"Je crois que le talent protéiforme, multiforme de Pozner, on le retrouve non seulement dans ses extraordinaires romans, mais on le trouve aussi dans ce cinéma dont on ne parle pas assez."
(Pierre-Jean Rémy, de l'Académie Française, 2005)
Un site consacré à Vladimir Pozner : www.pozner.com
J'ignorais l'existence de ce film… Ou je l'avais oubliée. En tout cas, Huppert, Volonte,
Ganz,
Aurenche
au scénario, cela suffit à susciter une certaine curiosité. Pour peu que Bolognini
soit inspiré…
Venant de revoir enfin Le Bel Antonio qui est un sacré film, je me sens dans les meilleures dispositions vis-à-vis de M. Bolognini
et je vote ! Le casting aussi y est pour quelque chose…
Le réalisateur de Bubu, Metello
et L'héritage était l'homme tout indiqué pour mener à bien ce projet. Il s'agit à nouveau ici d'une reconstitution du XIXe siècle et la vie de Marie Du Plessis est assez trouble et tragique pour intéresser Bolognini
: c'est une ambitieuse comme la Irène de L'héritage, qui s'est adonnée à la prostitution, thème déjà abordé dans La viaccia
ou Bubu,
pour réussir. La tuberculose qui emportera l'héroïne à 23 ans, est traitée de façon explicite.
Et force est de constater au vu du résultat que le metteur en scène et ses différents collaborateurs sont au sommet leur art: la photo de Guarnieri est très belle, les costumes de Piero Tosi sont somptueux, les décors de Mario Garbuglia sont remarquables et la partition de Ennio Morricone
reste longtemps en tête.
Tout est marqué du sceau de la perfection cinématographique… Mais trop de perfection tue la spontanéité. L'ensemble se révèle au final un poil décevant car trop classique et trop attendu, y compris dans les scènes les plus crues. Cet aspect convenu s'explique sans doute par la forme adoptée, celle du biopic, entrecoupé de scènes de répétitions et de représentations de la pièce de Dumas fils.
Cela n'empêche pas La Storia vera della signora dalle camelie d'être une œuvre des plus estimables en raison de sa beauté et de son intelligence. Cette version de La dame aux camélias
constitue également, avec La chartreuse de Parme
réalisée l'année suivante, le testament artistique de Bolognini
car ses films suivants, La vénitienne
et La villa del venerdi,
n'ajouteront rien à sa gloire.
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