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Forum : La Mariée était en noir

Sujet : Lorsque Truffaut rencontre Hitchcock


De nonoff, le 8 août 2003 à 14:11
Note du film : 6/6

Un suspense angoissant et une Jeanne Moreau ensorceleuse et glacée. Un film inoubliable.


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De starlight, le 5 octobre 2006 à 16:31
Note du film : 6/6

Le DVD Zone II avec remixage des images et de la bande-son en stéréo serait le bienvenu !…

Tout concourt à faire de ce film "notre" référence "hitchcockienne" avec un panel d'acteurs français tous prestigieux face à la Grande Dame…

Le suspens est présent jusqu'à la dernière minute et la musique signée B. Herrmann (le compositeur favori d'A. Hitchcock)souligne avec un leitmotiv déroutant le drame omniprésent…

Ce film n'a pas quitté toutes les mémoires, puisque la TV l'a diffusé à plusieurs reprises il y a quelques années…


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De Arthur Fauvert, le 6 octobre 2006 à 15:10
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Oui, je souscris, une réédition de La Mariée était en noir s'impose. D'accord avec vous sur le côté Hitchcockien de ce film. Les acteurs sont ici excellents : Jeanne Moreau, Charles Denner, Michel Bouquet, Jean-Claude Brialy, sont au meilleur de leur forme. Le scènario de François Truffaut est un de ses meilleurs.


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De Impétueux, le 1er janvier 2008 à 23:40
Note du film : 3/6

Truffaut rencontre Hitchcock, écrivez-vous ? Peut-être… mais je pense davantage encore au curieux film de Jean-Louis Trintignant, qui s'appelle Une journée bien remplie, avec un Jacques Dufilho exceptionnel, qui me semble bien plus original que cette Mariée était en noir, finalement assez convenue, assez prévisible, qui ne brille que par l'accumulation d\'excellents acteurs, notamment Lonsdale, Bouquet et Denner.

C'est un assez brillant exercice de style, mais je gagerais volontiers que si son réalisateur ne s\'appelait pas François Truffaut, si la grande dame du cinéma français (parfaite au demeurant), Jeanne Moreau n'en était pas la star, on n'en parlerait plus, ou plus guère…

Certes, c'est bien mené, bien filmé, ça ne lasse pas, mais on voit tout de même beaucoup de ficelles et la virtuosité ne pallie pas le manque de chair, de substance, des personnages. C\'est même, à y réfléchir, complètement artificiel et vain, mais la vanité même de l'exercice le rend admissible, grâce à l'élégance superficielle de la démonstration.

En d'autres termes, ça s'envole aussitôt vu ; mais ça n'ennuie pas. C'est déjà ça !


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De Arca1943, le 2 janvier 2008 à 00:25
Note du film : 4/6

Plutôt artificiel, en effet, comme le sont habituellement les exercices de style. Mais comme vous le soulignez, on ne s\'y ennuie pas, et en plus il n\'y a pas Jean-Pierre Léaud, ce qui est une grande qualité. Pour moi, la vraie rencontre Truffaut / Hitchcock reste cependant le très divertissant Vivement dimanche.


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De vistavision, le 5 janvier 2008 à 19:17
Note du film : 5/6

"Beaucoup de ficelles" ?… Là n'est pas le reproche que l'on peut faire à ce film !

Certes (et c'est là l'intérêt), nous connaissons dès les premières minutes la stratégie de la "Mariée". Sa vengeance touche les co-auteurs ou témoins du meurtre par accident de son fiancé. Il suffit de décompter les victimes jusqu'au dernier assassinat (plutôt rocambolesque) !

Hitchcock n'aurait pas fait mieux au point de vue scénario (basé sur le roman de William Irish). Seules les prises de vue auraient été plus travaillées et moins "banales".

Il n'en reste pas moins vrai que la "froideur" de Jeanne Moreau cadre bien avec son personnage de femme en survie.


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De pamina, le 14 avril 2008 à 15:08
Note du film : 4/6

Cet excellent film qui vaut bien certains "Hitchcock", ne serait-ce que par le scénario qui en est la base et la musique de Bernard Herrmann, est dans les bacs de nos disquaires favoris, lisible en Zone II.

Regrettons simplement que la bande-son n'ait pas fait l'objet d'une remasterisation, alors que c'est souvent le cas lors d'une édition !

Précisons pour les amateurs de la musique de Bernard Herrmann, que John Morgan, co-fondateur de "tribute film classics" a annoncé l'enregistrement de la partition complète propre à ce film. Ceci est d'autant plus intéressant, quand on sait que Truffaut a été loin de retenir les 45 minutes de la composition originelle de Bernard Herrmann !


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De Telarkos, le 25 mai 2008 à 21:40

Je ne comprends pas comment on peut comparer Truffaut et Hitchcock à travers le film la Mariée était en noir. Je viens de revoir ce film : mal joué, pas de rythme, histoire et personnages peu crédibles (la mariée retrouve les criminels, mais pas la police qui d'ailleurs ne semble pas l'inquiéter alors qu'elle laisse partout ses empreintes et est vue sur les lieux de ses crimes par des dizaines de témoins, etc.). Le fait de savoir le mobile et l'issue n'est pas gênant en soi, car cela peut être intéressant de découvrir comment un criminel va s'y prendre, le problème c'est qu'ici, il n'y a aucune surprise. On sait comment la "mariée" va tuer sa victime 15 minutes avant, d'où une impression de longueur tout au long du film. Franchement, cela n'arrive pas à la cheville de l'Inconnu du Nord Express ou de la Corde. La réputation de Truffaut est d'ailleurs très surfaite. Ses films sont au mieux légers, sans beaucoup de consistance, au pire ennuyeux. C'est du cinéma qui vieillira très vite, s'il n'a pas déjà vieilli.


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De Lagardère, le 26 mai 2008 à 00:19
Note du film : 4/6

Si ! Sans conteste , un relent Hitchcokien (correct ? ) plane sur ce film. Mal joué ?? Je crois que , a part peut être pour L'homme qui aimait les femmes , Charles Denner ne fut jamais aussi bon ! Il est vrai que l'on a connu l'héroine Jeanne Moreau mieux inspirée , oui. Mais dans son ensemble ce film est un festival de talents au top ! La description du crime par les comédiens muets , mais description narrée par le trés grand Mickael Lonsdale est une symphonie de justesse et de suspens !

Ce qui me gêne un peu dans cette oeuvre majeure de françois Truffaut , c'est que l'on pourrait croire Michel Bouquet tout droit sorti de La femme infidèle de Claude Chabrol.Lequel aurait trés bien pu faire ce film . Parce que si Hitchcok transpire dans ce film , Claude Chabrol y ruisselle ! Et l'ombre de trois ombres , trois géants ne peuvent pas faire un mauvais film..Même si le scénario est , oui , trés convenu . Mais "aussitôt vu , aussitôt oublié" , pas d'accord !


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De kfigaro, le 15 janvier 2009 à 11:08
Note du film : 6/6

A noter que la magnifique musique de film de Bernard Herrmann a enfin été éditée sur CD (partiellement et couplée avec le mineur "Twisted Nerve") dans sa version originale par le label Kritzerland :

CD The bride wore black

hélas le CD est déjà épuisé (à 1200 exemplaires seulement, il fallait s'y attendre) mais il doit encore se trouver sur amazon.com (pour ne citer que celui là) :

http://www.amazon.com/Twisted-Nerve-Bride-Wore-Black/dp/B001PBTAYK/


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De scrogneugneu, le 15 janvier 2009 à 11:30
Note du film : 6/6

Vous n'avez pas à regretter cette version de "Kritzerland" qui n'est qu'un repiquage d'un 45 tours de l'époque… d'ailleurs la bande-son complète du film est loin d'être présente dans ce CD déjà épuisé !

Je vous conseille (pour vous consoler) de vous tourner vers le CD (compilation des musiques de B. Herrmann) avec Elmer Bernstein qui dirige le "Royal Philharmonic Orchestra"… Cela dure 11 minutes pour le film en question, mais cela vaut le coup… Il n'y a plus qu'à attendre un enregistrement de William Stromberg qui affectionne la musique d'Herrmann (Cf/Mysterious Island et Fahrenheit 451)… j'ai entendu dire que c'était en projet !

Cela dit… allez sur le site de "Screen Archives Entertainment"… Ils ont encore en stock le CD "Kritzerland"… c'est une adresse sérieuse made in USA et je commande relativement souvent chez eux….


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De cinephile54, le 15 janvier 2009 à 13:09

Ce film est trés beau , c'est lhistoire d'une femme dont le mari a été assassiné et qui veut le venger . C'est vai qu'on dirait un Htchcock mais en plus triste , jeanne moreau est ici excellente comme tous les ayutres acteurs . Méme Michel Bouquet est bien , pourtant d'abitude je l'aime pas trops , il est souvent chiant (pardon) mais là il s'en sort pas mal . Mais j'aurai préfére le film si sa avait fini moins tristement , c'est vrai , finalement c'est assez triste comlme ça se finit . Par contre j'ai pas trop aimé la musique , je préfére les musiques de serge gainsbourg dont je suis fan , d'ailleurs je suis scandalisé qu'on fasse un film sur lui maintenant , personne ne peux mieux chanter dieu est un fumeur de gitane que j'ai écouté aux moins cent fois .


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De kfigaro, le 15 janvier 2009 à 14:13
Note du film : 6/6

Apparemment, on trouve effectivement encore la bande originale chez Screen archives :

CD The bride wore black

mais il faut se dépêcher !

En tout cas, je m'insurge par rapport au dénigrement de cette édition unique parue chez Kritzerland. Certes c'est court car elle reflète seulement le contenu du EP d'époque (maxi 45T 4 titres), mais elle a un double mérite : celui de nous présenter pour la toute première fois la musique dirigée par André Girard et qu'on peut admirer dans le film et celui d'avoir un son absolument excellent. Qui plus est, elle présente aussi quelques mesures totalement inédites et qu'on ne retrouve pas sur la suite symphonique dirigée par Elmer Bernstein (qui est également admirable…).

Il reste l'espoir que Tribute Film Classics le ré-enregistre intégralement et avec un son bien meilleur mais, tout comme l'excellent ré-enregistrement de "Mysterious island", rien ne remplacera totalement l'enregistrement d'origine (malgré tous ses défauts).


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De scrogneugneu, le 15 janvier 2009 à 17:19
Note du film : 6/6

On ne pourra jamais être d'accord sur ce type d'approche qui consiste à dire il vaut mieux avoir la bande originale plutôt qu'une nouvelle orchestration… Il est souvent difficile d'être satisfait en écoutant sur nos matériels Hi-Fi hautement sophistiqués les BO qui sont antérieures aux années 70 (sauf exceptions)… Par contre les enregistrements nouveaux à partir de la partition originelle, avec un travail sérieux sur les intentions de l'Auteur, ne sont pas à négliger !

Personnellement j'ai toute la discographie de B. Herrmann… Je peux vous dire qu'un type comme Stromberg avec ses travaux de recherche, fait du bon boulot !… Et c'est là que la musique descriptive de B. Herrmann prend toute sa dimension… Nous ne sommes pas dans des "arrangements musicaux", mais bien dans une transcription "note" par "note"…


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De kfigaro, le 15 janvier 2009 à 19:07
Note du film : 6/6

Ah, mais il y a maldonne, moi aussi j'adore le travail de Stromberg. Je trouve d'ailleurs que sa version de "Fahrenheit 451" est de loin la meilleure que j'ai jamais entendu (de plus elle est bien supérieure à l'ignoble bootleg contenant la vraie BO entendue dans le film et que je possède aussi).

Seulement le CD de Kritzerland est le seul (je dis bien le seul, puisque toutes les autres versions sur les CDs consacrés aux films de Truffaut sont des réenregistrements) à comporter la musique entendue dans le film or lorsqu'on adore le film en question (c'est mon cas), il me parait légitime de posséder aussi la bande originale (avec ses sonorités, son tempo et ses parti-pris de direction).

Entendons-nous bien : je défends les deux types de versions (donc à la fois Kritzerland, Bernstein et la future intégrale de Stromberg) ce qui signifie que j'apprécie à la fois le CD avec la bande originale (si celle-ci est officielle et si l'enregistrement est de qualité) et les réenregistrements qui, comme dans le cas de la musique classique, fournissent un son souvent meilleur et une approche musicale parfois supérieure à l'original (pour des tas de raisons, notamment liées au manque de temps à l'époque de l'enregistrement de la BO).

Autres exemples de réenregistrements que je trouve plutôt réussis : tous ceux de Charles Gerhardt (notamment la saga "Starwars"), "Jaws" par Joel McNeely et "Alien" par Cliff Eidelman ( cette musique n'était pas facile à rejouer loin de là)

Comme vous pouvez le constater, je suis loin d'être un puriste uniquement rivé à la sacro-sainte BO d'origine !


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De droudrou, le 15 janvier 2009 à 23:20
Note du film : 5/6

A part le fait que Cinephile54 doit aller voir son oto-rhino-laryngologiste d'urgence, au bout de 100 fois les Havane se seraient transformés en Gitanes… je pense qu'une musique originale de film frappe toujours la mémoire et que, bien évidemment, toutes les orchestrations ne font que mieux ressortir les différences. Mais il en va de même aussi des oeuvres qui ne sont pas réservées au cinéma. La première fois que l'on entend une oeuvre musicale, elle est notre référence quand rien ne prouve qu'elle continuera d'être considérée comme une référence absolue car, ensuite, sachant que telle interprétation apparaît supérieure, on recherchera en quoi elle est supérieure. Dire qu'il est possible d'étalonner une oeuvre musicale, plus que pour un film, bien évidemment, c'est très subjectif. La question serait de connaître le niveau de la formation musicale de Kfigaro et de Scrogneugneu…


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De droudrou, le 16 janvier 2009 à 08:06
Note du film : 5/6

Je reviens au cadre de mon intervention :

mon excellent ami Starlight m'a fait parvenir deux enregistrements de "My fair Lady". Il se trouve que le premier concerne la version "on the stage" de la pièce avec Julie Andrews dans le rôle titre et Rex Harrison. Or, j'avais sur disque vynil la version dite "on the stage" et il se trouve que déjà quelques années séparent ces deux mêmes versions qui apparaissent différentes à l'écoute pour ne pas dire très différentes.

Le second enregistrement est interprêté par Dame Kiri Te Kanawa et Jeremy Irons : il va de soi que Dame Kiri Te Kanawa est très loin de posséder "la vulgarité d'Eliza Doolittle" quant à Jeremy Irons, s'il manque de profondeur dans le rôle du professeur Higgins, pour le moins il manque aussi du mordant qui était propre à Rex Harrison.


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De starlight, le 16 janvier 2009 à 08:43
Note du film : 6/6

Toutes choses étant égales par ailleurs… et "Lycée de Versailles"… c'est comme si "Droudrou" voulait se mettre à faire des commentaires à la "Impétueux" !…. La copie vaudrait-elle l'original ?


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De Frydman Charles, le 10 juillet 2010 à 05:31

Certaines situations me semblent invraisemblables… ou demandent pour le moins quelques explications !!! Comment Julie Kohler (Jeanne Moreau) a-elle identifié les 5 meurtriers de son mari ? Ils avaient été identifiés et non inquiétés ? Morane ne connaissait pas la vraie Melle Becker, l'institutrice de son fils, c'est étonnant, mais comment Julie Kohler pouvait-elle le avoir ? Le portrait de Julie Kohler qu'a fait Fergus avant qu'elle ne se propose comme modèle est d'une précision incroyable !!! Alors qu'il ne l'avait vue que furtivement lors du mariage…Coïncidence ?


