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Sujet : Pétillant !


De Impétueux, le 19 juillet 2008 à 19:42
Note du film : 4/6

Si l'on excepte les hagiographiques Ceux de chez nous (1915) et Pasteur (1935), ce charmant Bonne chance est le premier film de Sacha Guitry, qui en laissa, d'ailleurs, la réalisation technique à Fernand Rivers ; et je gage que le bonhomme – immortel auteur de Berlingot et Compagnie – a plutôt tiré vers le bas ce marivaudage, quelquefois leste, qui n'est pas cité souvent parmi les œuvres du Maître, et mérite mieux que cette relative désaffection.

D'abord, l'anecdote, farfelue, invraisemblable, funambulesque, est absolument délicieuse et rouée : un artiste peintre déjà mûr et Marie, une jeune blanchisseuse (l'évidente Jacqueline Delubac) se plaisent sous l'œil courroucé de la mère de la belle (Pauline Carton) pour qui le peintre est un va-nu-pieds et à qui elle préfère le terne employé Prosper (Numès fils) qui obtient la main de la jolie fille et fait publier les bans.

Le gros lot de deux millions de la Loterie nationale gagné par Marie, elle en offre la moitié à l'artiste qui accepte à la seule condition qu'ils le dépenseront ensemble dans les treize jours qui leur restent avant le mariage avec Prosper, dans une folle et luxueuse croisière vécue en frère et sœur.

Naturellement les bonnes résolutions ne tiendront pas tout le temps du voyage ; naturellement, tout se terminera très bien avec le mariage des héros, plein de sous gagnés qui compensent ceux qui ont été dilapidés dans un voyage de luxe et de plaisir.

C'est pétillant, joyeusement immoral, formidablement bien joué par les deux acteurs principaux, qui venaient de se marier au tout début de cette année 1935 et qui ont véritablement une allégresse amoureuse qui déteint sur le film ; c'est plein de mots drôles, souvent ambigus où – pour une fois – l'héroïne n'est pas une jolie gourde, mais une femme d'esprit ; il y a quelquefois un peu d'excès, d'outrances, quelques maladresses de réalisation, mais c'est un film de cinéma, avec une caméra maladroite, mais quelquefois virevoltante…

Et ce n'est pas ravissant, ce mot que le Maire du village dont est originaire Marie, disant à son secrétaire qui trouve les amoureux trop fantasques : Ce sont des gens heureux, ce qui donne toujours à ceux qui ne le sont pas l'impression de la folie !.

Ce n'est pas une jolie définition de l'amour, ça ?


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De Winnie l'Ourson, le 4 mai 2011 à 12:01
Note du film : 4/6

A éditer absolument ! un premier Guitry, ça ne se rate pas ! mais ça ne se voit pas non plus, hélas, tous les jours…


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De Frydman Charles, le 25 septembre 2020 à 18:08
Note du film : 5/6

La voix caractéristique de Sacha Guitry résonne dans le film. Une voix qui porte à la tonalite si particulière. A 25 mn 36 s on lit sur un fronton "banque des pays hauts" avec un certain humour. Guitry avait bien des talents , même celui de calculer. Vers 35 mn 40 s il fait une soustraction : un million écrit en lettres moins 225800 en chiffre cela fait 774200 (le premier 0 ressemble à un 5 on lit plutôt 774250 mais Sacha Guitry dit bien 774200 francs et il fait ses 0 avec une barre en haut), une division et une multiplication à la main de nombres imposants alors qu’il est au restaurant avec sa compagne.

64510 francs par jour pendant 365 jours cela fait…En fait la division est fausse, non détaillée contrairement à la multiplication , le résultat de 774200/12=64516.666. De toute évidence Guitry n’a pas pu faire cette division mentalement. La multiplication est juste. Le raisonnement est curieux…774200 francs pour 15 jours ( en fait Guitry dit "15 jours , disons 12 jours et demi") cela fait par jour 64510 francs soit une rente par an de 64510×365=23546150 . Le chiffre 12 fait plutôt penser à 12 mois qu'à 12 jours. Dépenser les 774200 francs pendant un an serait sans doute plus raisonnable. Guitry explique que si on les dépense en 12 jours (et que l’on continue à ce rythme), il faudrait une rente de 23546150 francs par an , et on serait parmi les plus riches du monde !!! (1 franc de l’époque vaut environ .78 euros). Aujourd’hui le premier réflexe serait de sortir sa calculette…Imaginons un virus improbable qui touche toutes les calculettes, tous les ordinateurs…qui serait encore capable de faire des multiplications ou des divisions à la main ? Avant les calculettes les ingénieurs utilisaient les tables de logarithmes pour transformer les multiplications en additions, et les règles à calcul. La précision n’était pas parfaite mais suffisante.


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