J'ai évidemment bien hâte de voir ce film tiré d'événements tragiquement réels. Mais pourrai-je le voir? On ne sait jamais. Tellement de films italiens désormais ne franchissent pas les frontières de leur pays… Je me rappelle qu'en 1998, par exemple, j'attendais naïvement "Testimonio a rischio" (Témoin en danger), sur un sujet très proche, également tiré de faits réels – l'assassinat le 21 septembre 1990 du juge Rosario Livatino et l'aventure perturbante d'un témoin oculaire. Mais je n'ai jamais vu, ni en France ni au Québec, la couleur de ce film qui a pourtant l'air très, très bon, avec – dit-on – un Fabrizio Bentivoglio en feu. Alors, celui-ci…? On ne sait jamais… Sortira… Sortira pas…
Mais passons sur ces mélancoliques considérations pour signaler simplement que pour un thriller sur la mafia, un scénario signé Ugo Pirro est déjà une très bonne épaule à la roue. En voilà un qui est abonné au giallo ou poliziesco de série A (histoire de rappeler qu'il n'y pas que les séries B, aussi sympas fussent-elles). Collaborateur régulier d'Elio Petri,
on lui doit par exemple l'intrigue satirique et les dialogues à l'emporte-pièce de Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon.
Mais il peut se couler dans un style tout différent : voir Le Jardin des Finzi-Contini.
Il est vrai que les souvenirs de la guerre et du fascisme sont aussi son fort : ainsi 5 Branded Women
et Le Soldatesse
sont tous deux tirés de récits de Pirro.
(Deux récits de guerre, tiens, tiens, où les femmes occupent le devant de la scène, ce qui n'était pas forcément commun à l'époque, ni même aujourd'hui.) Disons qu'il fait partie de cette vague de scénaristes de choc qui essaiment à Cinecittà pendant ce qu'il convient d'appeler son Âge d'or.
Pour ce qui est de la mafia à proprement parler, À chacun son dû, La Mafia fait la loi,
Lucia et les gouapes,
L'Affaire Mori
sont autant de films scénarisés par Ugo Pirro.
La mafia, il connaît; la vraie, veux-je dire. Il a un côté journaliste-historien, comme pas mal de spécialistes de cette branche. Un bon scénariste antimafia, c'est un monsieur très documenté, mais qui sait transposer son savoir dans une fiction efficace, trousser un dialogue percutant… Et il faut dire que son ami l'écrivain sicilien Leonardo Sciascia
était une vraie mine d'or sur le sujet.
Bref, comme toujours, on ne sait pas ce que donnera ce projet en gestation, d'un réalisateur que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam. Mais je souhaite de tout coeur à ce Il était une fois en Sicile d'être un bon film – et un bon film exporté, qui plus est – car l'enjeu en vaut vraiment la chandelle.
En tout cas ce sera le premier role pas du tout comique de Gerard Jugnot !
Il faut chercher loin, en effet… Dans Monsieur Klein, il a un petit rôle pas drôle du tout. Mais quand même, dans Les Choristes
et aussi Monsieur Batignole,
on voit son potentiel dramatique. Aussi, je prédis qu'il va bien s'en tirer !
Mais aujourdhui Jugnot est pour tous un acteur de talent , on peu méme dire qu'actuellement il est populairement largement au dessus de Gerard depardieu.
Ce qui lui manque pour devenir un grand acteur c'est un rôle difficile, un rôle plus complexe ou un rôle de salaud ferait de lui un monstre sacré dans la lignée de Michel Serrault
and Co.
Et peut être aussi un césar ?
Jugnot joue une sale petite crapule, dans un rôle très secondaire, il est vrai, aux côtés de Michel Auclair
dans Le coup de sirocco
… et il donne une très belle idée de ses capacités et de sa sensibilité dans l'admirable Tandem
de Patrice Leconte
…
il donne une très belle idée de ses capacités et de sa sensibilité dans l'admirable Tandem de Patrice Leconte…
Et aussi dans sa plus belle réalisation une époque formidable qui oscille carrément entre la comédie et le drame .
Quand est ce qu'il sort ce film ? Il commence à se faire attendre !
J'ai lu que Jugnot y interprétera un parrain de la mafia (!?) c'est comme si on demandait à Marlon Brando
de jouer Pinot simple flic.
Il paraît que le nouveau gouvernement de droite a un peu réduit les vivres à l'industrie cinématographique italienne. C'est ce que disait une info récente sur dvdtoile. J'espère que la fabrication de Il était une fois en Sicile est suffisamment avancée pour échapper au couperet. Si Jugnot
est un capomafia, qui sera le juge Borsellino ? J'ai hâte d'en savoir plus.
Vérification faite, le film est en post-prod. Sur IMDB, on écrit que Jugnot y joue le rôle d'un juge (sans dire quel juge : mais ce doit être Borsellino).
Pourtant j'ai lu à cette adresse le contraire :
http://www.actualite-de-stars.com/people/02153327-gerard-jugnot-devient-un-parrain-de-la-mafia-sicilienne.html
Je ne sais pas s'il est possible qu'il y-est eu un changement de rôle au début du tournage ?
Il y a eu plusieurs changements.
Le plus important concerne le scénariste Ugo Pirro (5 Branded Women,
Le Soldatesse,
Navajo Joe,
Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon,
Le Jardin des Finzi-Contini,
Lucia et les gouapes,
L'Héritage,
Un Enfant de Calabre)
: il n'est plus sur ce projet car il est mort le 24 janvier 2008, à l'âge de 88 ans.
Il vient tout juste d'être projeté au festival de Rome, mais n'est pas encore sorti en salle.
L'excellente Jasmine Trinca n'étant plus une ado, c'est la jeune Veronica D'Agostino (aperçue enfant dans Respiro)
qui incarne Rita Atria. Gérard Jugnot
est le juge Paolo Borsellino (doublé en italien, selon une méthode éprouvée…).
La compagnie chargée des ventes internationales s'appelle Roissy films. Ils sont mieux de travailler fort, sinon…
« Ce que je souhaite après ma mort, c'est un enterrement avec très peu de gens, seulement ceux qui m'ont aidée dans mon combat pour la justice, ma mère ne doit surtout pas être présente, ni venir me voir après ma mort. »
Rita Atria, 17 ans, dans son journal
Le film semble être déjà sorti en France, sous le titre La Sicilienne.
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