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De Gilou40, le 30 janvier 2011 à 14:28
Note du film : 5/6

Ma vengeance est perdue s'il ignore en mourant que c'est moi qui le tue. (Andromaque)

On pouvait s'attendre à un thriller des plus noirs pour une raison des plus claires. Et pourtant, tout le long de ce film, il me semble rêver. Et j'attends le réveil avec impatience, car pas très à l'aise dans ce rêve là. Onirique ! Comme cette écharpe qui s'envole et n'en finit pas de planer après la vengeance accomplie…Onirique comme cette musique oppressante qui vient tourmenter un peu plus notre inconfort dans ce rêve. Onirique comme la façon de Truffaut pour filmer avec maestria les plans les plus simples. Jeanne Moreau sortant d'un immeuble ou traversant le tarmac d'un aéroport devient ange et semble plus emportée par le vent que déambuler comme tout un chacun.

Onirique encore comme la valse que Julie Kohler entame devant un Michel Bouquet à terre, coupable et agonisant. Il nous semble encore rêver quand l'orage se déchaine au dessus de la maison oû Michael Lonsdale craquera sa dernière allumette, enfermé dans son placard tel un ennemi de Louis XI dans sa fillette. Le repentir est là mais de terre contre le chagrin de plomb de Julie. Onirique toujours quand, à ce moment très précis, il nous semble voir et entendre Eliane, Isabelle Adjani de L'été meurtrier qui sanglote derrière la porte dernière et reproche encore et encore à celui qui se meurt, son amour à jamais perdu.

Jean-Claude Brialy, lui, nous apparaitra comme le diable qui attise un destin tortueux. A la manière de Palau dans La main du diable, il sourit, puis devine, sourit encore et laisse venir.C'est encore sur un gros plan de lui que nous entendrons (comme dans un rêve..) les dialogues de Baisers volés reprit, je ne sais pourquoi par Truffaut…Il est la mouche dans un lait très noir.

Noir comme la robe et le voile que porte Jeanne Moreau pour l'enterrement de Fergus (autre moment onirique !) Charles denner, le peintre maudit qui, lui aussi, par son phrasé, sa lenteur, nous met dans un état hypnotique que nous subiront..

Il nous semble revoir la grande Sylvie, meurtrie comme elle, dans Le corbeau, avec quelques couleurs de plus qui sied à notre rêve..

Julie Kohler vient boire jusqu'à la lie la vengeance de Diane Chasseresse.

La musique, le regard perdu de Julie, l'insouciance folle de ses tourmenteurs, le charme de sa quête inaltérable : Venger son amour d'enfance ! La mariée était en noir pourrait être une succéssion d'images de David Hamilton, sans le flou. Celui-çi n' a pas besoin d'être montré à l'écran. Il est le rêve qui nous habite pendant la projection. Il ne cessera qu'avec le cri de douleur et la mort de Daniel Boulanger, le dernier protagoniste de l'enfer de Julie…Il était temps de se réveiller, car nous subissions l'envoûtement qu'un metteur en scène de génie nous imposait. Fascinant récit assidûment travaillé pour nous dire l'horreur d'un destin, sans que l'on réalise vraiment.

Un style. Une esthétique. Truffaut


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De vincentp, le 26 avril 2012 à 00:07
Note du film : 2/6

Les avis qui précèdent sont dans l'ensemble favorables (mais toutes les notes possibles ont été attribuées par les membres de ce forum) et me voilà en minorité… Il y a une atmosphère (provinciale), des décors extérieurs bien filmés, bien intégrés dans l'histoire. Une vision du monde aussi (une sorte de cauchemar romantique) : des relations homme-femme conflictuelles, une bourgeoisie lâche et peureuse derrière des apparences. Un côté très moderne, aussi. Ces aspects-là m'ont plu. Mais cela ne fait que 10% du film. Le scénario accumule des invraisemblances, et les personnages, par leurs actions et pensées, sont guindés (et très peu crédibles) au possible. Les acteurs jouent faux. Les défauts de cette oeuvre à mon sens l'emportent malheureusement très largement sur les qualités.

