MAGNIFIQUE!un pur chef d'oeuvre dont la beauté,la violence,la hantise et le mal être que ce film me prvoque se chargeront de me hanter à jamais.A voir absolument du moment que l'on ne fait pas une dépression nerveuse et du moment que l'on résiste à certaines scènes vraiment dures.Il fallait vraiment le vouloir pour mettre à jour une histoire pareille!
Le souvenir un peu pollué par les différentes sequels sorties ensuite (le moyen mais joli à regarder Hannibal, et le faiblard et télévisuel Dragon rouge)
, la revision du Silence des agneaux,
confirme heureusement que c'est un excellent polar, mené de main de maître, sans peur de sonder les tréfonds du sordide et de la folie humaine. Demme
n'a jamais confirmé l'essai et s'est ensuite révélé être un réalisateur ennuyeux et peu inspiré. De fait, le film doit tout à son scénario, et surtout à son cast : Jodie Foster
dans le rôle de sa vie, donne littéralement vie à Clarice Starling, et son monologue sur les agneaux est inégalable. Hopkins
cabotine certes un peu trop par moments, mais il arrive à faire froid dans le dos, et n'a rien du pantin maniéré qu'il est devenu dans les films suivants. Et que dire de Ted Levine,
terrifiant dans le rôle du serial killer ? Il atteint des abysses de démence pure. Dire que quelques années (et kilos) plus tard, il deviendra le débonnaire commissaire Stottlemayer de Monk
!
Les années n'ont pas eu de prise sur Le silence des agneaux, et c'est en soi une bonne surprise. Aucun plagiat – et Dieu sait s'il y en a eu ! – n'a réussi à recréer cette sensation d'horreur sourde et malsaine.
À n'en pas douter, un de ces films récents qu'on peut déjà qualifier de classique. Ce Jonathan Demme est un drôle de pistolet : si Philadelphia,
qui suivit The Silence of the Lambs,
est honorable mais sans plus, dans une autre veine, ses documentaires valent le détour : l'étrange et fascinant monologue enregistré Swimming to Cambodia avec l'acteur Spalding Gray, un conteur formidable, qui parle de sa participation au film The Killing Fields
et des problèmes du Cambodge en général (sûrement parmi les plus bas budgets de l'histoire : il faut une table, une chaise, Spalding Gray et une carte du Cambodge), et le plus récent L'Agronome, sur le journaliste et réformateur Haïtien Jean Dominique. Demme
n'est pas non plus un génie du documentaire, c'est juste qu'il a choisi de bons sujets. On peut dire aussi en faveur de Jonathan Demme
que malgré l'immense succès de son thriller, qui a bien dû lui manquer dans les années suivantes, il n'a jamais tenté d'en faire un sous-produit, une imitation. À part de ça, j'ai peu de félicitations à lui faire : par exemple, le prometteur Swing Shift
était un sujet en or – pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes qui doivent sortir du gentil foyer pour travailler à l'usine en remplacement des hommes, et découvrent la liberté qui vient avec le salaire – or à l'arrivée ce n'est pas grand-chose de plus qu'un véhicule pour Goldie Hawn
qui refait encore une fois ses sympathiques hawneries.
Il est vrai qu'un rapide coup d'oeil à la filmo du monsieur est édifiant : ses remakes sont navrants (Un crime dans la tête, La vérité sur Charlie
qui est, rappelons-le un remake de Charade)
, Philadelphia
a tout du téléfilm, et il a même commis l'inexcusable Beloved.
Si on suppose que Something wild et Married to the mob
sont d'inoffensives comédies policières qui ont probablement mal vieilli, il ne reste effectivement que Silence of the lambs
qui surnage… Et ses docus, comme le suggère Arca. Encore le réalisateur d'un seul film !
Certes, c'est le réalisateur d'un seul film, mais quel film ! Personnellement, il peut encore commettre des navets à foison, mais rien n'entachera l'éclat macabre du meilleur film de serial killer jamais réalisé! Des scènes cultes à foison (les confrontations HOPKINS/FOSTER), un rythme qui va crescendo jusqu'à un incroyable jeu du chat et de la souris en infrarouge, une musique superbe qui accompagne le rythme cardiaque (soumis à rude épreuve) du spectateur, une mise en scène d'une neutralité glaçante… Bref, tout participe à plonger le spectateur dans les abimes de l'âme humaine…
Bien sûr ! Le manque de talent de Demme, n'ôte rien à la perfection du Silence des agneaux.
Il arrive parfois que, touchés par la grâce, des réalisateurs médiocres aient des vrais coups de génie. On pourrait citer Zulawski
avec L'important c'est d'aimer,
Peter Yates
et Bullitt,
voire à un degré moindre, Becker
et L'été meurtrier.
Sans oublier Phil joanou pour STATE OF GRACE (son premier film !), James GRAY pour LITTLE ODESSA (son premier film aussi, même s'il a confirmé par la suite avec THE YARDS), Tarantino pour PULP FICTION (même si ses autres films sont -moins- bons, en particulier le premier KILL BILL, handicapé par un scénario inepte, la "virtuosité " gratuite de la mise en scène, et la violence graphique exacerbée qui en perd tout impact), et bien sûr… GARY fleder ( THINGS TO DO IN DENVER WHEN YOU'RE DEAD, alias DERNIERES HEURES A DENVER, on y revient toujours!)
Pour Les anges de la nuit, je l'ai déjà dit ailleurs, je crois, j'ai toujours eu le sentiment que Sean Penn
n'était pas pour rien dans la réalisation du film. Impossible de signer une telle merveille, et d'aligner ensuite les navets comme l'a fait Joanou depuis. Le contraste est trop grand…
Tu as tout a fait raison, la solitude de Terry Noonan dans STATE… rappelle celle de NICHOLSON dans THE PLEDGE, la perte de confiance dans les valeurs morales est réminiscente dans CROSSING GUARD, la description d'un milieu gangrené par la violence se retrouve dans INDIAN RUNNER. Mais on retrouve dans VENGEANCE FROIDE (film par ailleurs mésestimé)du même Joanou, un même art du suspense, une même description réaliste de la violence… En tout cas, saluons JOANOU pour avoir donné à Ed HARRIS, le meilleur acteur américain de sa génération, le rôle de FRANKIE NOONAN.
Ed HARRIS: "She thinks I'm an asshole. And if she thinks that about me, what in the long run is she thinking about you ?"
As-tu vu Ed Harris dans Juste cause
? Même si son personnage de serial killer est évidemment pompé sur Lecter (on y revient !), c'est un des rares personnages de ce type, à faire réellement froid dans le dos. Confronté à Sean Connery,
il a quelques face à faces magistraux. Je ne sais pas si le film de Joanou dont tu parles est sous-estimé, mais Juste cause
l'est très certainement.
C'est vrai qu'Ed Harris y est très bon, comme d'habitude. Mais à mon avis la mise en scène d'ARNE GLIMCHER est très en dessous des capacités du sujet. La réalisation privilégie les effets chocs gratuits, s'encombre d'une love story hors sujet et finit même par justifier l'usage d'une justice personnelle et néanmoins expéditive… On peut sauver, comme tu le dis, la confrontation CONNERY/HARRIS, et le décor humide.
Mais HARRIS, acteur ambigu, a surement fourni son meilleur role dans LE COMPLOT de HOLLAND, ou il finit par assassiner sadiquement un prête, simplement parce que ce dernier le fascine et possède le charisme qui lui fait défaut.
Il est vrai que la réalisation de Juste cause n'est pas son point fort, mais le scénario est imparable dans le même style que l'intéressant Peur primale,
et la fin rappelle Les nerfs à vif,
en moins pyrotechnique.
En parlant de Harris, je me souviens effectivement de son rôle de flic dans Le complot
(il essayait d'étrangler son chien, en lui coinçant le cou dans la vitre de sa voiture), mais aussi le Glen de L'étoffe des héros,
le mercenaire cynique de Under fire,
le malade émacié de The hours,
et aussi le gangster borgne de History of violence.
Sacré palmarès !
Cher PM JARRIQ, il faut que je t'avoue quelque chose : ED HARRIS est incontestablement mon acteur préféré, toutes générations et toutes nationalités confondues ! C'est un acteur de seconds rôles qui a la notoriété d'un acteur de premier plan.
Quelques séquences pour te prouver qu'il tient la dragée haute à des monstres sacrés: dans GLENGARRY (film qui se ressent de son origine théatrale, avec force champs/contre champs…) je me souviens d'une séquence ou il crache sa haine et son dégout à la figure de PACINO. Ce dernier a un jeu très technique, tout en regards de biais et en gestes théatraux. Il est excellent, aucun doute là dessus, mais à mon humble avis HARRIS le surpasse car c'est un bloc de monolithisme qui libère enfin son mépris trop longtemps contenu Dans JACKNIFE (origine théatrale…), en ancien GI traumatisé, il laisse éclater son dégout de lui, face à DE NIRO, dans la séquence finale: il terrasse d'émotion, on a envie de pleurer…
Je me souviens de la scène de réanimation de MASTRANTONIO dans ABYSS, de celle avec sa femme dans THE RIGHT STUFF (comme tu le dis), de son regard bleu métallique de sniper dans STALINGRAD…
Flic amoureux dans CHINA MOON, compréhensif dans ABSOLUTE POWERS, mari brisé dans EYE FOR AN EYE…
Il est descendu dans les profondeurs de l'océan, s'est émerveillé de l'espace à travers son hublot dans le film de KAUFMAN, a remis en marche ALCATRAZ dans THE ROCK…
c'est un acteur magnifique, dont certains critiques disent qu'il traverse l'écran de part en part comme une balle de pistolet muni d'un silencieux: silencieux, mais ultra-efficace…
Là, Duel, tu fais profession d'avocat ! Avec toi, Ed Harris peut dormir sur ses deux oreilles… même quand, pour les besoins des scénarios, il commet les pires atrocités -
En ce qui me concerne, c'est un acteur vis-à-vis duquel j'éprouverai quelques difficultés, me posant même la question, s'il avait figuré au générique des Sept mercenaires, s'il ne serait un rescapé du film… Mais il est très vrai que, vu mon âge (sans commentaire – merci !), j'ai été habitué à ce que l'on appelait le "Star-System" et que, bien évidemment, même la qualité de ses interprêtations n'en fait pas une star dont le simple nom au générique attire irrémédiablement les foules…
Par contre, à propos du film de JJ Annaud "Stalingrad", je ne retiens aucun des acteurs. J'admire la maestria du prologue mais comme ensuite on entre dans le cadre d'un film de "sniper", je deviens très réservé. Que tonton Nikita ait cherché à promouvoir un jeune plein d'avenir par ce qu'il tire bien mais pas trop intelligent et qui se tienne dans les lignes définies par le parti, okay, mais tout cela a ses limites !
Eh les amis ! Si vous demeuriez dans le sujet, qui est tout de même Le silence des agneaux au lieu de digresser à qui mieux-mieux (et à la va comme je te pousse !) ça serait tout de même bienvenu…
Oui, m'sieur Impétueux ! – J'avouerai aujourd'hui que je serai bien en peine de donner une note au film – certes, je l'ai vu plusieurs fois – il est très bien fait et on le regarde avec intérêt – je serai un peu tenté de dire qu'il inaugurait la série des "serial killer" et qu'en conséquence, à la façon de Seven en termes d'originalité, il pouvait marquer les esprits, en particulier cette dernière séquence où Jodie Foster, dans le noir complet, "fait face" au tueur.
Ce que je regretterai, là encore, c'est que ce film a connu un réel succès public et qu'en conséquence il a été considéré comme une manne de recettes pour l'écrivain et pour les producteurs puisque nous avons eu droit à des suites plus ou moins tordues et au remake d'un film sorti trop tôt sur les écrans…
On se trouve quand même bien loin de nos films policiers (puisque "serial killer" ou pas, c'est néanmoins un "polar") à la facture "très classique" certes, mais qui évitaient néanmoins un sensationnel par trop recherché.
Vu les évolutions techniques et la recherche de ce sensationnel, je me poserai la question d'une série de meurtres sur Internet, DVD Toile en particulier, où l'ami Frétyl, devenu "serial killer" règlerait ses comptes avec quelques contributeurs connus…
Oh, Simon ! C'est de la mise en boîte ! J'aurai très bien pu prendre mon copain Jipi comme "serial killer"… d'autant qu'il en serait plutôt l'antithèse…
Je trouve l'analyse de Steve Mcqueen absolument passionnante. Je pense que le film est un chef d'oeuvre du film de serial killer, mais je ne l'avais pas envisagé sous l'angle psychanalytique… Voilà une analyse dense et serrée qui saisit parfaitement les enjeux du film et qui me donne envie de visionner le film une énième fois.
Pourquoi n'y a t-il aucune réaction, là où un film avec Bigard (!) produit plusieurs messages ?
Mais moi aussi Je trouve l'analyse de Steve Mcqueen absolument passionnante ! Tellement d'ailleurs que rajouter une glose la-dessus relèverait de l'indécence caractérisée. A moins que ce soit pour venir foutre la m. en faisant la comparaison avec Bigard, comme tu t'evertues à le faire, message modéré !
Je crois que je vais retirer mon analyse, pour éviter les invectives et les insertions : message modéré et surtout que le site retombe dans les dérives d'antan.
Non, ami Stève, ne retirez rien ! Votre analyse est méticuleuse et formidablement intérréssante. Je connais ce film et en vous lisant je l'ai revu en détails. C'est vraiment très bon ce que vous avez fait. Vous m'avez même rappellé la façon d'écrire de l'excellent Jipi. Et il faudrait avoir un talent que personnellement je n'ai pas pour enchainer derrière vous.
Ce qui est beaucoup moins bon, et très néfaste pour ce site, c'est qu'il y a toujours un crétin lâche (il se planque derrière un pseudo-bidon ) pour venir comparer votre belle analyse avec ma divagation sur Bigard (je vous demande un peu !!!) et nous dire ce que nous avons à faire ou penser !! J'appelle ça venir foutre la pagaille et j'ai envie de mordre !
Ce film est peut-être un chef d'oeuvre dans son genre, mais tant de récompenses pour un film d'horreur absolue me paraît excessif !!!
L'image de la métamorphose de la chenille, du ver, de la chrysalide en merveilleux papillon aux couleurs chatoyantes a donné lieux a de multiples comparaisons avec la métamorphose chez l'homme…ou la femme…
Je pense par exemple au film "Drôle de Frimousse", ou une obscure et jolie bibliothécaire ,devient mannequin pour une présentation de robes aux couleurs chatoyantes , sa métamorphose est comparée à celle de la chrysalide en papillon.
Mais tous les papillons ne sont pas beaux, contrairement à ce qui est dit dans le film.
La mite par exemple…
Ou le sphinx à tête de mort au symbole macabre !!!
Une histoire effrayante de couture avec de la peau humaine…
Le bombyx ou ver à soie n'est pas un beau papillon, mais il est nourri aux feuilles de mûrier pour fournir la matière première a de somptueuses soieries…Je ne sais pas si le film est une variante macabre sur la couture de peau humaine, mais c'est possible !
Meilleur est le méchant, meilleur est film. L'axiome d'Alfred Hitchcock ne souffre guère d'exceptions et il est, dans Le silence des agneaux,
confirmé au delà de ce que l'on imaginait possible. D'autant que le méchant, Hannibal Lecter, (Anthony Hopkins)
est encore plus rare et plus intéressant que tous ses congénères en horreur en parvenant, d'une certaine façon, à séduire le spectateur, tant il le fascine, comme il fascine et séduit Clarice Starling (Jodie Foster)
, avec qui il entretient une relation affective à la fois chaste, incestueuse et charnelle.
Donnons donc à Jonathan Demme le mérite d'avoir réalisé un très grand film malsain, de ne jamais perdre le fil de son sujet, malgré sa complexité, et d'avoir tourné cela dans une atmosphère et des lumières vert-jaune particulièrement troubles. On ne visionne jamais ce film sans ressentir une forme de malaise, ce qui est le moindre qu'on puisse espérer avec un tel sujet…
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