L'originalité de ce film n'est pas le titre donné à ce fil…
C'est qu'il aurait pu être imaginé par des enfants, écrit par des enfants, et joué par…des grands enfants. Parce que j'ai rarement vu un film d'une telle simplicité ! Pas ridicule pour autant ! Mais tout dans ce film est élémentaire, candide, rudimentaire. Et loin d'être antipathique. Oui, j'imagine bien des gosses, ayant vu quelques films célèbres, écrire cette histoire. Parce que les amoureux sont seuls au monde, comme dans Hôtel du nord,
les locos crachent leur fumée dense comme dans Les portes de la nuit,
les bâteaux attendent de partir comme dans Quai des brumes,
et le french cancan
est de mise comme dans le film éponyme. De plus, Pierre Batcheff,
amoureux transi et honnête, a bêtement "emprunté" dans la caisse comme l'avait fait aussi candidement Andrex
dans Derrière la façade
et Danièle Parola,
la chanteuse amoureuse de l'emprunteur maladroit, nous offre un petit remake de l'Ange bleu.
Entre les deux, Josseline Gaël,
pas encore madame Berry,
se fait discrète et on s'apercoit avec étonnement qu'elle a la voix de Lys Gauty.. De quoi se plaindrait-on ? C'est une impression de déjà vu mille fois, mais on revoit sans geindre outre-mesure.
C'est Marc allégret , le frère de Yves, qui est aux manettes. Et il demande à Jacques Varennes
de faire ce qu'il fait rarement : Le voyou. Lui qui sera plutôt habitué et habité par des juges d'instruction
,
des ministres ,
présidents de tribunaux
et autres procureurs,
le voilà qui roule des yeux de hiboux hideux et à un rire sardonique qui ferait même pas mal aux enfants cinéastes. C'est charmant. Ce film est charmant. Doté d'une très bonne restauration (les débuts du parlant) cette toile sans intrigue pure, ou tellement basique, se laisse voir également sans déplaisir. Marc Allégret,
dont c'est ici le sixième film, n' a pas à rougir de son oeuvrette. "-Oeuvrette c'est l' mot !-" aurait dit Saturnin Fabre.
Marc Allégret
qui avait, la même année, dirigé Raimu
dans Mam'zelle Nitouche.
C'est Yves
qui fera la même chose, ou peu s'en faut, avec Fernandel
en 1954.
Mais est-il besoin d'être un cinéaste expérimenté, même si Marc ne vaut peut-être pas Yves,
pour tourner ce genre de cinéma. Qui n'est en rien mauvais, je le répète, mais tellement simple, simpliste dans sa construction. Je verrais bien Alholg à la production, (puisqu'il m' a expliqué ce que c'était) Vincentp en chef opérateur méticuleux (puisque rien ne lui échappe) , Impétueux à la mise en scène (et planquez vos miches), Arca à la distribution (évidemment) et moi je m'occupe des bières. Et pardon pour les stagiaires que j'oublie..
Les amours de minuit méritent un DVD. Pour la simple (encore une fois) raison que si les jeunes commencent par voir ce genre de film Noir et Blanc, ils iront plus loin…
Sous les yeux d'Occident a d'ailleurs été réalisé par Marc Allégret,
le moins bon des deux frères qui est présenté dans Les amours de minuit
comme directeur artistique, le réalisateur du film étant Augusto Genina,
qui signa, d'ailleurs, la version allemande du film avec Carl Froelich.
Voilà beaucoup d'anecdotes, d'ondoiements et de dérives pour un si petit film. Moins j'en ai à dire, plus j'en raconte, je sais !
Page générée en 0.0075 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter