Le 20 février 2019 merci à la Cinémathèque Française de nous aider à redécouvrir actuellement Lattuada ; le message précédent parle bien de cette PENSIONNAIRE française, qui est LA PLAGE en version italienne. Les deux titres ont leur intérêt, l'un mettant au premier plan les personnages, en l'occurrence le principal (la prostituée qui tente de cacher son 'métier' pour le plaisir de sa petite fille en vacances : grand rôle inhabituel pour Martine Carol, avec ceux de LOLA MONTES et de VANINA VANINI); l'autre insistant sur le lieu, mer, sable, hôtel, cabines, … détaillés avec finesse, ce qui ferait presque penser (insistons sur "presque" !) à la façon dont Tati détaille le lieu des VACANCES DE M. HULOT. Lieu de plaisir qui devient insidieusement ambigu et infernal. La scène du concours de châteaux de sable et la fin sont remarquables. Bon film, vraiment.
« …le premier film d'Alberto Lattuada que je regarde, mais le plaisir que j'y ai pris me donne bien envie d'aller un peu patrouiller du côté de ce cinéaste »
Comme je le disais dans mon message précédent, inégal et éclectique. Il faut donc, et c'est la difficulté de toujours, savoir trier le bon grain et l'ivraie avant de les avoir vus ! Du côté des réussites à peu près incontestables, vous avez la chance d'avoir sur DVD en France Mafioso (1962), une noire comédie sur la mafia qui vaut son pesant de chevrotine !
Ce désordre peut avoir des bons côtés, surtout lorsqu'on parle de films méconnus ou mineurs (ou injustement réputés tels) qui ne sortiraient peut-être pas dans un contexte plus "standardisé" (cette Pensionnaire, par exemple ?). Mais ceci ne compense pas cela : il est vraiment étonnant qu'on n'ait pas vu surgir, en France, le pendant de ce que fait Criterion aux États-Unis. D'autant que quand ils s'y mettent, techniquement parlant, les éditeurs français de DVD peuvent faire un sacré bon boulot : ainsi l'édition américaine du Grand silence n'est vraiment pas à la hauteur de l'édition française (dans la collection "Cinéma de quartier"). La réédition de Affreux, sales et méchants frise la perfection…
C'est pourtant bien, hélas, la réalité : je ne vois pas de politique éditoriale cohérente nulle part : Canal+classique édite – fort bien – des films mineurs (Entre onze heures et minuit d'Henri Decoin, Compartiment de dames seules de Christian-Jaque), des chefs d'oeuvre de grands réalisateurs (Casque d'or de Jacques Becker), mais certaines oeuvres du même artiste sont chez Château (Goupi mains rouges du même Becker).
Une très bonne édition de l'intégrale de Jean Vigo a été réalisée avec le large soutien du Centre National de la Cinématographie, organisme d'Etat, dont c'est une des missions d'aider à la sauvegarde du patrimoine, les films de Louis Malle sont en cours d'excellente édition, la plupart des films de François Truffaut disposent de très bonnes conditions de reproduction, la CMF fait un travail formidable sur les Pagnol…mais on ne sent pas, là-dessous la moindre harmonie, une volonté des Pouvoirs publics ou d'un éditeur solide qui ferait un pieux travail comparable à, en littérature, La Pléiade, par exemple…
Dommage, non ?
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