Pour son baptême de l'air derrière la caméra, Michel Blanc s'est offert le scénariste talentueux Patrick Dewolf, éternel complice de Patrice Leconte.
Il est (ou sera), ne l'oublions pas, à l'origine du chef-d’œuvre Tandem
et de Monsieur Hire.
Et bien lui en a pris à Michel Blanc
car l'association de ces deux talents fait de ce film une comédie très enjouée et surtout très portée sur des dialogues savoureux. Le scénario par lui-même est quelque peu convenu mais la cadence de ce film nous fait oublier le côté un peu "déjà vu" de l'entreprise. Entreprise qui d'ailleurs, passe par un hommage appuyé à La grande illusion
de Renoir
et un autre au Quai des brumes.
Devenu réalisateur, Michel Blanc
a peut-être pensé que cela lui porterait bonheur. Avec raison car on ne boude pas notre plaisir devant cette Traversée de Paris
revue et corrigée par une époque moins difficile mais néanmoins assez austère pour bien des talents inconnus qui veulent vivre de leur art. Même si celui-ci n'est pas rancunier.
Pour un coup d'essai… Déjà, et il le prouvera encore plus tard, Michel Blanc fait montre de réelles capacités de mise en scène. Ces autres films se feront un poil plus graves. Mais garderont cette faculté de traiter certains problèmes à fond, derrière un aspect toujours léger. Marche à l'ombre
est une excellente comédie qui, si elle n'est pas à mettre dans le Panthéon du cinéma, se doit de figurer en bonne place sur nos étagères. Et toutes ne peuvent pas prétendre au même sort…
Voilà un film qu'il ne me viendrait pas l'idée d'acheter en DVD… mais qu'il ne me viendrait pas à l'idée de ne pas regarder lorsque je tombe sur lui, lors d'une de ses diffusions (un peu comme À nous les petites Anglaises ou Le Père Noël est une ordure.
Et même qu'on se régale. Parce que les dialogues, de la main même de Michel Blanc sans doute, claquent impeccablement (Tu supportes si peu le soleil que tu as même fait une insolation dans une boîte de nuit ! ou encore Piquer des trucs chers, c'est du vol !) et parce que, heureusement court (85 minutes) le film est continuellement rythmé, dans une intrigue minimale mais qui se suffit à elle-même, sans qu'il y ait eu besoin d'y ajouter des pseudopodes parasites.
Toujours est-il que les aventures minables et impayables des deux compères qui, commencées à Marseille se terminent à New-York, font partie de ces joyeux petits morceaux nostalgiques dont on ne se lasse pas. C'est léger, drôle, enlevé, sympathique comme tout…
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