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Sujet : Audiard à toute puissance


De arno75, le 17 février 2006 à 19:12
Note du film : 6/6

''-Avec vous, on a confiance, on ne vous l'a jamais dit ?

  • Si ! en avion !''

Quand un film commence avec des dialogues d'une telle saveur, on n'hésite pas à le regarder jusqu'au bout. Et l'on n'est pas déçu. Simenon totalement retravaillé par Audiard et Delannoy aux manettes.Un looser (Gabin) en grande forme en plein milieu champennois, vous pouvez apprendre les dialogues par cœur; y'a rien a jeter. Je ne peux pas être objectif; ça se regarde en boucle un point c'est tout.


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De jipi, le 15 novembre 2006 à 10:28
Note du film : 5/6

Il y a quelques bons conseils dans ce film notamment sur la mise en garde du temps qui passe.

Ne pas rater le dernier train même si l'envie de le prendre n'est pas au rendez vous.

« Deviens châtelaine même si le cœur n'y est pas, c'est ta dernière chance ».

Compenser matériellement une offrande de la nature ne s'avérant plus suffisante.

«Avant mes yeux bleus suffisaient après il m'a fallu une voiture, puis une plus grosse voiture et enfin un bateau ».

Ce constat est déprimant mais nécessaire, il remet doublement sur les rails Perle Germain Joubert (Micheline Presle) entartrée dans des procédures de séductions sans lendemains que son avancée dans la vie sanctionne par l'indifférence d'un prince plus motivé par l'achat d'un cheval ainsi que ce Baron ayant de plus en plus un faciès d'archives ne séduisant plus que la soubrette de province.

Jérôme Napoléon Antoine (Jean Gabin) se calfeutre au maximum du besoin par l'apparence d'une panoplie allégorique lui permettant de subsister par l'image donnée.

Le bateau fait rêver il est synonyme de voyages pour Maria (Blanchette Brunoy) joli minois au cœur sensible qui se prend à inscrire dans sa vie morne de cafetière un ailleurs balayant un univers de Pastis de jeux de fléchettes et de parties de belote.

La réalité est différente, la providence choisit son camp, le beau sexagénaire prononce les mots « Monté Carlo et casino » procédure programmée de départ ne l'empêchant pas de cohabiter quelques temps avec des gens simples qui l'espace d'un moment auront façonnés pour certains l'esquisse d'une vie meilleure.

Le Baron est respectueux il dit bonjour à tous ces intervenants de passage sans discriminations ni jugements, il séduit la compagnie par l'éloquence en grignotant des restes en secret, l'honneur est sauf.

La chanson fredonnée sur le bateau au moment du départ est un aveu, l'homme est heureux, l'œil est pétillant car l'aventure au gré du vent continue.


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De azurlys, le 10 décembre 2007 à 13:55

Je ne peux pas résister à la joie de citer une des répliques brillantes dont Audiard avait le secrêt, et extraite de ce "Baron de l'Ecluse"

Perle (Micheline Presles) : "…le retour, Toni. Je te parle du retour. Avec toi, c'est toujours des allers simples et des retours compliqués !"

Par ailleurs film balisé, classique, mais bien dirigé par Delannoy qui n'était pas toujours inspiré, et des numéros d'acteurs, Micheline Presles, Gabin, toujours étonnant, et la toute charmante Blanchette Brunoy, disparue en 2005, et dont la verve doit beaucoup aux dialogues de Michel Audiard. A saluer, donc, je le pense. En somme, comme disait Henri Monier, "c'est mon opinion, et je la partage."


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De Impétueux, le 2 mai 2014 à 19:45
Note du film : 4/6

On ne peut pas ne pas faire le rapprochement d'évidence avec Le gentleman d'Epsom, sorti dix-huit mois plus tard et qui, me semble-t-il, demeure un peu davantage dans les mémoires. Dans l'un et l'autre film, un vieux viveur de grande allure, qui a brûlé la chandelle par les deux bouts, a été aimé par les plus jolies femmes, a dépensé des fortunes, a soutenu des banco de folie, guidé par le seul goût du jeu et du plaisir, se retrouve à un moment fragile de sa vie, à une heure où, qu'il s'illusionne ou non, l'existence va devenir de plus en plus lourde.

