Gémellité, effets de la drogue, milieu médical… Cronenberg bâtit un univers étrange à partir d'éléments très disparates. Des plans obliques bienvenus pour mettre en évidence les hallucinations du drogué, lesquelles sont impressionnantes. L'état de manque de ce drogué est bien rendu aussi. Faux-semblants
évite néanmoins le "trash", s'intéressant à la zone frontière qui sépare un état normal de la folie. Et arrive à multiplier les nuances, à varier les développements, enrichir le sujet, creuser des psychologies complexes, sur près de 1h50, sans ennuyer un instant… Un thriller orienté fantastique particulièrement réussi, susceptible d'intéresser le grand-public… et d'enrichir sa perception du monde.
Jeremy Irons réalise une performance d'acteur de tout premier ordre, et la Québécoise Geneviève Bujold,
l'amie de Arca1943, lui donne la réplique de fort belle manière.
Celui-ci, c'est vraiment un bizarre, dont on connaît et reconnaît assez vite les obsessions : les anomalies physiques, les glaires et les suppurations gluantes, les ganglions monstrueux, les blessures répugnantes. Et aussi les dérives de la drogue, les perversions médicales, les savants à la limite de la folie. Un monde malodorant, malsain, un monde de malaise. C'est répétitif, souvent excessif ; on peut ne pas apprécier l'intégralité d'un film de Cronenberg, mais il est difficile de ne pas trouver, même dans les moins bonnes œuvres, des séquences qui frappent et intéressent.
C’est à ce moment-là que le film commence à partir n'importe où et se terminera par des séquences gore qui n'ont pas beaucoup d'intérêt. Les drogues proposées, commandées par Claire se sont à peu près imposées, d'abord chez Beverly, puis vers Elliot et en entraînent l'un, d'abord, l'autre, ensuite vers les pires dérives.
Le film, au fur et à mesure qu'il avance, va vers l'horreur et la monstruosité : il n'y a plus rien à espérer ni à attendre. À part la mort, bien sûr, qui règle et définit bien des choses. La voilà qui pointe son nez ironique. Qui pourrait vraiment s'en étonner ?
Sur le sujet des omozygotes et de la gémellité, en matière cinématographique, il me semble que c’est ce film là qui fait référence : The Other
Jamais vu mieux… mais c'est un peu parti pris, car signé Robert Mulligan, un très grand réalisateur, selon moi. Sans doute, le cinéaste américain qui m'a le plus touché, au regard de l'intégralité de sa filmographie (celle-ci trop partiellement connue en Europe) et de la diversité des thèmes abordés.
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