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Le meilleur Doinel ?


De fretyl, le 13 février 2022 à 13:34
Note du film : 3/6

Il n'y a pas à dire Baisers volés est comme bon nombre de comédie douce amère des années 70 le reflet d'une France optimiste, ou l'on vivait bien…

Voir avec quelle facilité Antoine Doinel enchaîne boulot sur Boulots au gré des rencontres qu'il multiplie…

C'était une époque sans Pole emploi sans formation bidon… Une époque simple ou la plupart des ménages étaient tous à peu près riche.

Je l'ai déjà dit je n'ai aucune admiration pour le cinéma de François Truffaut

J'avais apprécié Les quatres cents coups, La nuit Américaine aussi mais j'ai toujours détesté le personnage autant dans ses interviews que dans sa conception de la Nouvelle Vague… J'avoue que je n'ai pas vu tout ses films. Réalisateur Bobo et prétentieux, espèce de Lelouch sans âme qui tournait tout et n'importe quoi… Lelouch ayant eu au moins le mérite de faire des films à succès…

Baisers volés échappe à la nullité ou a l'insipidité que l'on peut attendre. Ça a rudement mal vieilli mais c'est sans doute cela qui fait le charme du film. Voir le Paris des années 60 est un émerveillement grâce à une pellicule impeccable, un Paris des gens heureux…

Les Milles et une petites histoires racontées dans Baisers volés ne fonctionnent pas toutes. Et il faut vraiment le dire, le plus gros défaut du film vient de l'epouvantable jeu de Jean Pierre Leaud acteur tête à claques qui joue faux au milieu d'un casting pourtant dés plus raffiné. De Baisers volés on retiendra la légèreté, une légèreté que l'on trouvera chez d'autres de façon plus humoristique. Je ne sais pas pourquoi j'ai beaucoup pensé continuellement au film de Robert : Nous irons tous au paradis

Quant à l'interprétation de Leaud volontiers niaise, elle me rappelle celle du Pierre Blaise de Lacombe Lucien et très proche de celle de l'éphèbe Rémi Laurent qui était quand même moins orgueilleuse !

Que dire ? Ça se laisse voir, c'est bourré d'anecdotes, comme le dit Impetueux ; on pense au Cinéma de Papa, aux films biographiques de Claude Berri

J'ai par moment ri : le passage de l'embauche de Doinel chez le marchand de chaussures (Lonsdale) est un bien bon moment. Cependant tout cela me paraît bien naïf, bien convenu, les chansons de Charles Trenet vieillissent le film plus que ce qu'il ne l'est déjà. On y passe tout de même un agréable moment et à chaque fois qu'apparaît Claude Jade visage de femme enfant cérébrale et bien éduquée on est attendri par une petite amourette des plus charmantes…

Est-ce un chef d'œuvre, un film culte, un film phare pour autant ?

Non !


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De Impétueux, le 24 décembre 2011 à 19:44
Note du film : 6/6

Le plus frais, le plus charmant, le plus drôle épisode de la pentalogie d'Antoine Doinel (je compte là-dedans le court métrage Antoine et Colette dans L'amour à vingt ans). Il n'y a pas plus gracieux, plus désinvolte, plus tendre que ce moment où la vie d'Antoine, toute d'incertitude, va basculer dans ce qui sera plus tard Domicile conjugal puis, de façon plus amère, L'amour en fuite.

