Alors à peine sorti de ses bronsoneries, Winner s'essayait au film d'horreur façon Rosemary's baby.
Mais il n'est pas Polanski,
hélas !
Entre les teutonnes lesbiennes et cannibales (sic !), la pauvre Ava Gardner réduite à jouer les agents immobiliers, et John Carradine
avec des lentilles de contact blanches gardant la porte des enfers, c'est un salmigondis pitoyable, plus vomitif qu'effrayant, et l'intrusion des "démons" à la fin (de vrais handicapés, comme nous en discutions sur un autre fil) est inacceptable. Un point positif ? Quelques débutants comme Jeff Goldblum
ou Tom Berenger,
Beverly D'Angelo, Christopher Walken,
le vieux Wallach
en flic, mais c'est vraiment tout. Voilà un réalisateur dont l'absence prolongée des plateaux de tournage, et ce malgré quelques réussites comme Lawman
ou Le flingueur,
n'a peiné personne.
Le pire, avec ces films d'horreur vraiment impossibles à sauver, c'est souvent leur éclatante distribution. Ça me fait penser au bizarre et pitoyable Visitor… Quelle affiche ! C'est probablement pour ça que je m'étais fait avoir, dans le temps…
A l'époque, Ava Gardner, vieillissante, vivait à Londres et avait besoin d'argent pour rendre visite une fois par an à sa famille en Caroline du Nord.
Déçue par le monde du cinéma, avec le sentiment d'avoir été surtout exploitée par la MGM pour son physique mais rarement considérée comme une véritable actrice, puis déçue par le public qui ne l'avait pas suivie lorsqu'elle avait tenté des films moins commerciaux (L'ange pourpre, ou La ballade de Tam Lin
/The Devil's widow), elle disait crânement : "Maintenant, quand j'ai besoin d'argent, je respire un grand coup, et j'accepte un film."
Et voilà comment on se retrouve au milieu d'un Tremblement de terre ou bien, décontractée avec chapeau et sourire ironique, en agent immobilier dans La sentinelle des maudits
!
Je ne partage pas l'avis des contributeurs précédents.
Je considère La sentinelle des maudits comme une très honorable réussite du cinéma fantastique des années 70. Le film marche sur les traces de Rosemary's baby
et de L'exorciste
mais il parvient à trouver sa propre identité. Misant davantage sur une intrigue bien construite et un climat malsain réussi plutôt que sur des effets spéciaux susceptibles de se démoder rapidement,The sentinel
a bien vieilli, contrairement à bien d'autres films fantastiques de la même époque.
Par ailleurs la photo est réussie ; la mise en scène est l'une des plus soignées de Michael Winner.
Le casting, qui mêle habilement jeunes têtes d'affiche et vétérans est impressionnant.
La musique de Gil Mellé est excellente.
Seule l'utilisation contestable de vrais handicapés pour figurer les damnés dans la dernière scène limite ma note. Michael Winner est décidément un metteur en scène sadien.
Page générée en 0.0040 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter