Retour en forme de Stone, qui sans retrouver la verve de JFK,
signe tout de même un film honorable, malgré son ambiguïté foncière. Etonnamment, W.
n'est pas vraiment un portrait-charge du président U.S., il n'est jamais montré comme un crétin manipulateur, mais comme un honnête gaillard, aux prises avec un père écrasant, et un entourage machiavélique. C'est un point de vue… Et il rejoint Nixon,
autre film curieusement indulgent envers un autre président tout aussi controversé. Sans doute le goût de la contradiction du réalisateur.
Brolin excellent, ne restitue jamais les côtés puérils et gauches du personnage connu de tous, si souvent caricaturé, et le rend même émouvant. De là naît le malaise, car Stone
charge plutôt Dick Cheyney, joué par un Dreyfuss
visqueux, Miss Rice, montrée en gourde obséquieuse, et autres portraits gratinés, comme le falot Tony Blair, grand dadais bousculé sans ménagement par ses "alliés". Sans parler de Chirac, dont on n'entend que la voix, s'exprimant comme l'inspecteur Clouseau.
La mécanique de l'enclenchement de la guerre est bien démontée, dans le style "L'Irak pour les Nuls", et W. se suit sans aucun ennui, tant la narration est fluide et limpide, et le style de Stone
maîtrisé. On est heureusement loin des errances de Alexandre
ou World Trade Center.
Reste que ce George-là ne ressemble guère à celui qu'on s'est habitués à voir pendant huit ans, et qu'on est en droit de douter qu'il méritait un sort aussi clément dans ce biopic aseptisé…
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