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Forum : Cari fottutissimi amici

Sujet : Celui-ci par contre, il nous le faut !


De paul_mtl, le 18 juin 2006 à 20:18
Note du film : 5/6

août 1944, à Florence à peine libérée des Allemands. Monsieur Dieci, ex manager de boxe, cherche à rassembler une équipe pour faire un tour en Toscane et gagner de l'argent.

Dans cette Italie encore marquée par la guerre, on fait de curieuses rencontres…

Je trouve la photo de l'affiche mal choisi.

Un tres bon scenario qui est un peu dans le sillage de la marcia su roma et Tutti a casa. Paolo Villaggio joue tres bien son rôle de manager mais n'a pas d'alter ego. Malgré ce manque de synergie de star, j'ai bien aimé cette comedie qui est drôle, touchante et réaliste sur fond d'immediat apres guerre. Une vraie comedie a l'italienne pour reprendre le terme preféré d'Arca.


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De Arca1943, le 19 juin 2006 à 11:48
Note du film : 4/6

Encore un Monicelli qui n'est jamais sorti d'Italie… Sur un scénario signé Suso Cecchi d'Amico et Benvenuti/De Bernardi… Qui se déroule dans l'immédiat après-guerre… Il me le faut !

En attendant Le Rose del deserto, dont le tournage achève, si j'ai bien compris.


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De paul_mtl, le 20 janvier 2007 à 04:55
Note du film : 5/6

Un épisode du film qui me revient en parlant avec Impétueux sur la guerre de 39-45.

Paolo Villaggio entraine en 1944 une petite équipe de boxeurs amateurs italiens pour faire des matchs publics et gagner ainsi de l'argent pour manger à leur faim. Un jour, ils sont fait prisonniers par des GI bien nourris qui leur proposent un match amical. Il se trouve que ces adversaires américains sont des professionnels de la boxe dans la vie civile.

Paolo Villaggio leur apprend a se coucher rapidement pour ne pas prendre une correction, tout en profitant avant du buffet. Mais le plus athlétique refuse de se coucher par fiereté nationale. Les spectateurs GI sont content du spectacle et notre boxeur costaud se fait litteralement massacré mais reste debout jusqu'à la fin. il est félicité par les spectateurs americains. L'entraineur italien lui répond apres le pugilat: oui oui bravo tu t'es pas couché avec un ton et un air qui semble dire regarde pauvre cretin dans quel état tu es pour un morceau de pain et ton sens de l'honneur.


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De Impétueux, le 20 janvier 2007 à 12:16

Est-ce que, dans votre singulière morale, cette anecdote signifie qu'il vaut mieux vivre couché que mourir debout ? Que l'héroïsme, le panache, la fierté, c'est inutile et ça peut coûter très cher ?

Pourquoi pas ? C'était la position de Giono, dans ses écrits pacifistes de l'immédiat avant-guerre, ou celle de Brassens, dans, par exemple, Les deux oncles :


''C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Gaston
L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons
Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts
Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! je vis encor''

C'est un point de vue. Sûrement pas celui de Jean Moulin, d'Honoré d'Estienne d'Orves ou de Pierre Brossolette (et d'ailleurs pas davantage, dans l'autre camp, celui de Joseph Darnand ou de Jacques Doriot).


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De paul_mtl, le 20 janvier 2007 à 13:16
Note du film : 5/6

Cet extrait m'est venu à l'esprit quand j'ai pensé que Paris n'a pas été bombardé avec l'armistice signé rapidement apres la Blitzkrieg (la guerre éclair allemande). C'est pas les amoureux de l'architecture parisienne qui s'en plaindront.

L'idée de cet épisode: Mieux vaut éviter les souffrances inutiles quand la lutte est inégale et perdue d'avance. Ceux qui dans ce cas, sont incapable de se coucher se feront massacrer.


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De Impétueux, le 20 janvier 2007 à 13:29

La non-destruction de Paris n'a pas été entraînée par une lâcheté de Von Choltitz, mais par l'admiration qu'il portait à la Ville ; la reddition, par ailleurs, n'est pas synonyme d'abandon : il s'agit d'adversaires qui se respectent et qui respectent la vie (mais ça ne se fait pas à n'importe quel prix, et le vainqueur garantit aux vaincus certaines échappatoires honorables ; le Japon refusait de capituler, comme l'Allemagne ; il a fallu leur montrer qui gagnait la Guerre avant qu'ils se décident !)


