…je vote pour voir ce vieux peplum commencé par Jacques Tourneur et terminé par Mario Bava ! La sous-section peplum de ma collection Splendeurs de Cinecittà est un brin dégarnie, et comme Theodora, impératrice de Byzance se fait toujours attendre…

Mais Steve Reeves ? m'objectera-t-on. Bah, vu le sujet l'important c'est qu'il sache courir. Et puis il y a la charmante Mylène Demongeot et les seconds rôles Daniela Rocca (la femme de Mastroianni dans Divorce à l'italienne) et le valeureux Ivo Garrani.

Évidemment, au générique on trouve Ennio de Concini, l'homme qui scénarise plus vite que son ombre !

Dans mon souvenir, il s'agit d'un "peplum" honnête, l'un des rares à vrai dire, à évoquer la Grèce classique de la République athénienne. Un film sans prétention aux belles images, qui se laisse regarder avec plaisir.

Et pour ceux à qui la plastique de Steeve Reeves ne suffit pas, il y a Mylène Demongeot en tunique légère, attachée à la proue d'une galère perse !

Ce dimanche 15 juillet à 20 h 40 sur Arté, si vous souhaitez en juger…

Évidemment, on s'attend à ce que ce soit un petit peu moins bon que Spartacus… mais meilleur que Troy !

Amusant : nous nous trouvons représenter (je dirai…) trois générations. Le coefficient d'approche et de sympathie par rapport au film est le même quand, entre-temps, beaucoup de choses ont changé ! J'avoue que j'aimais beaucoup aller voir les films avec Steve Reeves !

Et oui, moi aussi j'aime bien les films avec Steve Reeves. Les mauvaises langues racontent qu'il n'était pas très malin et que son physique était son principal atout… mais sur l'écran, il remplit honnêtement son contrat, et notamment, parmi tous les acteurs ayant interprêté Hercule, c'est sans doute lui le plus crédible.

Et j'avoue une préférence pour le baroque Hercule et la reine de Lydie… où il tombe sous la coupe de la sculpturale (et dans le rôle combien perverse) Sylvia Lopez !

Et puisque nous parlions récemment du Labyrinthe de Pan, il faut préciser que ce peplum de Jacques Tourneur se voulant plus une évocation historique que mythologique, on n'y voit pas le dieu Pan sautiller sur ses jambes de bouc aux côtés du coureur de Marathon pour l'encourager, ainsi que la légende le raconte…

Mais que les amateurs du faunesque cornu se réjouissent, car Pan sera l'un des héros du prochain film de Jean-Jacques Annaud, Le roi Minor, qui se passe sur une île grecque dans l'Antiquité… En automne sur nos écrans.

Pour répondre à Laurent, et je pense que nos amis seront d'accord, il est toute une série de peplum de cette période qui est plutôt sympa, que l'on considérait quelque peu mineurs et qui, avec le temps, non seulement ravivent notre nostalgie mais prouvent aussi qu'ils avaient tout à la fois été bien conçus et très bien réalisés même si les moyens n'étaient pas énormes… Il faut avouer que l'arrivée du cinémascope et de la vistavision semblaient donner des ailes aux producteurs et aux metteurs-en-scène… et, dans le même temps, apparaissaient sur les écrans un tas de jolies filles en tenue légère qui avaient de quoi exciter notre libido naissante. Je me poserais même assez la question de connaître nos réelles motivations à cette même époque d'autant que les salles n'étaient pas toutes conçues avec les sièges en quinquonce et que le voisin de la rangée de devant étaient, bien souvent, un peu grand pour admirer ce qui se passait sur le bas de l'écran…

« Parmi tous les acteurs ayant interprêté Hercule, c'est sans doute lui le plus crédible. » Il est correct, mais j'ai plutôt un faible pour le sympathique Reg Park qui a un côté "force de la nature" somme toute assez convaincant dans Hercule à la conquête de l'Atlantide.

Jacques Tourneur a abordé avec talent pour ne pas dire plus tous les genres. Ce peplum a bien des vertus même s'il n'est pas son meilleur film. Mario Bava y a apporté sa contribution, comme l'a fait de façon éclatente Jacques Tourneur dans le Marquis de Saint Evremont (Tales of two cities, 1935, la séquence de la prise de la Bastille) de Jack Conway. Un beau DVD zone 2 serait bien. Celui édité en zone 1 aux Etats Unis n'a pas de sous titres.