Scorsese nous avait déjà fait un cadeau en revisitant le cinéma américain, le décortiquant et nous révélant quelques perles (les films de Ida Lupino par exemple). Il se réessaye à l'exercice, mais cette fois sur le cinéma italien…
La première demi-heure de Voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma italien est sublime. Sans doute parce que le sujet est, au fond, non pas le cinéma italien, mais Scorsese lui-même. Il explique la place de ce cinéma dans son enfance, dans le fondement donc de sa culture, cinéma découvert en famille, devant le poste de télévision. Il est très touchant de sentir l'émotion de Scorsese face à ce cinéma qui n'est pas le sien, mais celui de ses parents, de sa famille italienne émigrée. Deux choses ressortent de cette demi-heure : d'abord qu'il s'agit d'un des plus beaux hommages que Scorsese pouvait faire à sa famille, ensuite que le cinéma est véritablement la religion de Scorsese.
Seulement, dès que Scorsese cesse de parler de son passé ou de l'influence de cinéma sur le sien, le documentaire perd un peu de son intérêt. L'histoire du cinéma italien, tel qu'il nous est raconté, est un peu trop convenue tout comme les films abordés sont tous trop connus, trop souvent déjà analysés et défendus ailleurs et souvent en mieux, pour que l'intérêt soit maintenu. Plus dérangeant, on sent alors, avec surprise, la limite de la culture de Scorsese pour le cinéma italien qui reste académique, classique et presque impersonnelle, sauf dans la manière dont sa propre œuvre a récréé ces films. Pas de perles rares. Pas de film oublié qui se retrouve réhabilité…
Si bien qu'un cinéphile un peu aguerri n'y apprendra rien qu'il ne connaissait déjà. Seuls, ceux pour qui le cinéma italien se réduit aux westerns spaghettis, découvriront sans doute toute une cinématopgraphie forte et géniale…
Je suis d'accord avec toi sa culture de cinema italien est limité aux grand classiques (exportés) connus mais il n'est pas le seul italo-americain dans ce cas malheureusement.
Avec l'internet, on peut s'affranchir des frontieres et de cet isolement culturel. Reste que la comprehension de l'italien est un préalable presque incontournable pour acceder au maximum de films italiens.
Ca reste une bonne introduction au cinema néo-réaliste et 'serieux' italien. Peu sur la comedie italienne a part les grands classiques d'apres mes souvenirs.
Mais où sont les péplums de Riccardo Freda, de Mario Camerini et de Vittorio Cottafavi ? Où sont les gialli de Mario Bava ou de Dario Argento ? Et surtout où est la comédie à l'italienne qui, autant que le néo-réalisme est le titre de gloire du cinéma italien ? Où sont Mario Monicelli, Luigi Comencini, Dino Risi ?
Le film de Bertrand Tavernier cité plus haut dure 3h15, celui de Scorsese 4h. Mais Tavernier annonce une suite télévisée de 9h supplémentaires. Je n'ai lu nulle part que le réalisateur italo-américain ait projeté de compléter son trop pieux hommage…
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