J'ai bien dû voir jadis d'un œil discret (puisque j'ai tout oublié), Poulet au vinaigre, premier volet des aventures du policier mal embouché Lavardin mais je ne me souvenais pas, avant d'avoir regardé hier le deuxième épisode
que c'était aussi mal fichu et aussi crispant, à cause des agressifs jappements anti-bourgeois de Claude Chabrol.
L'artiste a tous les droits, c'est une affaire entendue (en tout cas pour moi) et toutes les audaces, blasphème y compris, doivent lui être permises. Ce n'est pas moi qui irais manifester devant les provocations régulières de théâtreux ou de plasticiens, bien contents de faire monter des indignations qui leur donnent de la visibilité et leur assurent de la notoriété.
Mais j'aimerais que ces audaces soient un peu plus audacieuses. J'aimerais bien, par exemple, voir un jour un film où tous les prolétaires, absolument tous, seraient crasseux, incultes, idiots, dégoûtants, vicelards, laids, incestueux et tout ce qu'on peut imaginer de pire et où tous les bourgeois seraient subtils, généreux, intelligents, harmonieux, beaux, intéressants, altruistes, etc. Voilà qui serait un film audacieux, anti-consensuel au possible.
Parce que taper, comme le fait Chabrol sans nuance et sans finesse sur un grand écrivain catholique en fait salopard pervers qui ne rêve que trousser sa belle-fille (qui est pourtant passablement dessalée) est d'une écœurante facilité. D'autant que c'est fait au service d'une intrigue absolument médiocre, invraisemblable, incohérente, dont manifestement le réalisateur se tamponne le coquillard.
L'inspecteur Lavardin n'existe que par et pour Jean Poiret
; mais ça ne suffit pas à en faire un bon film.
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