Encore une œuvre culte pour John Carpenter. En effet, Prince Des Ténèbres fait partie de ses meilleurs films. Réalisation maîtrisée (comme toujours), montée de la tension efficace et final mémorable! Un film que tout amateur de fantastique / horreur se doit de posséder!
Vu à sa sortie, le film ne m'avait pas paru pouvoir faire grand effet, malgré certaines images bien composées et des atmosphères intelligentes. Une nouvelle vision, grâce à un DVD luxueusement édité (que de beau travail pour ce qui est tout de même une série B !) m'a davantage séduit.
Il y a des scènes et des décors réellement angoissants : cette église austère posée n'importe comment dans un faubourg à la laideur banale, ces couloirs sans vie et sans gaieté, pisseux et ternes (un peu comme l'immeuble dans lequel vit la mère de Karras, dans L'Exorciste)Enfin ! C'est l'époque qui veut ça…
Je rejoins totalement Impétueux dans son analyse du film. J'avoue admirer Carpenter pour de nombreuses raisons : son art du découpage, du montage et de la gestion de l'espace ( les 45 premières minutes d'"Assaut" sont à cet égard remarquables), son sens du suspense ( qui imprègne chaque image de "The Thing" avec une efficacité glaçée et glaçante), la façon qu'il a de brosser un personnage, de redéfinir un archétype en quelques plans ( Kurt Russell, alias Snake Plikssen dans " New York 1997") et surtout son intégrité artistique qui le pousse à évoquer les mêmes thématiques (le Mal, l'Autre) pour les explorer en profondeur (même si j'apprécie également d'autres cinéastes plus versatiles).
Le film en question m'a un peu décu quand je l'ai vu : après un crescendo tout en suspense et en tension, le soufflet retombe un peu à cause d'effets horrifiques déjà vus, voire mêmes éventés. Mais, comme le note Impétueux le film est un petit budget et Carpenter est justement le roi de la série B : mise en scène nerveuse, décor immédiatement crédible et surtout efficacité. Bref malgré les réserves évoquées, on sent la patte de Carpenter derrière chaque image. Et le réalisateur de terminer son film sur une image tétanisante, terrifiante d'incertitude pour le héros et surtout le spectateur. J'admire Carpenter car il a l'art de conclure ses films de façon remarquable comme dans "The Thing", "Prince des ténèbres" ou encore "Los Angeles 2013", film se terminant sur une note d'un nihilisme hallucinant, qui nous venge de tous les happy end niais et convenus subis dans maint et maint film hollywoodien…
Personnellement, j'ai toujours regretté que Carpenter n'ait jamais voulu/pu/osé s'entourer de vrais grands comédiens. Cela lui assurait une certaine liberté, bien sûr, mais je suis persuadé que They live
ou Prince des ténèbres
auraient bénéficié d'un casting fort, et qu'il est dommage que l'acteur le plus charismatique avec lequel Carpenter
ait travaillé, soit le sympathique mais limité Kurt Russell.
C'est vrai que la distribution est un peu le point faible de ses films, et que lorsqu'il s'entoure de Sam Neill dans l'"Antre de la folie" ou de James Woods dans "Vampires", le résultat est encore meilleur. Sinon il est vrai que Kurt Russell est plutôt limité habituellement, mais à mon sens Carpenter utilise à merveille sa stature et son visage inexpressif dans "New York 1997" ou sa suite : on a l'impression que l'acteur correspond exactement à ce que recherchait le cinéaste, pour livrer l'archétype de l'anti-héros, râleur, s'acquittant de sa mission parcequ'il y est obligé et pourtant terriblement charismatique.
Intéressant, le cas Kurt Russell. Dans les films de Carpenter,
il "jouait" le charisme, en imitant sciemment (selon ses propres dires) l'image projetée par Eastwood
dans les westerns de Leone.
Russell
a mis de longues années à faire oublier son aspect "all American", mâchoire carré, nourri au pain de maïs, pour aquérir sa propre personnalité, qui commence à percer dans Tombstone,
Soldier
(où il est étonnant) et Dark blue.
Dommage qu'il ne tourne pas avec de grands réalisateurs, ce serait le moment.
Ce serait amusant, de revoir Les voyages de Jamie McPheeters, série qu'il tourna enfant, dans les années 60, et contant les périples d'un convoi en route vers la Californie.
Le prince des ténèbres…
Quelle scène que celle de la première descente au sous-sol de l'église. J'ai rarement eu peur lors d'un visionnage. Ce fût le cas ici.
Le reste du film est amusant et agréable, dans tous les cas.
Carpenter est un peu un ovni du cinéma, non ? Certaines de ses soundtrack sont même de lui… et elles sont quelque peu atypiques :) Je ressens plutôt de la sincérité dans cette manière simple de faire.
La distribution manque de charisme, à l'exception notable de Donald Pleasence .
Les effets sont parfois très kitschs: allez hop le possédé te crache dessus et te voilà possédé à ton tour..
Mais ce qui m'a le plus agacé, c'est que "Jean Charpentier" nous ressert le coup du huis clos façon dix petits nègres.
Voilà un bilan peu flatteur me direz-vous, auquel j'attribue pourtant un bon 5/6.
C'est que justement , malgré les défauts que j'ai recensé, j'ai adhéré à ce film en me disant que le cinéaste est très fort et justifié vraiment son statut de maître du fantastique contemporain. Quel talent pour utiliser l'espace, instiller le suspense, camper un décor… pour mettre en scène tout simplement …
3,6/6. Oeuvre intéressante, assez réussie, mais sans doute très en-deçà de ce que Carpenter a le mieux réussi (Starman et Christine)
et un demi-ton ou un ton en-dessous de classiques du fantastique réalisés par le cinéaste tels que New-York 97,
Assault,
The thing,
Halloween
et Fog.
La thématique déployée pour Le prince des ténèbres
est un brin confuse, et les développements du récit se focalisent un peu trop sur des corps à corps un peu répétitifs liés à la propagation du virus. Le propos de l'auteur se veut iconoclaste, dénonçant la corruption du système.
Les dix premières minutes, parfaitement mises en scène et en musique, avec un montage parfait des images et de la présentation des contributeurs de l'oeuvre, sont superbes et témoignent du grand talent de John Carpenter. Maîtrise du temps et de l'espace, effectivement, mais également des ambiances urbaines, par l'emplois d'angles de prises de vue très variés pour présenter les personnages dans leur environnement verdoyant de petite cité (comme dans Halloween). Le talentueux Donald Pleasence
semble habité…par son personnage de prêtre inquiet et horrifié.
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