Cher Père Noël,
Tu me diras que c'est un peu tôt pour se lancer dans l'esprit des Fêtes de fin d'année et qu'un mécréant comme moi, qui a déjà qualifié Noël de « fête de la naissance du fils du chef suprême des forces cléricales », ferait mieux de garder ses lettres pour lui. Je comprends. Mais si tu fais une revue attentive de mes messages, tu constateras que si je m'affiche volontiers athée et anticlérical, en revanche je n'ai écrit nulle part que je ne croyais pas au Père Noël !
Alors voilà, je m'y prends à l'avance cette année car j'aimerais vraiment mettre la main sur Joyeux Noël, bonne année, la dernière comédie à l'italienne de Luigi Comencini, avec le regretté Michel Serrault et Virna Lisi.
Inutile de préciser que j'ai été bien sage toute l'année, et que je n'ai rien à me reprocher car c'est toujours la faute des autres.
Merci à l'avance, cher Père Noël, pour ce somptueux cadeau, et je te prie de recevoir l'assurance de mes sentiments distingués.
Signé : Le petit Arca
censuré ! Il me rappellerait presque quelqu'un que je connais mais là, pour le moins, il ne fait pas de fautes d'orthographe ! Mais la lecture d'un message comme le sien, il vaut mieux être assis sur sa chaise et que la ceinture de sécurité soit attachée ! Manque plus qu'Impétueux…
Rassurez-vous, mon petit doigt me dit que l'ami Impétueux ne doit pas être loin (et prêt à sévir !). Mais pour en revenir à ce film, je trouve son invisibilité et sa rareté en France vraiment étranges, surtout quand je pense aux nombre de comédies, disons, approximatives auxquelles le grand Michel Serrault a dû se livrer pour gagner sa croûte et qui, elles, sont disponibles en DVD. Mais bon, au moins ce film est-il sorti, à l'époque. On ne peut en dire autant, par exemple, de Colpire al cuore (1982), un film de Gianni Amelio avec Jean-Louis Trintignant dans le rôle central, ou de plusieurs films italiens où l'on trouve pourtant Philippe Noiret, comme le relativement récent Facciamo paradiso… La frontière des Alpes serait-elle classée zone semi-désertique ?
Allons, ami Arca, ne vous faites pas pire que vous n'êtes et ne jouez pas au croquemitaine bouffeur de curés ! Le rôle était déjà passablement ringard lorsqu'au début du siècle dernier, les loges maçonniques organisaient les banquets de charcuterie du Vendredi Saint !
Comme moi, comme Droudrou (et même comme Frétyl !) vous irez au paradis, où nous pourrons échanger sur les films-passion de nos vies minuscules et bavarder tout à loisir avec nos réalisateurs et acteurs préférés. Et comme je crains que, d'ici mon retour près du Père éternel ni Douce, ni Madame de (ni Mes chers amis, d'ailleurs) ne seront édités, j'aurai le plaisir de les revoir dans les plus belles conditions, assis sur un nuage doré…
Ben mon vieux !…..
En fin de compte, le cognac notable lui fait beaucoup de bien à notre Impêtueux.. Sors de ce corps, gros chamalow !! Rends nous notre guerrier à la kalachnikov et aux citations latines assassines !
Je reconnais qu'à côté du laïcisme de bon aloi à la Clémenceau, qui aboutit à l'excellente loi de 1905, se tramait en effet, du côté de l'anticléricalisme grand teint, des choses vraiment bizarres qui influencèrent (et furent influencées par) l'antisémitisme, et plus encore dans la décennie précédente : autour de 1890, en France, quand un enfant disparaît, il existe des brûlots pour attribuer le crime aux menées ténébreuses voire cannibales des curés (sic).
En revanche, je connaissais pas ce détail des ripailles à la charcuterie le Vendredi saint, et ma foi, je trouve cette idée des Francs-Maçons plutôt bonne ! Ha ! Ha ! Ha ! Vous voyez bien que je suis irrécupérable. Cela dit, votre promesse de paradis est des plus séduisantes. Ah, l'habile prosélyte !
Mais, chère Sépia, où est la contradiction ? Je me suis toujours vu en chevalier porte-glaive prenant beaucoup de plaisir à trucider l'infidèle, mais en n'omettant jamais de l'administrer pour le parfait repos de son âme ! La kalach d'une main, le crucifix de l'autre !
Il y a eu de nouveaux Comencini en DVD sur le marché cet automne, notamment le très attendu Casanova, un adolescent à Venise. Et c'est bien connu, l'appétit vient en mangeant. En mangeant quoi ? Eh bien, en ordre de priorités : 1) La Grande pagaille, 2) Le Grand embouteillage, 3) Eugenio, 4) Un Enfant de Calabre et bien sûr 5) une vraie édition des Aventures de Pinocchio (avec sa VF de grâce), en six épisodes de 52 minutes.
Quant à celui-ci, me direz-vous ? Eh bien, je ne saurais dire, car il est invisible depuis un bail. Ce n'est sans doute pas le plus grand Comencini, mais c'était émouvant, après des années de galère, de voir ce "surgeon tardif" qui fonctionnait bien, avec ses deux vedettes vieillissantes. Et puis Michel Serrault qui n'a pas toujours été bien servi (ou n'a pas toujours bien choisi) avait ici un vrai beau rôle.
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