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Forum : Un Long dimanche de fiançailles

Sujet : Prétentieux


De ginger, le 6 décembre 2005 à 01:36

Qui pourrait m'indiquer le nom de la célèbre auberge dans laquelle Audrey Tautou a tourné ? Merci d'avance.


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De droudrou, le 29 septembre 2006 à 17:19
Note du film : 2/6

L'auberge rouge ! Elle en sera la prochaine victime !… Soyons sérieux !

Amélie Poulain : j'avais aimé. J'avais trouvé çà sympa. Ca détendait.

Alien IV, résurrection : non ! Ou je n'ai rien compris ou, tout simplement, je ne comprends pas du tout.

Un long dimanche de fiançailles : je viens de commencer à visionner le DVD (qu'on vient de me rendre…). Il nous fait quoi Jeunet ?

Côté photographie : okay. Mais quant à sa direction d'acteurs, il y a quelque chose qui ne va pas. Je me pose la question, certains moments, s'il ne fait pas du théâtre aux armées…

Je viens sur le forum pour me faire consoler. Et que vois-je ? Des avis de midinettes truffés de fôtes d'aurtograffe qui défaillent devant l'acteur, sans oublier le génial utilisé à tous vents. Madame Larousse n'a pas essaimé à tous vents !

Je prends la toute première image du film. La vision de ce Christ disloqué sur la croix. C'est d'une prétention. Je me pose la question si Jeunet ne voulait nous refaire un "Les sentiers de la gloire" à la française car, par le sujet, on en est là, sauf que le côté dramatique a bien du mal à prendre.


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De Impétueux, le 29 septembre 2006 à 17:42
Note du film : 3/6

Je m'interroge aussi sur ce Long dimanche  ; vu au cinéma, il m'avait assez plu et le spectacle des tranchées, qui donnait corps aux images emmagasinées au fil des nombreuses lectures que j'aie pu faire sur la période, m'avait emballé (si j'ose dire ; à ce propos, je recommande particulièrement la lecture de Prélude à Verdun et de Verdun dans le long cycle des Hommes de bonne volonté de Jules Romains).

J'avais beaucoup moins apprécié le récit, parce qu'il me paraît réunir tout ce que les marqueteries compliquées de Japrisot me semblent avoir de chichiteux (je me suis longuement exprimé là-dessus, sur d'autres fils, notamment La course du lièvre à travers les champs et Le passager de la pluie), mais ma note aurait été supérieure à la moyenne.

La re-vision sur DVD ne va pas dans le bon sens : c'est artificiel, surjoué, peu crédible (le personnage de pute amoureuse de Marion Cotillard) et, finalement, ni vraiment mélodramatique, ni vraiment émouvant…

Mais bon ! Il y a tellement pire !


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De droudrou, le 29 septembre 2006 à 18:06
Note du film : 2/6

Cher Impétueux : si vous avez un budget à gaspiller à bon escient et concernant la guerre de 1914-1918, achetez "Ma grande guerre" par Gaston Lavy, publié par Larousse – récit et dessins. Ca vaut le détour.


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De droudrou, le 30 septembre 2006 à 10:49
Note du film : 2/6

Donque ! J'ai terminé la vision du film ! Heureux de l'avoir regardé chez moi ce qui ne m'a aucunement donné l'idée de vouloir rentrer avant la fin !

Il y a quelque chose qui ne va décidément pas dans ce film.

D'abord, je n'ai pas apprécié ces passages réguliers du facteur qui donnent à trois personnages l'occasion d'exister… Pour moi, une voix off suffisait largement et permettait de faire avancer l'action.

Ensuite, il y a quand même un fait historique certain dont on s'éloigne rapidement pour entrer dans une enquête bizarroïde qui fait perdre au récit toute intensité dramatique.

Il y a ces flash-back qui m'ont régulièrement fait ….. dans la mesure où ils n'apportent rien de plus aux personnages et à l'action.

