Que reste-t-il dix ans après de Mission: impossible ? Pas lourd, à vrai dire, à part un début vivifiant, une fin excitante. Au milieu, beaucoup de plans d'ordinateurs en train de télécharger (quel suspense !), de répliques idiotes ou incompréhensibles (le "Ta gueule !" de Reno est antohlogique), et les petits bras musclés de Cruise,
exposés à la première occasion. Les bons acteurs que sont Kristin Scott Thomas
ou Emilio Estevez,
sont rapidement éliminés, pour laisser place aux épouvantables Béart
et Reno
(pas de quoi chanter Cocorico !), et Voight
et Redgrave
assurent avec leur métier habituel, des rôles de routine. Ce n'est pas déplaisant, car DePalma sait filmer, monter, et mixer, mais on dirait un mix curieux des bouquins de LeCarré et d'un jeu vidéo. Le pire est que ce n°1 est une merveille de finesse et d'invention à côté du n°2 de Woo.
Je crains le pire pour le n°3 !
En principe, Mission Impossible est un film typique des années 90, avec des scènes d'actions époustouflantes. Mais le film de Brian de Palma autorise une autre lecture. Le film d'action devient alors une réflexion sur l'essence des images et sur la mystification devenue moment central du cinéma. Comme dans de nombreux autres films, la question que se pose le spectateur dans Mission Impossible est la suivante : qu'ai-je vraiment vu ? quand ai-je été leurré ? De Palma a le talent de présenter les scènes de telle manière que l'on croit d'abord ce qu'on a vu avant de devoir reconnaitre finalement que l'on s'est trompé. La scène centrale du film est, à ce point de vue, la rencontre décisive entre Ethan Hunt et Jim Phelps : ils parlent de ce qu'il s'est passé à Prague, des retours en arrière nous montrent des scènes de la soirée. Au départ, les évènements semblent clairs, mais plus l'entretien se prolonge plus la vérité se fait jour. On ne peut se fier à aucune des images, elles font partie d'une mystification fort bien conçue qui sera démantelée point par point sous nos yeux.
Ah ! Comme toujours, petit regard de commisération étonné sur l'informatique de l'époque ; le film ne date que d'une vingtaine d'années mais dans ce domaine matériel, on le croirait issu d'un incertain Moyen-Âge technologique…
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