1957 ! J'avais juste 13 ans ! Mes premiers émois à la vue de Bernadette… (Lafont : je précise) et Gérard Blain. J'étais miston moi-même…
J'ai été obligé de préciser parce que j'imagine mal tournés certains membres du forum… Je laisse perdurer l'ambiguité. Ca m'amuse de terminer 2006 sur une facétie.
Un court-métrage de Truffaut à ses débuts, dont l'aspect campagnard traduit bien la passion que le réalisateur vouait pour Jean Renoir,
et qui préfigure Les 400 coups, son premier succès, puisqu'il met en scène de jeunes adolescents. Ceux-ci traquent deux fiancés (Gérard Blain
et Bernadette Lafont)
, leur passion, leurs baisers, comme pour caresser le rêve de l'amour qu'ils ne connaissent que de loin. Un film qui contrecarre par ailleurs Chiens perdus sans colliers (1955) de Jean Delannoy,
qui représentait l'adolescence plus négativement (dans un centre de redressement), ce qui mettait en rage le critique des Cahiers du Cinéma qu'était François Truffaut. Opposition de points de vue, réaction face une société jugée trop ringarde, techniques nouvelles : ces Mistons sont évidemment l'un des points de départ de la Nouvelle Vague que connaîtra le cinéma français à la fin des années cinquante. Avec du bon et du moins bon.
Je ne suis pas certain que votre comparaison soit tout à fait pertinente, David-Hainaut, même s'il est exact que Truffaut a abondamment daubé sur la fausse image de l'enfance délinquante que représentait Jean Delannoy
: c'est qu'il ne me paraît pas du tout que Les mistons
soient des voyous : ce sont des galopins insouciants, pas très bien élevés, je le concède, mais pas du tout voleurs (ou, s'ils l'étaient, on les appellerait des chapardeurs, voleurs de pommes) ; espiègles, farceurs, évidemment fascinés par tout ce qui touche au sexe et à la nudité, mais ne concevant pas le moins du monde qu'il puisse exister ce qu'aujourd'hui on appelle des tournantes.
Pour revenir aux Mistons, c'est un moyen métrage délicieux, illuminé par la terriblement vivante Bernadette Lafont
et la qualité du regard porté sur Nîmes en été, dont on sent presque (pourquoi, presque ?) la chaleur, la poussière et le bruit des fontaines…
Oui, je saisis bien votre propos, ce n'est pas tout à fait le même contexte.
Et je déplore pleinement avec vous ces choses qui ont changé en moins d'un demi-siècle.
Mais vous n'êtes certainement pas sans savoir que Truffaut s'opposait totalement
à la vision des choses de Delannoy, dont il avait particulièrement attaqué le film cité.
Dans Les mistons, si vous vous en souvenez bien, on voit même les jeunôts déchirer symboliquement l'affiche de Chiens perdus sans collier.
C'est en ce sens que je voulais comparer les deux films, ce que son comparse Robert Lachenay a d'ailleurs indiqué dans une interview, en 2000.
En tout cas, la manière de filmer de cette fiction, qui dure 19 minutes et est bien
mentionné court-métrage sur le Dvd Mk2, m'a un peu agacé, et je lui préfère bien
mieux les Tricheurs par exemple. Mais on rentre là dans un énième débat concernant la NV, que
je préfère ne pas trop critiquer, car il faut probablement avoir connu l'époque
pour en parler décemment…
Je n'aime pas beaucoup, pour ma part, Les tricheurs ; mais Les mistons
dont la brieveté me semblait moindre (c'est donc, vous avez raison, un court métrage) sont, pour moi, un film très frais, où la sortie de l'enfance est bien venue…
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