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De paul_mtl, le 20 janvier 2007 à 13:43
Note du film : 5/6

le Japon refusait de capituler, comme l'Allemagne ; il a fallu leur montrer qui gagnait la Guerre avant qu'ils se décident !

oui, ils aurraient mieux fait de se coucher rapidement comme l'état français en 40.


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De vincentp, le 20 janvier 2007 à 13:44

J'ai vu un documentaire sur ce sujet au forum des images de Paris (qui conserve les archives cinématographiques de l'histoire de la ville). Sans doute, les menaces à l'adresse de Von Choltitz ont-elles jouées. Il faut rappeler que les troupes alliées avaient contourné Paris, et se dirigeaient vers l'est de la France, ce qui a eu pour conséquence l'encerclement de la ville. Mais sans doute que Choltitz n'avait-il également pas les moyens matériels pour procéder à sa destruction. Ses troupes, harcelées par les résistants, s'étaient retranchées sur quelques points : l'école militaire, le palais du Luxembourg, les Tuileries, un hôtel près des Champs-Elysées… Il n'y eu pas de véritables combats : un face à face de char sur les Champs-Elysées, et un mort, sauf erreur de ma part. Et puis il ne faut pas être manichéen : il y avait dans la Wehrmacht des soldats qui ne faisaient que leur devoir, et qui n'étaient pas des destrcuteurs dans l'âme.


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De Arca1943, le 20 janvier 2007 à 15:22
Note du film : 4/6

« Août 1944, à Florence à peine libérée des Allemands… »

Tiens, justement, peut-être serait-il judicieux de rappeler que ce ne sont pas les Alliés qui ont libéré Florence, mais le CLN, c'est-à-dire un regroupement d'Italiens qui soit ne s'étaient pas couchés, soit s'étaient relevés ?


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De paul_mtl, le 20 janvier 2007 à 15:37
Note du film : 5/6

Oui comme la Libération de Paris par la division Leclerc. C'est le petit avant centre qui pousse le ballon au fond du filet mais sans la solide équipe derriere il aurrait rien fait du tout. Et l'équipe derriere c'est la machine de guerre alliée qui a considerablement désorganisé, affaiblit et envahi les premiers points strategiques allemands.


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De Arca1943, le 20 janvier 2007 à 16:00
Note du film : 4/6

« Dans cette nudité, dépouillés de tous les masques – de ceux que la société fait porter à ses membres aussi bien que de ceux que l'individu fabrique pour lui-même – ils avaient été visités pour la première fois dans leurs vies par une apparition de la liberté, non certes parce qu'ils agissaient contre la tyrannie et contre des choses pires que la tyrannie – cela était vrai pour chaque soldat des armées alliées – mais parce qu'ils étaient devenus des challengers, qu'ils avaient pris l'initiative en main et par conséquent, sans le savoir ni même le remarquer, avaient commencé à créer cet espace public entre eux où la liberté pouvait apparaître. »

Hannah Arendt, La Crise de la culture (Between Past and Future)


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De Arca1943, le 2 décembre 2010 à 18:11
Note du film : 4/6

Eh oui, c'est encore moi. Suite à la mort prématurée de monsieur Monicelli à 95 ans à peine, je me balade ou ballade sur le sites italiens, qui débordent littéralement d'hommages. Je ne suis pas sûr qu'Antonioni en ait reçu autant, vu qu'il avait – just do the math – beaucoup moins de spectateurs. Et il ressort de ces pérégrinations que parmi les derniers Monicelli, ceux qui ne sont jamais sortis en France (le dernier étant le très bon Parenti serpenti en 1991) il semble que Facciamo paradiso soit plutôt faible, que Panni sporchi soit bien regardable mais en dessous des (hautes) attentes (j'aimerais bien vérifier, tiens), mais qu'en revanche Cari fottutissimi amici (1995) est fameux, malgré son titre qui fut imposé par les distributeurs pour essayer de jouer sur le mégasuccès d'Amici miei. Jamais sorti en France non plus.

