Que dire de ce polar très, très français ? Pas grand chose. Bromberger est célèbre pour avoir écrit tous les épisodes de notre Jo Gaillard national et s'être fait les dents en tant qu'assistant sur Étoile sans lumière,
L'aigle à deux têtes
auprès de Cocteau
ou encore pour Le café du cadran
que j'évoquais dernièrement. Ses réalisations à lui ne marquèrent pas vraiment l'histoire du cinéma. Son Identité judiciaire
est une intrigue cousue de fil blanc et d'un brin de curare, d'un suspense cassé brutalement au beau milieu du film par un rebondissement absolument inattendu mais qui fout tout en l'air. On a du mal à reconnaitre le talent d' Henri Jeanson dans des dialogues pourtant assez enlevés mais banals. En revanche, l'occasion de retrouver des acteurs fort jeunes qui deviendront très célèbres est sympathique. Saviez vous que Marthe Mercadier était bien jolie quand elle avait 23 ans ? Dora Doll,
à 28 ans était une véritable poupée, pas davantage. Jean-Pierre Cassel
attend sagement au fond d'une cellule. Il a 19 ans et c'est un plaisir de l'entre-apercevoir quatre, cinq secondes.
Dans un autre registre, beaucoup plus "vedette" comme on disait à l'époque, le grand Jean Debucourt qui sera la même année la voix de Jésus dans Le Petit monde de Don Camillo
nous offre une belle leçon de savoir faire. Il est, n'hésitons pas à le dire, le seul point d'intérêt de ce film. Œuvrette sympa, sans plus, s'étirant un peu en longueur, mais pas trop ennuyeuse pour autant. Il manque juste de vitamines, ce film. C'est un faux malade. Et ce qui est fort drôle, c'est que le réalisateur Hervé Bromberger veut nettement nous la jouer Quai des orfèvres
dès le début. Et beaucoup de plans nous le rappellent. Les machines à écrire crépitent, les téléphones grincent, les voyous passent menottés à leur geôlier de service et la fumée des cigarettes prend une très large place dans le décor. Les couloirs semblent n'en pas finir et les inspecteurs s'extasient facilement devant les caïds récidivistes. Mais il se rend vite compte que Souplex
n'est pas Jouvet
et il renonce. Et puis, il n'a nettement pas les épaules… Mais c'est très curieux à voir. Comme cette insistance à nous rabâcher que les policiers roulent en tractions Citroën : in vrai défilé (on croirait Paris uniquement flanqué de ces bagnoles là) et une pub gigantesque pour la marque. Voulue par la prod ? Une fin très théâtrale avec un commissaire Basquier qui en fait des tonnes et frise un peu le ridicule.
C'est un moment assez sympathique qui réclame notre indulgence. Un copain de comptoir, un soir de cafard. On l'oubliera vite…
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