Ron Howard ne m'a jamais vraiment emballé comme réalisateur et, hormis sa comédie "Parenthood" ses blockbusters (le terne "Apollo 13" en tête) n'ont jamais révélé un talent éclatant. "The missing" ne change pas vraiment la donne, mais il bénéficie cette fois d'un scénario bien construit (inspiré de "La prisionnière du désert" de John Ford et du moins connu "The stalking moon" de Robert Mulligan) et d'un cast en béton.

En fait, outre une bonne utilisation du Scope, la vraie réussite de ce film est d'avoir créé un "méchant" de première classe en la personne de Eric Schweig, sorcier indien vérolé et barbare. Chacune de ses apparitions est terrifiante et liée à une violence insoutenable. Il y a longtemps que Tommy Lee Jones n'a été aussi bien dirigé et tenu. Il évoque le Charles Bronson des grandes années.

Sans avoir le souffle et l'âme du récent "Open range", "The missing" se laisse voir avec un vrai plaisir. Ces deux films prouvent en tout cas qu'il y a un créneau aujourd'hui pour le western et une façon de les faire qui ne doit plus rien au "spaghetti". Ce genre typiquement U.S. aurait-il enfin récupéré ses racines ?

Après Con air, Outrages, Patriot, Collision et quelques autres, voici Les disparues en "extended cut". La nuance est qu'il ne s'agit pas d'un "director's cut", donc d'un choix artistique du réalisateur, mais bien d'un remontage issu du Studio, à des fins commerciales. C'est assez inquiétant en soi, car on réintègre de façon arbitraire des séquences d'abord écartées (et souvent pour de bonnes raisons, comme le prouve le film de De Palma), pour aboutir à une version bancale et la plupart du temps moins puissante que l'originale. J'aimerais bien savoir ce que les réalisateurs ont à dire sur ces tripatouillages… Car franchement, c'est la porte ouverte à tous les abus.

Je n'ai rien à ajouter au point de vue de Jarriq, sinon que Cate Blanchett vaut à elle seule un point de plus pour un total de 5 ! Voilà une actrice qui rend meilleurs les films où elle apparaît : comme Veronica Guerin, de loin mon Schumacher préféré, où elle est encore une fois formidable.