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Sujet : Évidemment un must


De Arca1943, le 29 juillet 2004 à 13:57
Note du film : 6/6

Ce Fellini est un pur chef-d'oeuvre, dans un registre voisin de La Dolce vita. Film choral – mais ce n'en est pas l'invention : voir à ce sujet Dimanche d'août de Luciano Emmer – I Vitelloni est aussi un de ces films qui contribuent à nous montrer une Italie antitouristique : ce que ça peut être étriqué, la vie dans une station balnéaire…


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De vincentp, le 15 février 2005 à 14:31
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Des séquences remarquables (les mouvements de foule, la méditation du groupe en bord de mer…).


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De David-H, le 12 octobre 2005 à 23:02
Note du film : 5/6

Lointains cousins du plus récent « Tanguy », les Vitteloni – « inutiles » en Italien- sévissaient un peu partout en Italie et en Europe, au terme de la seconde guerre, période suscitant moult incertitudes d'avenir. L'une des première œuvres de Fellini décrit avec poésie et magie la vie de cinq jeunes trentenaires oisifs, tous fils à papa, n'ayant pu exploiter à bon escient une certaine forme d'intelligence, et que le travail écoeure inexorablement…

Plus de cinquante années se sont passées depuis cette fiction, et même si les insouciances d'hier se sont aujourd'hui pour la plupart dissipées, que d'actualité, que de proximité, que de similitudes avec la jeunesse européenne actuelle, tendant à un luxueux -mais parfois dangereux- confort, celui du domicile parental*.

Visiblement, et c'est là un autre intérêt de ce merveilleux film, bon nombres d'éléments autobiographiques font référence à la jeunesse de l'un des maîtres du cinéma, ce dernier ayant malheureusement tendance à être progressivement oublié par le public actuel, mais qui continue néanmoins à inspirer plus d'un réalisateur.

Si vous vous voulez donc vous initier à une œuvre majeure de Fellini, saisir pourquoi ce réalisateur fut donc si célèbre, commencer par ces « Vitteloni » ne serait certainement pas une idée saugrenue, tant il incarne par ailleurs une large période de ce fameux cinéma italien de la grande époque…

  • confirmation de l'auteur

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De PM Jarriq, le 13 octobre 2005 à 11:01

À part le magnifique Amarcord, film moins hermétique que les autres, plus humain et accessible au commun des mortels, les Fellini succédant à Satyricon sont des oeuvres certes belles à regarder, mais où il est difficile de trouver son compte. Mais c'est vraiment un avis personnel et peu partagé.


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De Arca1943, le 13 octobre 2005 à 13:40
Note du film : 6/6

Amarcord est en effet un cas à part, qui fait pour ainsi dire le pont entre le Fellini des Vitelloni et celui du Satyricon. Pour ma part, j'aime autant celui d'après que celui d'avant, mais disons qu'avec Casanova et La Cité des femmes, j'ai eu l'impression que la superbe machine commençait à tourner un peu à vide. Heureusement, la trajectoire du maestro n'est pas aussi rectiligne qu'il y paraît : que trouve-t-on, coincé entre ces deux Fellini "grand style", célébrés par les dithyrambes susnommés? Le croustillant Répétition d'orchestre, réjouissante pochade soi-disant "mineure" que je recommande chaudement "au commun des mortels"… Dans la même période, son documentaire sur Les Clowns est aussi un "petit film" chaleureux et sympathique, avec notamment l'amusante Annie Fratellini. J'ajouterais encore Ginger et Fred, comédie satirique prenant pour cible la télévision et qui n'appartient pas non plus à la veine "onirique" de l'auteur, que pour ma part j'adore même si je comprends ma copine qui trouve que «c'est comme manger du gâteau trop riche».


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De Impétueux, le 17 août 2021 à 14:28
Note du film : 4/6

Il n'est pas douteux que les films de bande sont les plus déprimants qui se puissent. Sous l'apparente connivence de types qui essayent – ou font semblant d'essayer – d'oublier leur infinie solitude, il y a quelque chose d'affreusement amer, de désespérant, d'insupportable : on noie sa tristesse, ses incapacités, ses nullités, ses espérances déçues dans une sorte de folle farandole inutile où personne n'est vraiment dupe, mais où chacun joue sa partie en faisant mine de ne pas s'apercevoir que ça ne sert à rien.

Que ce soit dans Mes chers amis de Mario Monicelli en 1975 ou dans Vincent, François, Paul… et les autres de Claude Sautet en 1974, il n'y a, au fond, que des fuites en avant ; qui, comme il est évident, se terminent sur des précipices. I Vitelloni commence par montrer, en ce sens, les évidences ; disons que, étant à l'origine du genre, le film ne va pas tout à fait aussi loin qu'il pourrait aller. Il n'y a en fait, sur les cinq amis qui poussent leurs flemmes dans les rues désertes de Pescara, dans les Abruzzes, sur la mer Adriatique, que deux caractères qui sont développés ; deux et demi, peut-on dire. Deux des amis trentenaires qui se retrouvent et s'ennuient n'ont qu'un tout petit souffle : Leopoldo (Leopoldo Trieste), qui s'imagine auteur dramatique et Riccardo (Riccardo Fellini), doté d'une belle voix mais confiné à l'insignifiance. Fellini n'en fait que des inutilités qui pourraient prtaiquement disparaître de l'écran sans qu'on s'en aperçoive et ils ne sont là que pour faire nombre.

Le demi personnage, c'est naturellement Alberto (Alberto Sordi), curieux rôle très ambivalent, aux relations complexes avec sa mère chérie (Gigetta Morano) et avec sa sœur Olga (Claude Farell), qui a tout compris, puisqu'elle se casse en rompant toutes amarres, même avec un type douteux, même un type déjà marié (et rappelons qu'en Italie le divorce ne fut légalisé qu'en 1970 et que I Vitelloni date de 1953). Car ce qui compte dans le film, c'est la rupture, c'est le départ. C'est la fin de l'étouffement insidieux, indolore et tout autant tentaculaire qui assigne chacun à sa pesanteur.

Comme le remarque intelligemment le commentateur du DVD, le critique Jean Collet, il n'y a pas de récit structuré dans les films de Federico Fellini, mais une suite de vignettes, de portraits ciselés, de brèves images, de séquences qui figent la réalité de chacun ; mais il n'y a pas de vrai rapport entre les protagonistes. Le personnage principal, Fausto (Franco Fabrizi), de parfaite veulerie, prêt à tout dans sa manie de séduire, ne connaît pas de véritable histoire ni avec sa femme Sandra (Leonora Ruffo), ni avec quiconque : il n'est que rideau de fumée, encore moins consistant toutefois que son beau-frère Moraldo (Franco Interlenghi), seul personnage positif, sans doute, mais friable, inconsistant, incertain.

C'est donc moins le petit cheminement des aventures qui est intéressant que l'atmosphère absolument vide de la ville et de ceux qui y vivent qui compte. Tout cela se passe dans la mauvaise saison (la fin de l'été et l'automne et l'hiver italiens), dans une atmosphère plombée, livide, qui pèse sur les épaules de tous.

On peut penser que les dernières images, celles où Moraldo prend le train et quitte la ville sont la représentation de Federico Fellini lui-même fuyant Rimini pour se bâtir un destin. Qui de nous n'a pas connu à trente ans, le besoin de prendre la route ?


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