plus tard, après de nombreuses "visions", pour utiliser ce mot navrant, du même film. Mais c'est partiquement imperceptible pour le spectateur moyen qui ne verra le film au plus que deux ou trois fois, y compris les rédiffusions télé. Doit-on ajouter que ce genre d'erreurs n'est pas rares, mais c'est la passion pour un film ou un autre qui permet de les découvrir.

Merci de la précision et du laser !


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De gilou40, le 21 mars 2011 à 14:10
Note du film : 4/6

Une allergie à Gérard Philipe et de tout temps, même quand, à neuf ans, je le voyais dans un film qui m'éblouissait, Si Paris nous était conté, de Sacha Guitry, où il jouait un trouvère bien mièvre. Impétueux (Sur le fil du Le diable au corps).

Et le trouvère aussi mièvre soit-il évoquait, dénonçait déjà les "sans logis"… Et on se rend compte qu'il n'était pas plus écouté que les trouvères d'aujourd'hui, moins élégants, plus hirsutes, plus politisés, et tant médiatisés pourtant. Et Si Paris n'avait pas changé  ? Si ce peuple ne s'était débarrassé que de quelques perruques ridicules, de quelques habits par trop voyants et trompeurs, de quelques couronnes et leurs privilèges, et s'était rabattu sur une république trop lourde à porter ?..."-Hors de Paris, point de salut pour les honnêtes gens-". Paris est-il toujours aussi honnête ? Et si Guitry nous avait conté, avec son talent habituel, une bien vilaine histoire à travers un siècle de lumières qui ont tant vacillé sous le poids de l'histoire jusqu'à s'éteindre aujourd'hui ? Même Paul Fort, sur la butte, bien des lustres après, espérait encore que si tous les gars du monde voulaient se donner la main…On a pas cette réflexion là dans un monde qui a évolué. Ce film ne raconte pas "Paris" mais la légende qu'on lui a imposé. Mais que ne fait on pas avec du talent. Je suis emballée à chaque fois. Il est des mensonges dans lesquels on aime à se complaire… Guitry ! Guitry !.

0h30, Cinéma de minuit, Si Paris nous était conté


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De Impétueux, le 6 août 2011 à 23:32
Note du film : 4/6

Même si c'est plein de merveilles de drôlerie et d'esprit, même si la distribution est invraisemblablement nombreuse et éclatante (que les amateurs s'amusent, ici et là, à reconnaître, jouant des séquences de quelques secondes, des actrices et acteurs célèbres, – Danielle Darrieux, Françoise Arnoul, Odette Joyeux ou Julien Carette), même si c'est un beau, noble, émouvant film d'amour pour Paris et pour la France – les plus grandes et véridiques amours de Sacha Guitry -, ça n'atteint pas, et de loin, le niveau de Si Versailles m'était conté.

Sans doute parce qu'à vouloir trop embrasser, Guitry étreint mal ; l'histoire de Versailles, déjà plus limitée dans le temps, est celle d'un château, d'une demeure. Si grand qu'il est, le plus beau palais du monde offre des bornes, des limites, un cadre. Mais Paris !

Vouloir faire l'histoire de Paris, c'est faire l'histoire de l'esprit de Paris ; c'est d'ailleurs à peu près ce que dit Guitry, qui place dans la bouche de Rose Bertin, la plus délicieuse modiste et couturière du 18ème siècle, très bien interprétée, comme de coutume, par l'excellente Sophie Desmarets, qui naquit à Saint-Flour Être de Paris, ce n'est pas y naître, c'est y renaître, ce n'est pas fatalement y avoir vu le jour, c'est y voir clair. Mais l'ampleur du propos, son caractère un peu abstrait, et peu compréhensible aux malheureux qui n'y vivent pas rend difficile d'égaler le parfait succès de Si Versailles.

En d'autres termes, ça part un peu dans tous les sens, au fil d'un récit sans logique temporelle, ça saute allègrement les siècles et enjambe la chronologie ; ce n'est pas vraiment gênant, puisque c'est annoncé tel et que Guitry se soucie, moins encore là qu'ailleurs, de la rectitude un peu pionne des livres d'histoire. Après tout qu'en quelques secondes on passe de la genèse (Paris commença de la façon suivante: c'était une île qui affectait un peu la forme d'un bateau) et de quelques images pompeuses (Sainte Geneviève sauvant la ville des Huns) à la rogne de quelques citadins grognant contre l'occupation anglaise et attendant l'intervention miraculeuse de Jeanne d'Arc, qu'on suive, en vers libres et sonores, les aventures de quelques uns de nos grands Rois et de nos profonds politiques (Louis XI, François Ier, Richelieu) en les mêlant à des histoires galantes (Agnès Sorel – Danielle Darrieux -, Gabrielle d'Estrées – Michelle Morgan -) ou drôlatiques (les évasions multiples de Latude), c'est même très bien ; on y retrouve quelquefois la fantaisie de Remontons les Champs-Elysées, mais, je le redis, ça manque de structure. Et ce ne sont pas les apparitions, en trouvère sans voix de ma tête de Turc habituelle, le niaiseux Gérard Philipe qui me feront changer d'avis là-dessus.

Et puis ça souffre d'être trop filmé en studio, avec de trop rares images de ce Paris qui est censé être célébré…

Quelques émerveillements qu'un film présenté à un grand public en 1955 ait pu évoquer, sans développer (ou mettre un carton d'information), Commynes, Diderot, Montesquieu, Chamfort, Rivarol, Fontenelle, ait pu, sans même en citer la source, mais en étant certain que tout le monde le reconnaîtrait, et reconstituer en une image élégante, autour de Renée Saint-Cyr le célèbre tableau de Winterhalter, L'Impératrice Eugénie et les dames de sa cour dit assez la décadence actuelle de l'instruction publique.

Belles séquences aussi, de l'innommable procès de Marie-Antoinette et des propos des buveurs de sang (Il faut la dépecer en quatre-vingt trois morceaux pour en envoyer aux quatre-vingt trois départements) et de la dignité de la Reine, extrêmement bien interprétée par Lana Marconi, ultime épouse de Guitry.

Pour un film de deux heures, c'est un peu juste…


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