Alors je vote ! Rééditons les films de Francesco Maselli ! Pour commencer, Les Abandonnés et Les Dauphins – dans leur version toute neuve – feraient un joli coffret double. Allons, messieurs-dames les éditeurs, un peu d'orgueil ! Lettera aperta a un giornale della sera sort fin juillet aux USA. Les Américains auraient un Maselli, et vous n'en auriez pas ? Je me refuse à croire que vous laisseriez se produire un tel affront !
C'est très prometteur, tout ça… et comme elle est belle, Lucia Bose !
Si fait ! Mais avec Mort d'un cycliste et Cela s'appelle l'aurore, Les Abandonnés sera le dernier rôle de la jeune Lucia Bosè. Après quoi, elle quitte le cinéma pour épouser le fameux toréro Dominguin, et ne reviendra à l'écran qu'une quinzaine d'années plus tard, dans Sous le signe du scorpion des frères Taviani (1969). En tant que spectateur, je déplore évidemment cette longue éclipse – aussi talentueuse que belle, la Bosè à 25 ans avait déjà un statut de diva – mais que peut-on faire contre l'amour ?
Troisième message sur Les Abandonnés. Que voulez-vous, je me languis de voir ce film qui nous raconte les réactions de la génération des 18-25 ans – celle du réalisateur Francesco Maselli – devant la tempête d'histoire qui secoue l'Italie au lendemain de l'armistice du 8 septembre 1943, armistice qui était en fait le début d'une nouvelle guerre… Avec Lucia Bose et Isa Miranda.
Eh oui, quatrième message pour voir le premier film de Francesco Maselli, d'ailleurs lauréat du Prix de la première oeuvre à Venise (1955), et qui marque la sortie d'écran (snif, pourquoi nous as-tu abandonnés ?) de la beauté de rêve Lucia Bosè. Comment le sortir des limbes, ce film-là ? Eh bien c'est tout simple, Jarriq m'a fourni le truc sans le vouloir l'autre jour. Il était question d'un série de mauvais westerns italiens, les Sabata… Jarriq : « Je me souviens encore d'une affiche italienne, datant d'une réédition de High noon, qui devenait un film avec Lee Van Cleef, Cooper et Grace Kelly n'apparaissant qu'en tout petit sur le poster. » À le lire, on a l'impression qu'il est vaguement scandalisé. Moi, non ! Donc, on sort Les Abandonnés de Maselli, et sur la pochette, dans un gros cadre en zigzag noir sur fond jaune vif, on écrit : "Avec TERENCE HILL !" Et voilà le travail.
Oh… Très vaguement scandalisé, Arca. J'aime bien ces escroqueries italiennes, très nombreuses dans les années 70, et qui ont donné lieu à des affiches croquignolettes. Ainsi, Eastwood s'était vu promu vedette de "L'étranger magnifique" (premier titre de Pour une poignée de dollars, soit dit en passant), montage approximatif de deux épisodes de Rawhide. Il y en eut pas mal d'autres. Et même en France d'ailleurs, où The lawless breed était ressorti sous le titre "Il était une fois en Arizona", avec en têtes d'affiche Lee Van Cleef (encore lui, tiens !) et Rock Hudson, alors que le premier n'avait qu'un tout petit rôle, et mourait au bout d'une demi-heure. Un homme est passé avait égalemment connu une réédition sous le titre "Coup dur à Black Rock", avec en unique vedette Lee Marvin, Spencer Tracy se retrouvant relégué au stade de second rôle, en petits caractères sur l'affiche.
C'est de l'escroquerie, oui, mais au moins c'était créatif, et amusant.
Un an et des poussières plus tard, je réponds à Jarriq que tout ça, c'est bien joli, mais ça ne me donne toujours pas Lucia Bosè dans Les Abandonnés ! Gros soupir…
Mais… N'est-ce pas un très jeune Renato Salvatori, sur la photo ?
Je le tiens ! Je le tiens !! Je l'ai ici !!! Pour une fois les sous-titres anglais me semblent fort acceptables : publié seulement en Italie, patiemment déterré par moi-même sur un excellent site transalpin de vente de DVD (IBS.IT), transporté depuis la France par des voyageurs intrépides, Gli sbandati – le premier Maselli de ma collection, qui se trouve aussi à être le premier Maselli tout court – est arrivé en Amérique (avec sept autres titres disparates dont je reparlerai dès que possible !). J'ai déjà la gorge nouée juste à voir Lucia Bosè sur la jaquette, alors imaginez comment je vais être pendant le film. Ah, la Bosè, etc. L'action se noue aux alentours du 8 septembre 1943, date tragique qui a vu naître tant de bons films.
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