Il n'est sûrement pas indifférent que le film ait été tourné au début de l'année 68, dans un moment où le monde basculait et allait, quelques mois plus tard, exploser. Il y avait, à ce moment là, une sorte d'optimisme, de confiance dans l'avenir, d'indifférence aux soucis collectifs qui se perçoit bien dans Baisers volés. Ni chômage, ni insécurité, ni incertitude : la seule préoccupation est la quête d'un équilibre personnel, c'est-à-dire, tout bonnement, du Bonheur, à la manière de Stendhal

Il y a plein d'histoires, dans Baisers volés, plein de gags aussi. C'est souvent un peu le travers de Truffaut : coudre ensemble des anecdotes à lui survenues, ou à lui contées ; c'est plutôt bien fait ici, davantage que, par exemple, dans L'argent de poche. Il est vrai que la plongée dans la vie quotidienne d'une agence de recherches privées est généreuse en péripéties surprenantes, trucs de métiers (la façon de récolter une adresse à partir d'un numéro de téléphone, celle de faire constater un flagrant délit d'adultère grâce à un culot infernal et à un aplomb angélique !), récits bizarres (la nurse qui, au lieu d'emmener les enfants dont elle est en charge au square, s'exhibe sur une scène de strip-tease permanent, le type qui fait enquêter sur lui-même pour connaître les raisons de sa solitude sociale), tranches de vie (l'homosexuel qui pique une crise de furie lorsqu'il apprend que son ami vient de se marier).

Et Truffaut met, comme souvent, en scène sa propre vie : sa révocation de l'Armée, où il s'était engagé par désespoir amoureux, les mille métiers qu'il a accomplis, les incertitudes de son cœur, qui fut vaste et accueillant. Il est bien certain que ça n'a pas dû forcément être tous les jours drôle, mais le regard est constamment tendre et complice. Moqueur aussi, narquois, souvent, du type C'était donc moi, ce garçon à la fois fragile et impérieux, timide et hautain ? … Eh oui, c'était lui…

Je sais que Jean-Pierre Léaud passe pour agaçant ; c'est peu contestable, de façon générale, sinon que, dans Baisers volés, ce jeu un peu tordu s'accorde bien avec le personnage. Claude Jade est une jeune fille délicieuse, sensible, pure, incertaine et équilibrée tout à la fois.

Et Delphine Seyrig est féérique, et apparaissant comme telle, d'emblée, dans le cadre pourtant convenu de la boutique de chaussures possédée par son mari (parfait – déjà ! – Michael Lonsdale). Son allure, son élégance, sa voix, sa façon d'être… Quel dommage qu'elle se soit confinée trop souvent dans des machins abscons de la Nouvelle Vague…

Très beau film léger, ce qui ne l'empêche pas d'être grave…


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Pour dire ma tristesse de la mort de Claude Jade


De memoiredelatele, le 1er juin 2009 à 20:07
Note du film : 6/6

Claude Jade! Aos 20 anos, ela parecia a mulher mais bela do mundo quando fez "Beijos Proibidos" e "Domicilio Conjugal" de François Truffaut. Não a bela vamp, mas a bela natural.


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De Fizotti, le 1er janvier 2007 à 22:47

Claude Jade était une actrice de grand talent, très discrète, luminescente dans les films de François Truffaut, étonnante présence dans Baisers volés, Domicile conjugal, L'amour en fuite, Mon oncle Benjamin, Le bateau sur l'herbe, Les feux de la chandeleur, Prêtres interdits… Puis elle donne la réplique à Michel Bouquet dans Les anneaux de Bicêtre, sur les planches à Maria Casarés dans Britannicus, inoubliable dans Bonsoir de Jean-Pierre Mocky, touchante dans l'un de ses derniers téléfilms (Armande de Montcourtet dans La Crim': Le secret en 2004 et très espiègele (Emma Nazarova dans Groupe Flag: Vrai ou Faux). Personne ne l'oubliait et ce, d'autant qu'elle tourna aussi beaucoup pour la télévision : en 1979, L'Île aux trente cercueils, et, beaucoup plus récemment, Cap des pins dont les épisodes se succédèrent de 1998 à 2000. C'est sur scène qu'on aura pu l'applaudir la dernière fois pour Célimène et le cardinal. Le cancer a eu raison de sa belle présence au monde, mais elle reste dans nos mémoires et -surtout- dans nos cœurs, cette jeune femme au radieux sourire. Claude Jade est dans le pantheon des immortels.


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