Le grand, le novateur Ridley Scott réduit à jouer les touristes anglais en villégiature dans le Luberon ? Voilà bien la seule surprise de ce machin, qui fait vaguement penser à Beauté volée,
la Provence remplaçant la Toscane.
Que dire d'un tel néant… Pas grand-chose. C'est du cinéma plan-plan, bourré de clichés éculés sur la France et les Français, opposant naïvement la froideur et la modernité de la vie moderne (Londres) avec la joie de vivre et l'hédonisme (la France !). Cela fonctionne peut-être pour nos amis anglo-saxons, mais l'autochtone ne peut que sourire. Avec un brin d'agacement. Russell Crowe, bien loin de Gladiator,
tient un rôle qu'on dirait écrit pour Hugh Grant.
Il lui manque l'humour et le sens du timing, et son duo avec Marion Cotillard
ne dégage aucune alchimie. Quant à Didier Bourdon,
en vigneron crasseux, râleur, gras du bide, et bien sûr cocu, il présente une caricature du "frenchie" légèrement vexante.
Une grande année fait partie avec Lame de fond
et Les associés,
de ces films ineptes et pâlichons que Ridley Scott
signe parfois, sans doute pour se reposer de ses grandes oeuvres. On espère que lui et son équipe ont passé de bonnes vacances à Gordes et ses environs…
Dans la lignée de Chocolat, Sous le soleil de Toscane
ou de Captain Corelli's Mandolin.
Il y a quelque chose de vaguement menaçant dans ce refus borné de voir le monde extérieur comme autre chose qu'un joli décor de carton-pâte colorié. Selon Fruttero et Lucentini, la mièvrerie affleurant dans la culture « est toujours annonciatrice de malheurs et de désastres. » Croisons-nous les doigts…
"Croisons-nous les doigts… "
…Et espérons que bien reposé par ses vacances au soleil, Scott nous pondra d'autres Kingdom of Heaven,
plutôt que des "home movies" en CinémaScope.
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