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Forum : Tous les matins du monde

Sujet : Austérité


De livi, le 17 novembre 2006 à 11:41
Note du film : 6/6

Un film austère, très austère… à l'image de Monsieur de Sainte Colombe, aussi froid que rigoureux, le Bach de la viole de gambe. Et voilà que tout à coup, du fond de cet univers froid et dépouillé se laisse entendre l'âme même de la musique, aussi authentique que la douleur humaine la plus poignante. Alors tout se tait à l'écoute de ce "tombeau des regrets" joué en duo par le maître et l'élève. Tout s'éteint comme un cierge sur lequel on souffle, et la musique s'élève. Non, elle n'est pas cet assemblage de sons joués pour distraire la cour. Elle ne se prostitue pas. L'élève le comprendra enfin, dans cette ultime leçon, et leçon ultime, léguée par le maître…


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De droudrou, le 17 novembre 2006 à 13:55
Note du film : 3/6

Seriez-vous parente avec le producteur du film ?

Je garde un souvenir très mitigé de ce film que j'ai trouvé très inégal. Les 2 questions que je me pose : as-t'on voulu en faire de trop ou n'en a-t'on fait assez ? Il est des documents du film qui sont intéressants comme la façon de marquer la mesure. L'image est certes très belle mais je crois qu'il manque à ce film un souffle réel, un souffle de la passion. On est loin d'un coup de folie comme Amadeus. Dire qu'aujourd'hui ce film a permis à Marin Marais de connaître un souffle nouveau vis-à-vis des amateurs, je me pose la question. Ce que j'ai trouvé de très gros c'est le fait d'utiliser les 2 Depardieu ?…


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De paul_mtl, le 17 novembre 2006 à 15:41
Note du film : 2/6

Je vais sans doute me faire incendier par livi mais ce drame avec son propos (pseudo-philosophique de la création artistique et de la souffrance comme vertu) m'a assez agacé.

Vive Wolfgang Amadeus Mozart !

Dans le passé, le réalisateur Alain Corneau n'a pas réalisé de film qui m'ont séduit à part Le cousin, la comedie Le Prince du Pacifique et le début (30min) de Stupeur et tremblements qui est l'adaptation d'une nouvelle d'Amélie Nothomb.

De ce film, j'avais lu un commentaire tres élogieux d'un musicien professionel qui m'avait poussé à le voir. Mauvaise idée.

Dés le départ, le jeu gauche et emprunté de Guillaume Depardieu m'a déçu.

Ensuite la dureté excessive du personnage interpreté par JP.Marielle a fini par m'agacer completement.

Ce film plaira sans doute à un un musicien ou un audiophile malgré le reste du discours tres austere et à la limite du ridicule.


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De Impétueux, le 17 novembre 2006 à 17:45
Note du film : 3/6

Ah ? De Corneau il y a tout de même de bien Police python 357, de très convenable Le choix des armes et de superbe, le déjanté Série noire.

j'adhère moyennement à Tous les matins du monde parce que je suis assez peu mélomane, et que je trouve le récit un peu ennuyeux. Mais est-ce du fait de Corneau ou de Pascal Quignard ?


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De droudrou, le 17 novembre 2006 à 18:23
Note du film : 3/6

Mon cher Impétueux : Vous dites : "De Corneau il y a tout de même de bien "Police python 357", de très convenable "Le choix des armes" et de superbe, le déjanté "Série noire"." – oui mais tout cela n'est pas sur la même note… enfin les mêmes notes et registres que "Tous les matins du monde"… Mais je me rallie à votre notation car, tous comptes faits, ce n'est pas terrible, terrible !


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De paul_mtl, le 17 novembre 2006 à 19:06
Note du film : 2/6

Mais est-ce du fait de Corneau ou de Pascal Quignard ?

Vraisemblablement des deux comme les deux côtés d'une même piece de monnaie:

  • pile, le scenariste responsable de l'histoire et des dialogues,

et

  • face, le réalisateur responsable de la direction des acteurs, la mise en image, le tempo des séquences et sans oublier le choix des acteurs et du scenariste.

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De Impétueux, le 17 novembre 2006 à 19:24
Note du film : 3/6

Je répondais simplement à Paul mtl qui ne citait de Corneau que Le cousin et Le Prince du Pacifique ; il y a eu d'autres films auparavant !


