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Un très beau premier film pour Francesco Maselli


De Impétueux, le 1er février 2017 à 20:01
Note du film : 4/6

Arca est, comme toujours, un excellent avocat de ses passions mais il ne manie que rarement l'hyperbole. Pourtant je ne le suivrai pas, pas plus que je ne suivrai Spontex dans la note élevée qu’ils donnent à ce film. Les égarés est intéressant, excellemment mis en image et bien interprété, mais sa structure narrative est un peu lâche et, à mes yeux, il s'enfonce trop dans le mélodrame pour me satisfaire complètement.

Il est certain qu'il n'est pas inutile (pour ne pas écrire qu'il est absolument nécessaire) d'avoir un regard attentif et une bonne connaissance de la période de l'histoire italienne qui s’étend du 25 juillet (destitution de Benito Mussolini par l'action concertée du Roi et du maréchal Badoglio) au 9 septembre 1943 (capitulation de l'Italie). Ce moment singulier de désorganisation et d'anarchie, l'effarement des populations qui ne savent à quel saint se vouer et voient le Duce passer du pouvoir à la prison, les alliés d'hier devenir des adversaires, les bombardements s'abattre un peu partout et les réfugiés fuir les villes pour s'y soustraire est extrêmement bien mis en scène par Francesco Maselli, surtout si on a un peu regardé ce qui s'est passé dans la péninsule et qu'on a compris quelles étaient les positions respectives de chacun des protagonistes.

Oublier cela et ne pas faire ce petit effort de recherche risque de pénaliser le simple spectateur : ainsi exposer, au tout début du film, qu'Andréa (Jean-Pierre Mocky), le héros du film cherche à se lier davantage avec son cousin Carlo (Anthony Steffen) dont le père, haut dignitaire fasciste, s'est réfugié en Suisse depuis le 25 juillet peut passer pour un peu obscur au spectateur français. Et les soldats italiens qui, pratiquement du jour au lendemain, se retrouvent être des déserteurs pourchassés par les soldats allemands, dont ils étaient la veille les compagnons peut amener à se perdre.

Babioles, certes, que tout ceci.

J'ai largement préféré la première partie du film qui dépeint l'insouciance des jeunes patriciens oisifs qui passent des vacances paresseuses dans une sublime villa du Milanais, parce qu'elle m'a paru tout à fait véridique. Ces beaux jeunes gens qui passent leur temps à flirter sur les berges de la rivière, à bavarder sur leurs plaisirs et à dîner en tenue habillée ne voient de la guerre, de ses horreurs et de ses misères que l'écume des choses. C'est tout naturellement qu'Andréa (Jean-Pierre Mocky) et son ami Ferruccio (Leonardo Botta) tentent de séduire la sublime Lucia (Lucia Bose), pauvre petite ouvrière cartonnière que les hasards de la vie et de la fuite ont jeté dans le village, mais sans vraiment percevoir ce qu’elle a vécu. Il y a là quelque chose qui rappelle le très beau (mais un peu trop) Jardin des Finzi-Contini.

Je suis beaucoup moins sensible à la deuxième partie, qui introduit le drame et les choix que vont faire les différents protagonistes, chacun allant dans le sens de sa plus grande pente et Andréa vers la faiblesse assez veule qui est sa nature. Je n'ai pas trouvé que le réalisateur maîtrisait bien le rythme de son récit et que, dans une durée filmée restreinte (moins de 45 minutes) il tassait trop d'événements, au détriment de la cohérence du récit.

Je n'aurais sûrement pas remarqué l'acteur qui interprète Andréa, si je n'avais su que c'était l'alors très jeune Jean-Pierre Mocky, qui n'est pas très intéressant et qui aurait mieux fait de se tourner vers la passementerie ou l'expertise comptable plutôt que de demeurer dans le cinéma. En revanche je suis très admiratif de la qualité du jeu d'Isa Miranda, la comtesse impérieuse, autoritaire et condescendante, actrice déjà appréciée dans le trop méconnu (et pourtant remarquable) Au delà des grilles de René Clément).

Quant à Lucia Bose, que dire de sa parfaite beauté ? On ne peut qu'en rester baba. Au fait, savez-vous quel était le podium de l'élection de Miss Italie en 1947 (l'année de ma naissance, ce qui n'a aucun rapport, hélas !) : En 1, Lucia Bose, donc. En 2, Gianna-Maria Canale. En 3, Gina Lollobrigida. Heureux Transalpins !


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De Arca1943, le 20 octobre 2016 à 15:15
Note du film : 5/6

« Le film a semble-t-il été rebaptisé pour l'occasion Les Égarés. (Arca parlait des Abandonnés). »

Eh oui, car c'est ce que signifie Gli sbandati : "Les abandonnés". Mais on connaît le lourd passé des Français pour ce qui est de la traduction des titres de films italiens. Pour en rester seulement à l'exemple de Maselli, voir par exemple l'excellent Gli indifferenti (1964) qui au lieu de s'appeler "Les indifférents" a été bêtement affublé du titre "Les deux rivales", ce qui n'a aucun rapport avec l'histoire racontée par le film.

Je subodore parfois un petit complexe de supériorité à la française dans cette façon de "mettre sa marque", de refuser la traduction évidente pour une plus controuvée.


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Gli Sbandati en DVD pour hier !


De Arca1943, le 9 août 2009 à 00:57
Note du film : 5/6

Je le tiens ! Je le tiens !! Je l'ai ici !!! Pour une fois les sous-titres anglais me semblent fort acceptables : publié seulement en Italie, patiemment déterré par moi-même sur un excellent site transalpin de vente de DVD (IBS.IT), transporté depuis la France par des voyageurs intrépides, Gli sbandati – le premier Maselli de ma collection, qui se trouve aussi à être le premier Maselli tout court – est arrivé en Amérique (avec sept autres titres disparates dont je reparlerai dès que possible !). J'ai déjà la gorge nouée juste à voir Lucia Bosè sur la jaquette, alors imaginez comment je vais être pendant le film. Ah, la Bosè, etc. L'action se noue aux alentours du 8 septembre 1943, date tragique qui a vu naître tant de bons films.


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De Arca1943, le 30 octobre 2008 à 13:14
Note du film : 5/6

Maintenant que vous le dites… Zut, je me suis emmêlé les palmes !


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