On avait beaucoup parlé de ce film à sa sortie, car John Wayne y mourait bien avant la fin, abattu dans le dos par le méchant. En le revoyant aujourd'hui, on profite encore plus du message incroyablement réac. de ce western profondément ancré dans son époque de tournage : l'assassin qui tue ignoblement Duke dans le dos est surnommé "Long Hair" (ce qui en pleine période hippie n'a sûrement rien d'innocent) et les ados formés par Wayne ne deviennent réellement des hommes qu'en apprenant à tuer pour venger leur mentor. C'est à la fois naïf et primaire (pour arrêter le bégaiement d'un gosse, il suffit apparemment de l'insulter !), un peu dangereux sur les bords. Il faut vraiment tout le charisme de John Wayne pour que ce film reste attachant. Le voir au début, isolé, abandonné de tous, déjà largué par son époque rappelle la situation du comédien en fin de carrière, face à un Hollywood en pleine mutation. Avec "Le dernier des géants", "Les cowboys" est une parfaite sortie de scène pour John Wayne, symbole d'une Amérique idéalisée dont le Vietnam avait déjà prouvé qu'elle n'existait plus.

Personnellement, je trouve que c'est le film de trop dans la filmographie de John Wayne.Certes dans les westerns des années 30 à 60, les caractères sont très maniquéens mais ici c'est trop: pas une once de gentillesse: "pour être un homme, il faut écraser les autres" et écraser les autres signifie être respecté. Je n'aime pas le message et je n'ai éprouvé aucune tendresse pour le personnage.

Le film ne vieillit pas très bien, il est vrai, mais ne serait-ce que pour l'incroyable sauvagerie de la scène où Dern abat Wayne, Les cowboys demeure un film inoubliable.

Pour signaler la mort de l'acteur noir Roscoe Lee Browne, célèbre pour son rôle de cuistot lettré dans Les cowboys, et vu aussi dans L'étau et plus récemment en père de CCH Pounder dans The shield.