Le petit peuple, avec son mode de pensée rustique, ses coutumes, est globalement bien représenté. Bertolucci montre aussi assez bien ce qu'un monde laissé à lui-même peut engendrer : des blocs antagonistes et extrémistes, guère productifs finalement. Il y a donc des idées intéressantes, indéniablement. Et il faut reconnaitre que les prises de vue, la photo sont de qualité.
Depardieu mouline (à jeun ?) avec ses bras à l'extrême, dans tous les sens, pour jouer le paysan italien (sorte de Jacquou le croquant local). Il n'a peur de rien… Une sorte de handballeur-basketteur qui court dans tous les sens, shootant des ballons imaginaires toutes les trois secondes… De Niro, sobre, est excellent. Et il y a surtout la belle Dominique Sanda en tenue d'Eve qui a m'ému (magie du cinéma)… Extraordinaire actrice (une de mes préférées avec Aurore Clément) , une présence incroyable. Merci à Bertolucci pour l'avoir si bien mis en scène. Il n'y a que des italiens pour filmer aussi bien la sensualité (et l'intelligence) des femmes, dans un monde barbare.
« Que viennent faire les anglophones dans ce film 100% italien ? »
Je suis bien d'accord avec votre petit exposé, VincentP, mais sur ce point précis, ce choix d'une distribution à plusieurs nationalités (il y aussi le Français Depardieu) n'a rien des spécifique au film de Bertolucci. Grâce à la magie de la postsynchronisation, de nombreux acteurs américains, britanniques, français, espagnols ont eu l'immense privilège d'incarner des personnages d'Italiens dans des films 100% italiens. Exemples : Broderick Crawford et Richard Basehart dans Il bidone, Rod Steiger dans Main basse sur la ville, Dustin Hoffman dans Alfredo, Alfredo … et beaucoup, beaucoup d'autres. Certains acteurs américains comme Frank Wolf ou Lionel Stander ont connu une vraie carrière italienne.
Mégalo peut-être, mais n'est-il pas justement porteur d'une ambition qui manque au cinéma des années 2000 ?
bonjour,
je suis ici, et nouveau, pour défendre 1900, s'il à besoin d'être défendu :
je ne comprend pas que l'on puisse ici parler de propagande idéologique.
Ou alors faut-il considérer que le cinéma ne DOIT jamais s'engager sur une vision du monde ?
Pour moi, c'est le propre de la création et la pensée conforme du moment qui tente de faire admettre à tous que la perte des "idéologies" doit nous réjouir me révulse prodigieusement. Un humain sans idéal est un animal decérébré ! A mon sens, le cinéma se DOIT de défendre des idées ou bien de s'inscrire dans le pur esthétisme pour gagner du sens, sinon qu'il se cantonne à la télé du capitalisme primaire (qui me révulse encore plus que l'étatisme d'un communisme primaire)!
De plus, 1900 a aussi le droit d'être un film lyrique et je le considère comme un film lyrique.
Ou faudrait-il maudire l'oeuvre de Verdi sous prétexte qu'on n'aime pas l'opéra ?
Je ne suis pas un "cinéphile averti" mais si ce film touche profondément certains humains, et je suis de ceux-là, quand bien même n'y en aurait-il qu'un seul de touché, il aurait gagné ces titres de noblesse.
L'étiquette posée sur un film pareil me fait penser à celle qu'on met sur les êtres pour mieux les enfermer.
Un anarchiste féru d'humanité à l'attention d'un frère humain.
Vu les engueulades, les procès entre le producteur Grimaldi et Bertolucci sur ce film, j'ai peur que la sortie dvd risque de prendre du temps…
Je partage, évidemment, votre objectif en ce qui a trait au cinéma italien, le meilleur au monde pendant au moins trois décennies. Cela dit, je me permets – sur l'air du énième faux départ de Brancaleone : « Eh ! Chef ! Vous partez dans le mauvais sens ! » – de souligner que cette Exposition 1900 est un film français du vénérable Marc Allégret.
Note de Spontex : j'ai remis vos message sur la bonne fiche ^_^
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