Voilà qui pourrait donner de merveilleux développements tragiques ; et je gage que s'ils avaient été transalpins et portés par la vague de la comédie italienne, Gilles Grangier (Epsom) et Jean Delannoy (L'écluse) auraient pu tourner un de ces films poignants et drôles, qui font basculer en un instant du rire aux larmes.

Mais ça n'était pas la mode en France au début des sixties ; tout y était tourné vers le confort mental du spectateur du samedi soir, qui ne voyait dans la dèche orgueilleuse de Richard Briand-Charmeray et du baron Jérôme Anthoine qu'une occasion de s'esclaffer aux bons mots et aux dialogues étincelants de Michel Audiard.

Il est vrai qu'il ne les a pas ménagés et que Le baron de l'écluse vaut essentiellement pour eux : c'est un florilège, un feu d'artifice, une symphonie ! Peu limité par un récit assez mince, une anecdote minimale, Audiard fait exploser les mots, les phrases, les formules, comme d'habitude plus profonds qu'il n'y paraît. Ça illumine, ça scintille, ça éblouit, ça émerveille. Et, presque trente ans après la mort du dialoguiste, on se demande qui pourrait reprendre cette veine, cette verve, ce talent, hérités de Vauvenargues et de Chamfort.

Foin des regrets ! On se laisse aller avec tout de même pas mal de plaisir parmi les viveurs de Deauville puis sur le canal latéral à la Marne au gré des péripéties (minimales) vécues par le baron Anthoine (Jean Gabin, d'évidence) et Perle Germain-Joubert (Micheline Presle, bien jolie, comme toujours). Et on se dit aussi qu'il y a certaines actrices qui semblent porter en elles tous les regrets du monde, des vies parcimonieuses, étriquées, minimales et que Blanchette Brunoy est de celles-là, comme Renée Faure, Monique Mélinand ou Renée Devillers.

Jean Gabin habite ce personnage d'aristo dans la dèche, voué aux expédients et à la débrouille avec un particulier bonheur : il en a la classe, la familiarité spontanée avec les petites gens, le sens de la distance et du maintien. Et Jean Desailly est touchant de nigauderie.

Je le répète : on ne fait qu'effleurer la tristesse, pour passer à autre chose. Mais ce n'est tout de même pas mal du tout.


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De vincentp, le 22 juin 2014 à 23:52
Note du film : 4/6

Oui, c'est un bon divertissement de 1960, porté par un feu d'artifices de dialogues percutants, et avec un toujours aussi efficace Jean Gabin. On ne dira pas que Le baron de l'écluse, assez conventionnel par le fond et la forme, aura révolutionné le cinéma (surtout si l'on pense que la même année est réalisé L'avventura).


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De Impétueux, le 23 juin 2014 à 19:50
Note du film : 4/6

Mmouais… Qui parle encore aujourd'hui d'Antonioni alors que la faconde de Michel Audiard est au sommet ? Il fallait voir cet automne, lors du 40ème anniversaire des Tontons flingueurs… Toutes les conneries de Godard n'existaient plus…

Je ne dis pas – et je n'ai pas écrit – que Le baron de l'écluse était un grand film, mais ça vaut mieux que toutes les masturbations pseudo-intellectuelles de la clique..


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De Tamatoa, le 23 juin 2014 à 20:18
Note du film : 4/6

Le baron de l'écluse c'est l'ancêtre aristocrate de L'homme du Picardie. Il ne se passait rien chez ce dernier. Rien non plus chez l'ancêtre, ou si peu, mais un rien royal ! Et tous deux se nourrissaient, par force, de boites de sardines et de saucisson. C'est dire la parenté…


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