Alors celui-là, je le veux et je l'aurai, no matter what. Tout comme Le Rose del deserto !


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De Arca1943, le 19 mars 2013 à 17:38
Note du film : 4/6

(Note temporaire: 4. Mais ça pourrait monter…)

La comédie "monte et descend" d'une manière que ses artisans ne peuvent jamais pleinement contrôler. Alors je viens de voir le très décevant Facciamo paradiso de Mario Monicelli tourné en 1995, et je ne le recommande vraiment pas. Mais voilà maintenant que j'ai vu plusieurs longs extraits de Cari fottutissimi amici, une autre comédie de Monicelli tournée juste l'année précédente – quand il était plus jeune quoi, à 79 ans à peine – et cette fois au contraire, pour ce que j'en ai vu, c'est un vrai et grinçant bonheur ! En fait, c'est une comédie "historique" puisque ça se passe tout juste au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec l'art transalpin des grands événements vécus d'en bas – de tout en bas, même. Et l'acteur Paolo Villaggio, que je n'aimais guère quand il était jeune (ses efforts pour faire rire étant trop visibles à mon goût), a pris ici le "coup de vieux" qui – toujours selon moi – l'a rendu excellent !

C'est l'histoire de quelques italiens qui, dans la misère et au milieu des ruines fumantes, s'improvisent boxeurs pour se faire quelques sous. Sauf qu'ils vont tomber sur des GIs bien nourris qui, en plus, savent boxer pour de vrai…

C'est très évocateur du point de la vue de la reconstitution de l'époque et des moeurs et le design de la galerie de personnages est vraiment crunchy (il paraît que vous adorez les mots anglais en France alors j'en saupoudre ici et là) un vrai bonheur, si bien bricolés avec ce know-how que nous connaissons bien.

Cette comédie de Mario Monicelli n'est jamais sortie en France. Elle n'a pas encore vingt ans. Il me la faut, il nous la faut, il vous la faut, mesdames et messieurs. E c'è il discorso ! (Trad: J'ai dit).

Pour vous récompenser d'avoir lu jusqu'au bout mon appel, voici un bref extrait (en italien et en américain) sur YouTube:

[http://www.youtube.com/watch?v=MYUdVJHXb(..)]


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De verdun, le 27 mai 2023 à 22:41
Note du film : 5/6

Un été 1944 en Toscane. Dieci (Paolo Villaggio), qui prétend avoir été boxeur et manager, réunit une bande de jeunes hommes pour organiser des matchs. La troupe de boxeurs improvisés se met bientôt à sillonner les fêtes de villages.

Voici une jolie surprise, sans doute le meilleur film de la fin de carrière de Monicelli.

Cari fottutissimi amici, qui peut se traduite par « Chers putains d'amis », est une comédie picaresque qui prend pour toile de fond le grand bazar qui règnait en Italie à la fin de la seconde guerre mondiale.

Les amateurs retrouveront ci le mélange de drôlerie, de mélancolie, de noirceur et aussi de tendresse qui ont fait le sel du grand cinéma italien de l'âge d'or grâce à un scénario bien écrit, qui ménage peu de temps morts. L'ensemble évoque effectivement La grande pagaille ou certaines réussites de Sergio Corbucci comme le méconnu Mais qu'est-ce que je viens foutre au milieu de cette révolution ?. D'ailleurs, c'est Paolo Villaggio, acteur vedette de ce dernier film, qui anime avec brio Cari fottutissimi amici.

La mise en scène de Mario Monicelli est impeccable. La qualité des prises de vues est digne d'éloges, jusqu'au dernier plan, digne de Chaplin. Signalons aussi que chien du film est superbement dressé.

Enfin, la bande originale est jubilatoire. Elle rassemble les meilleurs jazzmen américains des années 40: Glenn Miller, Tommy Dorsey, Louis Prima ou encore Benny Goodman.

Cari fottutissimi est donc un très bon film, qui n'a pas le droit à une sortie dans les salles françaises. A cause du manque de notoriété de Paolo Villaggio dans l'hexagone ? En tous cas, il convient de réhabiliter et de mieux diffuser cet excellent Monicelli.


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