Il y a aussi ces épisodes où Jeunet a voulu montrer qu'il était un grand metteur en scène doté de moyens extraordinaires. La scène avec le dirigeable m'a bien agaçé d'autant qu'à vouloir insister sur des détails liés à des trucages, à la fin, ça devient très lourd.

Quant à la fin, parce que au fur et à mesure de l'écoulement du récit me revenait le bouquin de Japrisot que j'avais lu à sa sortie en 197… et qui m'avait déjà prodigieusement agacé, on demeure sur sa faim d'autant que le personnage interprété par la môme Tautou ne reflète rien.

De quoi va être fait l'avenir ? Personne ne saurait répondre.

Pour revenir à Audrey Tautou ou Amélie Poulain ou tout ce qu'on veut, je me pose la question de savoir si Jeunet a vraiment réalisé à quel point il la désavantageait avec l'usage du grand angle dans les gros plans. Elle en devient une caricature. Je pense d'ailleurs qu'il a commis une erreur grossière en reprenant ses acteurs favoris de la suite d'aventures et mésaventures de Mélanie… euh… Amélie Poulain pour réaliser ce film lié à la Grande Guerre.

Au bout d'un moment, tous ces acteurs qui en rajoutaient me faisait passablement ….r.

Quant à l'image et à la musique elles sont bien à l'égal d'un film qui veut en jeter plein la figure au spectateur. L'usage du grand angle et des hyper panoramiques ajouté au son m'ont quelque peu bien fatigué. Je ne sais si j'irai voir le disque de bonus.

La question demeure même de savoir pourquoi "Un long dimanche de fiançailles", si fiancés un dimanche, ce ne fut ce jour là qu'on venait chercher le fiancé pour l'emmener sur le front.

Le récit est rocambolesque de la même façon que les évènements intimes de l'Eté meurtrier.


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De Impétueux, le 30 septembre 2006 à 13:27
Note du film : 3/6

Je rebondis sur votre dernière phrase «Le récit est rocambolesque de la même façon que les évènements intimes de l'Eté meurtrier" ; naturellement ! C'est le même esprit tordu qui l'a concocté !

L'écriture de Japrisot, c'est une mécanique horlogère qui n'est pas sans rapport avec le mélodrame du 19ème siècle où, au moment donné précis, un artifice théâtral intervient, la mère retrouve la fille qui lui avait été enlevée par des bohémiens, le père reconnaît le fils qu'il avait cru disparu en mer, le frère repêche la sœur qui est devenue pute de luxe, etc.

Seulement, quand c'est entouré de tous les charmes du feuilleton chez Victor Hugo, Alexandre Dumas, Eugène Sue ou ma chère Comtesse de Ségur (née Rostopchine), devient chez ce tâcheron de Japrisot une lourde élaboration ahanante, qui me fait un peu songer à ces puzzles de 12000 pièces que certains crétins confectionnent pendant des heures et des heures (un peu comme les maquettes en allumettes de François Pignon dans Le dîner de cons).

Bon ! Je sais que certains de nos amis ont de l'estime pour ce sacripant de Japrisot ; j'arrête là !


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De PM Jarriq, le 30 septembre 2006 à 13:53
Note du film : 4/6

Une estime liée au souvenir qu'on peut en avoir… La revision de La course du lièvre, dont j'avais une haute opinion ou même de L'été meurtrier ont un peu remis les pendules à l'heure. Mais de là à dire que Japrisot est un "tâcheron", non ! C'était un auteur avec un univers, des obsessions, des thèmes récurrents, une vraie vision du monde de l'enfance. Que tout cela ait vieilli, et même BEAUCOUP vieilli, je le concède volontiers, mais il y a dans Compartiment tueurs ou même Adieu l'ami, de belles idées.