Ce film me parait intéressant car il montre les limites, par moments, du cinéma de Truffaut, qui tend à se situer à la frontière de l'artificialité, et qui vit plutôt par des numéros d'acteur (comme Léaud, Adjani, Depardieu, Deneuve, Denner,…). Il faut un complément naturel porté par ces acteurs (mais aussi un scénario plus réaliste) pour que vive correctement son cinéma.

Aspect étonnant : ce cinéma ressemble (à mon avis) à celui de Jean-François Adam, qui a collaboré avec Truffaut, avant de réaliser un film comme Retour à la bien-aimée, lequel comporte des aspects (à mon sens) morbides assez similaires à ceux véhiculés par La mariée était en noir.


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De verdun, le 7 septembre 2012 à 21:11
Note du film : 2/6

Ne vous inquiétez pas VincentP, je vous rejoins dans votre avis défavorable concernant cette Mariée était en noir.

J'ai beau aimer de nombreux films du cinéaste, je ne comprends pas vraiment la clémence dont bénéficie ce film-là.

Il était difficile de porter à l'écran le récit de William Irish, qui risquait à l'écran d'être répétitif et artificiel: le livre est divisé en huit ou neuf chapitres qui correspondent à autant de meutres et les motivations de la mariée ne sont connues qu'à la fin.

Ce film est un hommage à Hitchcock et au roman noir mais il verse souvent dans la parodie laborieuse. Le suspense est vite éventé. On se moque souvent des invraisemblances et maladresses des polars de Verneuil ou de Labro mais que dire de ce film qui dépasse souvent les bornes de la crédibilité ? La palme revient au flash- back ridicule nous expliquant les motivations de Julie Kohler. Ce qui devait être une tragédie vire alors à la grosse farce.

Jeanne Moreau m'a déjà semblé plus à l'aise que dans ce rôle. Même chose pour certains de ses illustres partenaires masculins. La musique de Herrman ne laisse guère de souvenir si ce n'est le générique, sorte de variation sur la marche nuptiale de Felix Mendelsshon.

La seule scène mémorable est celle où Charles Denner annonce son futur rôle de séducteur de L'homme qui aimait les femmes. D'ailleurs le personnage qu'il incarne s'appelle déjà Morane.

Non, franchement, c'est un des moins bons Truffaut. L'excellente biographie de Serge Toubiana et Antoine De Baecque nous apprend d'ailleurs que le cinéaste aimait revoir ses films, sauf celui-ci…

Quant à la vraie rencontre cinématographique Hitchcock-Truffaut, c'est certainement La peau douce, un chef-d'oeuvre.


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De Tamatoa, le 7 septembre 2012 à 22:12
Note du film : 3/6

La palme revient au flash- back ridicule nous expliquant les motivations de Julie Kohler. Ce qui devait être une tragédie vire alors à la grosse farce.

Il est vrai qu'on a rarement vu un type mourir si souvent et ne jamais tomber de la même façon. Quant' aux invraisemblances, elles sont légion. Comment Julie a t'elle pu si vite retrouver tous les quatres "assassins" alors que pour avoir le simple nom d'un livreur de Pizzas, il faut presque passer par le procureur de la république ! Et qui lui a donné l'assurance d'être enfermée dans la même prison que le ferrailleur ? (Daniel Boulanger). Comment peut on être assez fou pour essayer de récuperer une écharpe, suspendu à cent mètres au-dessus du vide ? (Claude Rich). Et les boniches qui laissent rentrer n'importe qui quand elles font le ménage chez les gens ! (Michel Bouquet) .Et la maitresse d'école, Alexandra Stewart, relâchée, juste parce que les flics recoivent un coup de fil de Julie décrivant la lampe du gosse ! Ce film est bourré d'invraisemblances !

Ca gâche par que les acteurs y sont très bon.


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De vincentp, le 7 septembre 2012 à 23:18
Note du film : 2/6

La seule scène mémorable est celle où Charles Denner annonce son futur rôle de séducteur de L'homme qui aimait les femmes.

Je partage ce point de vue… Denner y est formidable dans un registre assez pathétique.


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