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Lupin forever


De Impétueux, le 7 août 2013 à 14:18
Note du film : 5/6

Il y a peu de doutes que Robert Lamoureux a idéalement interprété un Arsène Lupin qui correspond tout à fait au personnage de Maurice Leblanc. Un gentleman-cambrioleur qui, je le rappelle, est issu de l'union d'une jeune fille de l'aristocratie, Henriette d'Andrésy, et d'un plébéien, professeur de boxe et de savate, Théophraste Lupin. Lamoureux porte exactement en lui ce mélange d'élégance et de gouaille, de désinvolture et de raillerie qui en font un des personnages les plus attachants de la littérature policière.

Georges Descrières, à la physionomie trop régulière, a incarné ce gentleman-cambrioleur dans 26 épisodes d'une série télévisée fort honorable. Lamoureux n'a tourné malheureusement que deux histoires : celle-ci et le film de Jacques Becker, Les aventures d'Arsène Lupin, deux ans auparavant. Sans aller jusqu'à l'inflation télévisuelle, il n'aurait pas été désagréable qu'il allât un peu plus loin dans l'illustration du personnage. Il y avait en effet, dans l’œuvre importante de Maurice Leblanc suffisamment d'intrigues variées pour satisfaire les plus exigeants.

Cela étant, Signé Arsène Lupin n'est pas, il me semble, adapté d'un des récits et nouvelles originels, mais a été composé par Jean-Paul Rappeneau, dont la fantaisie intelligente s'accorde particulièrement bien à la personnalité de Lupin.

Il s'agit, pour cette aventure, de mettre la main sur le trésor de l'ordre de la Toison d'Or, trésor accumulé par les Ducs de Bourgogne avant la mort de Charles le Téméraire, et disputé entre la France et l'Empire d'Autriche. (Je note, mais ça n'a d'intérêt que pour les cafards érudits comme moi que l'Autriche-Hongrie n'existe plus depuis la défaite de 1918, alors que le film se déroule en 1919 ; mais ça ne fait rien : ça marche et je suis, pour une fois, indulgent et bon public).

La recherche d'un trésor immense et bien caché, ça ne fait songer à rien aux Lupiniens et Lupinophiles ? Mais si, bien sûr, à L'aiguille creuse, où c'est celui des Rois de France qui fait l'objet de l'intrigue. D'ailleurs, en un clin d’œil sympathique, Rappeneau introduit le personnage d'Isidore Beautrelet, joliment interprété par l'alors fort jeune Roger Dumas, détective amateur admirateur de Lupin qui résolvait presque l'énigme de L'aiguille et suscitait la sympathie de son mentor. La différence, tout de même, c'est que l'or et les bijoux des ducs bourguignons ne se sont pas évaporés au fil des siècles et que Lupin en prendra sa (très) large part.

Robert Lamoureux est délicieux, subtil, spirituel, plein d'aisance, et il est fort bien entouré. Alida Valli, comtesse roumaine à l'honnêteté… cosmopolite, ne bénéficie pas d'un rôle assez fouillé, mais sa beauté est toujours un peu inquiétante (en 1959, la même année que Signé Arsène Lupin, elle tourne les admirables et terrifiants Yeux sans visage). Qui m'a émerveillé, c'est Jacques Dufilho, valet stylé et impeccable de Lupin. Les rôles secondaires sont bien tenus (Robert Dalban, Michel Etcheverry, Jean Galland), mais Yves Robert aurait pu se cantonner à être derrière la caméra…

Très distrayant et intelligent. Un cinéma qu'on a toujours plaisir à voir et revoir.


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De mainecoon, le 4 août 2005 à 21:49

Film génial, Robert Lamoureux est un maitre absolu.


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Robert Lamoureux est mort


De Gilou40, le 29 octobre 2011 à 15:50

En 1991, il était venu au Théâtre des Célestins, à Lyon, pour dix représentations de Knock, qu'il avait interprété avec beaucoup de vivacité. Il était accompagné de Jackie Sardou (la dame en noir) et Paul le Person (docteur Parpalait ) . Il m'avait gentiment recu dans sa loge et nous avions évoqué Jouvet. Je me souviens qu'il m'avait dit : "- Je ne suis qu'un de ces nains qui l'admire et le jalouse. Nous sommes beaucoup dans ce cas..-"

D'autre part, c'est vrai, j'avais entendu Henri Guybet dire qu'il était très virulent envers les acteurs, pendant les tournages. Et Wikipédia nous apprend : En 1972, il a un différend avec Claude François. En effet Robert Lamoureux avait écrit une chanson "Viens à la maison" et Claude François a écrit sa chanson homonyme. Robert Lamoureux porte plainte pour plagiat, Claude François perd son procès et il doit changer son titre qui devient "Viens à la maison, y a le printemps qui chante".

J'en reste abasourdie et perplexe ! Qui connait les deux refrains constateront qu' à part le titre, les deux chansons ne se ressemblent en rien !


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De Impétueux, le 29 octobre 2011 à 14:57
Note du film : 5/6

J'ignorais ces détails navrants et sordides de la mort de Robert Lamoureux ; merci de nous les apprendre… Je ne doute pas qu'il ait rejoint au Ciel Papa et Maman, Fernand Ledoux et Gaby Morlay. La bonne – puis la femme – Nicole Courcel a déjà, de son côté, 80 ans…

J'avais hésité à annoncer la nouvelle sur le fil de Papa, Maman, mais nous avons si abondamment commenté ce film délicieux de Jean-Paul Le Chanois que j'ai préféré l'évoquer un peu en Arsène Lupin. Soit dit en passant, les deux films avec Lamoureux, Les aventures d'Arsène Lupin de Jacques Becker et Signé Arsène Lupin d' Yves Robert, donc, et celui avec Jean-Pierre Cassel et Jean-Claude Brialy, Arsène Lupin contre Arsène Lupin, d'Édouard Molinaro ne sont toujours pas édités en DVD… Dommage !


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