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De livi, le 18 novembre 2006 à 00:36
Note du film : 6/6

En fait ce film comme tu le sais déjà a été tiré d'un livre, mais ce que tu ne sais peut être pas c'est que le livre a été écrit non seulement par pascal quignard mais aussi par le producteur et le réalisateut.

En fait ce livre est en quelque sorte le pre scénario du film. Je comprends que ce film puisse paraitre austère et qu'il ne plaise pas a tout le monde, le producteur d'ailleurs en le faisant a pris un gros risque car un film sur la viole de gambe c'est un sacre pari mais paul_mtl pourrais-tu me dire plus exactement ce que tu n'as pas aimé sur ce film afin que je vois si je dois t'incendier ou pas!!! ,)


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De droudrou, le 18 novembre 2006 à 07:10
Note du film : 3/6

Je ne conteste nullement le succès du film – quand j'avais vu la présentation et étant mélomane, cette intention de redonner un élan à la viole de gambe était très louable – le tout était de voir le contexte dans lequel ceci allait être fait – en fait, à la sortie du film, la notion en apparaissait quelque peu confuse – "Amadeus" c'était l'oeuvre de Mozart et Mozart lui-même – Là, le personnage de Marin Meslée, trop peu connu hors les mélomanes, n'apparaissait pas forcément comme le vecteur qui allait porter l'intention initiée par Jordi Savall – En plus, remarque que j'ai faite, le recours aux deux Depardieu n'a certainement pas été un choix judicieux – Il y a déjà trop de distanciation entre le père et le fils et le film fait une élipse par trop évidente de deux temps de vie où, le retour à Depardieu père ramène à tout un chacun une vision non du personnage mais de l'acteur – Sans vouloir aucunement te froisser, je maintiendrai ma note à propos de ce film, bien fait, aux intentions louables mais qui a manqué quelque peu d'un vent de folie et n'a pas tenu ce que moi, mélomane, j'en attendais : ma collection de disques ne s'en est pas enrichie ! – Trop d'objectifs autour d'un film bien fait mais trop d'objectifs nuisent même si les récompenses techniques ont été là – Amicalement. Pierre.


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De PM Jarriq, le 18 novembre 2006 à 17:24

"Tu nous fais honneur" ? Je ne vois pas bien en quoi… Que le jeune livi vienne défendre les oeuvres de son papa, c'est très bien, mais il ne faut quand même pas exagérer.


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De paul_mtl, le 18 novembre 2006 à 17:46
Note du film : 2/6

Ca ne m'étonne pas PM Jarrig que tu n'ai pas bien saisi, j'ai légèrement codé mon message ;)

mais differement des initiales qu'utilisé le général Philippe Rondot dans ses notes dans l'affaire Clearstream #3 politique.

Affaire qui bien sûr n'a rien à voir ici.

T'es encore plus mélangé ?

:D

C'est tjs tres interessant de parler avec des gens qui ont assisté au tournage des films et/ou qui connaissent intimement les acteurs, le réalisateur, le producteur.

Le fait de vivre dans cet environement doit changer leur vision/comprehension du travail accompli.

Mais on s'écarte du sujet du film.


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De PM Jarriq, le 18 novembre 2006 à 19:43

Mélangé un un faible mot… Je jette l'éponge.


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De livi, le 23 novembre 2006 à 17:59
Note du film : 6/6

merci beaucoup de me comparer a mon illustre grand oncle que je n'ai malheureusement pas connu cela me va droit au ceur et me flatte beaucoup. merci encore,


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De Taranos, le 6 juin 2014 à 00:45
Note du film : 5/6

Je ne peux pas dire que je reverrai souvent ce film, mais j'ai passé un très bon moment.

Les images sont très belles, la musique rare et émouvante (je vais courir chercher les CD tant des musiciens que du film). Le film est lent comme tout est lent à la campagne, et puis j'aime bien quand on me montre les temps passés dans ce qu'ils devaient avoir de dur et d'ennuyeux, de monotone et de grisâtre. Et je ne vois pas pourquoi il y aurait besoin d'un grain de folie pour parler d'un nobliaud campagnard, présenté de plus comme janséniste, déprimé par la mort de sa femme et devenu sérieusement misanthrope après ce décès. Avec un tel environnement pas étonnant qu'au moins une des filles soit aussi coincée – dommage qu'on n'ait pas approfondi sur l'autre. Il y avait un vent de folie dans Amadeus, mais Mozart avait parait-il aussi un grain de folie.

Bref je n'ai mis que 5 parce que effectivement le personnage de Sainte-Colombe est sérieusement agaçant, bon, des gens comme ça ça existe, et Marin jeune manque un peu de feu, autant avec la musique qu'avec les jeunes filles. Il faut croire que la viole de gambe est vraiment un instrument qui pousse à la mélancolie.

Ceci dit, je dis aussi: 1.500.000 entrées c'est incroyable!


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De Impétueux, le 1er mai 2019 à 12:22
Note du film : 3/6

Eh oui, ce qui est, de fait, tout à fait extraordinaire, c'est que ce film pesant, ennuyeux, rigoriste – aussi janséniste que l'est Sainte-Colombe (Jean-Pierre Marielle) – ait réuni autant de spectateurs, ait été un succès public. Je gage qu'il s'est agi là d'un de ces phénomènes de culpabilité culturelle qui fait que des gens se sentent obligés, en rapport avec ce qu'ils estiment être leur statut social, d'adhérer à certaines obligations quasiment mondaines. C'est un phénomène très connu pour les grandes expositions qu'il faut avoir vu (du type Toutankhamon), mais aussi, de temps à autre pour les essais (Le hasard et la nécessité du Prix Nobel Jacques Monod en 1970) ou même pour les romans (Le nom de la rose d'Umberto Eco en 1980, voire Les bienveillantes de Jonathan Litell en 2006). Visiteurs des expositions, acheteurs des livres sont dans le pur conformisme normatif.

J'imagine que la plupart des spectateurs de Tous les matins du monde sont sortis des salles de cinéma la mine grave et le front soucieux et néanmoins illuminé ; et dans les premiers échanges sur le trottoir, après le spectacle, beaucoup ont dû émettre quelques monosyllabes pénétrés d'importance ou des expressions minimalistes du type :C'est très beau et C'est très fort. Et puis Jean-Pierre Marielle, Gérard Depardieu, la gracile Anne Brochet

Je me moque un peu, alors que le film vaut mieux que mes faciles sarcasmes. Alain Corneau, à l'aide de Nicolas Poussin et de Lubin Baugin (Michel Bouquet) (les natures mortes aux gaufrettes) et évidemment aussi de son directeur de la photographie, le très grand Yves Angelo, a brossé d'admirables tableaux, avec des lumières terreuses, crépusculaires à la Le Nain. Pour qui aime la peinture austère, retenue, mesurée, les atmosphères confinées éclairées à la chandelle, pour qui aime les habitations rugueuses, grises, confinées, Tous les matins du monde offre une belle leçon de choses, d'autant que le film peut aussi savamment manier le contraste avec le faste des palais (la Galerie dorée de la Banque de France, en fait) où Marin Marais (Gérard Depardieu) scande avec force la Marche pour la cérémonie des Turcs de Jean-Baptiste Lulli.

Comme je ne suis guère mélomane et que la musique de chambre m'est encore plus rebutante que la musique symphonique (je pourrais dire en plus que la sonorité grave, mortifère, sinistre, de la viole de gambe me déplaît souverainement), je ne me prononcerai pas sur la qualité des émotions sonores ressenties par ceux qui apprécient ces sons.Tous les goûts sont dans la nature, y compris le mien qui, en l'espèce n'est pas très bon, j'en conviens volontiers.

Alors, le récit ? Oui, bien sûr et il faut alors convenir que, débarrassé des oripeaux picturaux et musicaux (oripeaux n'est pas péjoratif pour moi, en l'espèce), il est plutôt mince et que les tentatives du jeune Marin Marais (Guillaume Depardieu) pour se faire admettre au rang des élèves de Jean de Sainte-Colombe sont un peu nigaudes. Sainte-Colombe, ravagé par la mort de sa femme (Caroline Silhol), dont les apparitions fantasmées ne sont vraiment pas le meilleur du film est magnifiquement interprété par Jean-Pierre Marielle (qui a dit que son jeu était limité et monocorde ?), mais son personnage demeure tellement extérieur, tellement irréel qu'on conserve l'impression que Pascal Quignard a écrit une sorte de simple exercice de style, mettant une réelle virtuosité narrative et picturale au service d'un récit étique.


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