Ce film part dans trop de directions à la fois (ou alors maîtrise mal la technique des points de vue). Le traitement impressionne toutefois par sa sobriété : pas de surenchère ici dans les effets, maquillages, etc, sur le célèbre modèle, au contraire. Cette raréfaction contribue à l'efficacité du film. Il faut dire que la jeune Jennifer Carpenter est un effet spécial à elle toute seule. C'est la femme élastique en personne !
Oui, ça ne casse pas trois pattes à un canard, tout ça ! Mélange poussif de L'exorciste et d'un banal film de prétoire, L'exorcisme d'Emily Rose
se rapproche d'un téléfilm moyen, par sa construction, sa lenteur, ses personnages sortis d'un catalogue de clichés. Ils sont heureusement incarnés par d'excellents acteurs comme Wilkinson
(ce type-là peut vraiment tout jouer : voir son transsexuel dans "Normal", ou ses rôles aux antipodes l'un de l'autre dans The full monty
ou L'ombre et la proie)
et Laura Linney.
Hormis le plaisir de les retrouver, et à la rigueur une séquence d'exorcisme assez violente dans une écurie, le film est insignifiant, ne laissant aucune trace dans la mémoire. Friedkin
peut dormir sur ses deux oreilles… De toute façon, après les deux "prequels" également foirées de Harlin
et Schrader,
il semblerait que le dossier exorcisme soit clos pour un petit moment. En y réfléchissant bien, il l'était déjà depuis le n°3 de Blatty
!
Non, il l'était déjà depuis le numéro 2 de Boorman, qui est un ratage "à la Boorman", comme Zardoz,
c'est à dire spectaculaire ! (Cela dit, le grand John compte très peu d'échecs à son actif : c'est seulement qu'il est casse-cou).
La suite de Boorman n'était pas si nulle que ça, bien sûr contrairement à la version de Friedkin
c'était plus ou moins lisse dans l'épouvante, mais je ne pense pas que ce soit ce que Boorman
ait voulu faire.
L'Exorciste II: L'hérétique est une fable maudite sur la religion, le fanatisme hantant l'esprit de tous, le film avait su par ses cadres opposés crée un véritable film visionnaire, on passe aussi bien des grattes ciel de New York aux forêts inquiétantes d'Éthiopie.
Un arrière goût d' Indiana Jones et la dernière croisade
se faisait même sentir, sorte de quête vers le mystique ; à sa sortie le film à dérouté les foules, mais avec le recul et sans trop penser à la violence outrancière du premier film cet Exorciste
se regarde avec un grand plaisir.
In my country et Tout pour réussir
étaient aussi des ratages, mais n'avaient rien de spectaculaire, par contre.
On se demande vraiment comme le visionnaire de Point blank, Délivrance,
l'excellent réalisateur de films d'aventures ambitieux comme Emerald forest
ou Rangoon
a pu s'évaporer comme ça, disparaître du paysage alors qu'il est encore jeune. Mystère…
Évaporé ? Je ne dirais pas ça. The General, par exemple, est un film très intéressant. Ce qui me peine, c'est surtout le budget étriqué de ce film et de quelques autres (comme The Tailor of Panama,
demi-réussite il est vrai) : les producteurs deviennent sans cessse plus bornés, on dirait. Ô budget d'Excalibur,
où t'es-tu donc envolé pour ne plus revenir?
Ce n'est pas qu'une question de budget (ou d'absence de), il me semble. The general est un bon film, c'est vrai, qui doit beaucoup à Brendan Gleeson.
The tailor of Panama
n'est pas désagréable, mais je défie quiconque d'y déceler la griffe et le culot du réalisateur de Délivrance,
qui n'était pas non plus une superproduction. A peu de choses près, les deux films cités auraient tout à fait pu porter une autre signature… Et c'est bien ça qui chagrine.
Page générée en 0.0042 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter