Un film très réussi, traité avec sobriété, gravité, solennité, suspens, réalisme.
Un grand classique du genre !
Voilà un film de Dassin qui semble avoir été produit en Europe et plus particulièrement en France. Je demande à voir alors un petit dvd SVP.
Effectivement, un chef-d'œuvre du film noir français porté par un Jean Servais magistral !
Le Rififi mérite d'autant plus d'être édité en DVD puisque, outre le fait de constituer un classique, il représente une réussite internationale et contient une prestation magistrale de Jules Dassin lui-même. Ajoutons que la chanson-titre, interprétée par Magali Noël, aide grandement à créer une atmosphère particulièrement réussie.
S'il se met en place trop lentement, peut-être, avec une présentation des personnages qui aurait pu être plus vive, plus concise, le film, dès qu'il entre dans le vif de son sujet devient haletant et nerveux, et n'usurpe en rien la grande réputation qu'il mérite.
Ayant écrit cela, je me repends presque tout de suite : il était sûrement nécessaire de prendre le temps de donner de Tony le Stéphanois (Jean Servais) une image de truand vieilli, fatigué, usé, poitrinaire, revenu de tout avant de mieux le lancer dans un des meilleurs casses du cinéma.
Et les femmes ne sont pas mieux. Sans doute il y l'abattage, le talent et la beauté de Magali Noël mais sinon ! Mado, la gagneuse de Tony (Marie Sabouret) est insignifiante, Ida, la femme de Mario, (Claude Sylvain) crispante… Et j'ai été bien déçu de trouver déjà si fanée, presque flétrie, la grâce de Janine Darcey,
si piquante dans Entrée des artistes
et dans Remontons les Champs-Élysées.
Dans cette histoire de truands rassis, qui veulent réussir un dernier coup, avant de partir vivre une retraite pépère dans leurs charentaises, il y a la présence narquoise du Destin, de la Fatalité, du grain de sable. Comme dans la plupart des histoires d'Auguste Le Breton : Razzia sur la chnouf,
Le Rouge est mis,
Le clan des Siciliens.
Heureuse époque de l'argot manié avec talent, du Milieu régi par des codes, des Hommes en costumes croisés et en gros pardessus.
Ah ! Un truc rigolo ! Celui qui, par son imprudence, fait tomber la bande de Tony, c'est le virtuose perceur de coffres César le Milanais (interprété par Dassin lui-même) ; celui dont on dit qu'aucun coffre ne lui résiste et qu'il ne peut résister à aucune femme. Curieux, ça, qui m'a fait penser à un autre homme de talent qui, il est vrai, était plutôt chargé de garder nos coffres que de les percer…
Hélas, non. Un scénario faiblard et parfois ridicule dans sa seconde partie (interminable) limite énormément la portée de Du rififi chez les hommes. Le déroulé du hold-up muet (superbement filmé), quelques séquences dans le cabaret (tel ce numéro dansé en ombres chinoises), et la visite dans les quartiers du Paris du milieu des années cinquante sont les points les plus intéressants. La musique tonitruante de Georges Auric
est de qualité. Jules Dassin
a fait mieux avec La cité sans voiles
ou Les forbans de la nuit,
superbes tableaux de grande cité.
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