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De Impétueux, le 9 juillet 2015 à 19:10
Note du film : 3/6

Ce n'est pas en filmant en travelling arrière des tranchées faites de boue, de sang caillé (et de merde, osons le dire) que Jean-Pierre Jeunet, malgré qu'il en ait, peut se mettre dans le sillage du Stanley Kubrick des Sentiers de la gloire. Ce n'est pas non plus en mettant l'accent avec une certaine lourdeur sur les exécutions capitales que la hiérarchie – toujours structurellement odieuse – a été bien obligée d'ordonner pour que la guerre puisse être gagnée. (Je sais bien le discours sur l'absurdité, l'horreur et le scandale de la guerre ; je suis bien parallèlement contraint d'observer que la guerre existe depuis la plus haute antiquité, qu'elle est certainement aussi substantielle à l'Homme que la respiration et que, de ce fait, il est un peu vain de geindre sur son existence). Le pamphlet antimilitariste est un genre qui se porte volontiers au cinéma, mais qui finalement n'a pas plus beaucoup de poids dans la réalité que le pamphlet anticapitaliste.

Les prémisses admises de cette immolation de cinq misérables soldats, conséquence de la peur, de la malchance ou du besoin de faire un exemple, les images numériques des ouragans d'acier qui ont dévasté des territoires entiers complaisamment exposées (images que j'avais gobées, je l'admets volontiers, lors de ma première vision d'Un long dimanche de fiançailles au cinéma, yeux et oreilles secoués), on va vite se retrouver dans une histoire d'une complication extrême et d'un romanesque échevelé, typique des talents fatigants de Sébastien Japrisot.

On voit bien que la production a doté le film de considérables moyens : outre les effets spéciaux numériques qui, au moment du tournage, il y a plus de dix ans, n'avaient pas la banalité qu'ils ont aujourd'hui, il y a un effort sur la reconstitution de l'époque, les costumes, l'abondance de la distribution (y compris Angelo Badalamenti à la musique comme dans La cité des enfants perdus). Jeunet, après le triomphe justifié d'Amélie Poulain a eu les moyens de ses ambitions. Ceci est plutôt bien, parce que dans le paysage du cinéma français, voué, sauf exception, aux sujets de société formatés pour la télévision, ces ambitions là sont plutôt bienvenues.

Mais ce qui fonctionnait bien dans ses premiers films, – la bizarrerie de Delicatessen, l'onirisme de La cité des enfants perdus, la fable charmante d'Amélie Poulain) – semble plutôt pesant dans le scénario tordu japrisotien et sa marqueterie compliquée. On ne peut pas traiter de la même façon les personnages en les présentant, comme dans Amélie, avec une voix off et une saynète édifiante : ce qui est léger ici est pesant là. Les vignettes pittoresques ou rigolotes se collent mal à un récit ainsi mal traité, rocambolesque mais plutôt grave.

À ne pas choisir entre son inspiration, habituellement funambulesque et son sujet – tragique, souvent mélodramatique – Jean-Pierre Jeunet bâtit un film bizarre où ses tics de réalisation ne marchent plus. Abus des grands angles, photographie à teintes mordorées, parenthèses en flashbacks ou en insertions de bandes d'actualité, vraies ou fausses, goût des silhouettes pittoresques (Ticky Holgado, Dominique Pinon, Jean-Claude Dreyfus, Rufus) et des clins d’œil pour amateurs (Tina Lombardi – Marion Cotillard, tueuse costumée en religieuse à cornette, évoque évidemment Francine Bergé dans Judex ; la même Tina rencontre une de ses victimes sous le pont Alexandre III comme, sous un autre pont il est vrai, Brad Pitt rencontrait Antonio Banderas dans Entretien avec un vampire).

Qu'Un long dimanche de fiançailles soit bâti d'invraisemblances (en 1920, Mathilde/Audrey Tautou, poliomyélitique massée chaque semaine et absolument nue sur la table de massage – quand on connaît la pruderie de cette époque ! – Mathilde rencontrant Tina en prison à la veille de son exécution, la femme de Benoît Notre-Dame (Clovis Cornillac) vendant en quelque jours la ferme de Dordogne et s'établissant quelques jours plus tard en Charente !!!) serait admissible si le film était nimbé de poésie, aussi irréel que les premiers films de Jeunet. Là, ça pèse et agace. On suit, parce qu'on est capté par l'efficacité roublarde du récit. Mais on n'est pas plus fier que ça d'avoir suivi.


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